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Biographie

Nadja

Nadja est un duo constitué du multi-instrumentalistes Aidan Baker, à l'initiative du projet en 2003, et de Leah Buckareff, assurant les parties de basse et intervenant au chant. Nadja est né du désir de Baker d'explorer les textures pesantes et bruitistes engendrées par un jeu de guitare expérimental. Afin de pouvoir aller au delà des enregistrements studio et jouer sur scène, Leah rejoint le projet.
Entité bicéphale, Nadja utilise et combine, electronica, riffs épiques, atmosphères oppressantes et vocaux envoutants pour sublimer une musique entre drone, doom, metal et shoegazing.
Truth Becomes Death, premier album du duo, sort sur le label canadien Alien8 (Think About Life, Merzbow, Lesbians on Ecstasy, Francisco Lopez, Kiss Me Deadly, Les Georges Leningrad, Molasses ...). Depuis ce premier pas, Nadja multiplie les sorties et les collaborations et se produit sur scènes aux côtés de Kayo Dot, Knurl, Khanate, Francisco Lopez, Isis, Ocean ou encore Bloody Panda.

Skin Turns To Glass (Réédition) ( 2008 )

Apparemment, sortir un nouveau disque par mois (j'exagère à peine) ne suffit pas à rassasier l'appétit discographique gargantuesque de Nadja. Le duo a donc également besoin de re-enregistrer ses premiers soundscape et de les ressortir sur un nouveau label avec un nouveau visuel. C'est l'éclectique The End Records (Jarboe, Mindless Self Indulgence, Made Out Of Babies, Ulver ...) qui s'y colle.

Beaucoup de temps et de l'attention. C'est le minimum requis pour pouvoir espérer pénétrer ce très long disque de Nadja. D'une part parce que les 4 mouvements occupent pas loin de 2 heures dans le référentiel terrestre, d'autre part parce que Skin Turns To Glass est parsemé de creux sonores comme autant d'occasions d'aller voir ailleurs si le film est plus excitant. Ces 4 aplats tapissés de textures ont été initialement étalés lors des premiers instants du duo en 2003. Lorsque Nadja avait encore tout à dire et tout à dévoiler sur ses intentions. L'impact du propos, si massif soit-il, est donc forcément moindre aujourd'hui. Cette musique quasi-instrumentale, caverneuse, atmosphérique, bourdonnante, assurément obscure et acide, c'est désormais de la came qu'on connaît bien. J'ai souvent pu lire ou entendre que le son de Nadja était immensément écrasant, monolithique et comparable à une liturgie magistralement hypnotique capable de prendre en étau pour ne plus rien lâcher. Il est vrai que Nadja progresse dans un sous-terrain creusé aux forceps, quelque part entre deux strates sédimentaires, mais leur musique est tout de même loin d'être la plus extrême du genre. Pour cause, dans cette rencontre bruitiste et itérative, entre flux corrosifs aigus et vagues sépulcrales, subsiste presque toujours un fil mélodique plus ou moins perceptible auquel raccorder ses synapses. Et ce, même lorsque pointe un chant grave et aride venant rempiler une épaisseur de brouillard, sombre et volumineuse. C'est lors de ces moments compressifs, abrasifs et condensés au possible, que Nadja parvient à faire vibrer le thorax et à élever le Corps au stade d'Instrument. Dès que le binôme tente de répandre sa poudre par des voies/x davantage minimalisées, l'espace temps reprend sa dimension réelle et l'esprit tend à décrocher, comme sur le beaucoup trop long dernier morceau de Skin Turns To Glass.

Si le dosage peut donc se montrer ponctuellement hasardeux, Nadja engendre bien assez de moments prenants, au confluent du solennel et du planant , de l'industriel et du bucolique, de la destruction et de l'harmonie. Le disque est toutefois clairement réservé aux apôtres de Nadja. Quant aux nouveaux venus, ils pourront - gratuitement - se faire une idée en se procurant les quelques disques  téléchargeables depuis le site web du groupe.

A écouter : Slow Loss

12012291920/1414101 (Collaboration avec Atavist) ( 2007 )

Pour ma part inconnu au bataillon, les anglais de Atavist se prétendent de Sunn O))), Khanate et Corrupted. De quoi s'attendre à un drone doom pur jus, dégueulasse, pas groovy pour un sou et surtout contaminé par les larsens jusqu'à la moelle. Puis avec Nadja dans les pattes, l'attente devient plus que légitime. C'est donc parti pour une heure, deux morceaux, deux semi remorques de glaises dans les dents et deux cents aiguilles qui poussent dans la tête... ou pas, car l'entame, souple et légère de cette collaboration, intrigue déjà...

Un post-rock binaire déposé sur un souffle tantôt acide, tantôt venteux, pose les bases d'un premier morceau qui semble immédiatement tester la patience et susciter l'envie de la dégringolade rugueuse ou le désir d'une chute dans une fosse commune bien remplie. Pourtant, à mi chemin, alors qu'il ne s'est pour ainsi dire rien passé, mis à part cette guitare qui s'amuse avec deux notes, la foi risque fort de s'ébranler pour ceux ayant eu la ténacité de rester attentif jusque là. Le bon quart d'heure passé, la basse ronflante pointe le museau puis timidement montre les dents, l'acidité grimpe en flèche, le volume un peu, un cri lointain tente de faire sortir de l'anesthésie. Trop tard, c'est déjà (et enfin) terminé. Ce premier acte, aux airs de déjà entendu, trop superficiel pour convaincre, semble mettre en exergue deux formations muselées et bridées. La tension est restée basse, l'encéphalogramme trop régulier et on se plait à croire qu'il s'agit là d'un tremplin pour le dépouillage en règle qui va suivre.

Le deuxième acte semble immédiatement plus intense, les fréquences hautes percent littéralement les tympans et les cordes au second plan apportent un réel volume aux textures. L'ensemble reste malgré tout majoritairement "Ambient", condamnant ceux qui ne parviennent pas à s'immiscer dans le jeu de fréquences à une ennui ferme. Pour les autres, le voyage sera tout juste sympathique et rythmé par des soubresauts dont la puissance est loin d'atteindre l'intensité que Nadja et Atavist ont su restituer au sein de leurs productions solitaires respectives.

Atavist : MySpace.

A écouter : pas pour d�couvrir les deux formations