My Dying Bride
Doom Death

Like gods of the sun
1 - Like Gods Of The Sun 2 - The Dark Caress 3 - Grace Unhearing 4 - A Kiss To Remember 5 - All Swept Away 6 - For You 7 - It Will Come 8 - Here In The Throat 9 - For My Fallen Angel 10 - It Will Come (Nighmare)
Chronique
Un papillon posé sur des vapeurs pourpres éclaire le noir absolu… Un package sobre (et sombre) à l’image de la musique qu’il contient : une musique obscure transcendée par des mélodies de guitares mêlées, menées par un violon dont la tristesse n’a d’égale que la beauté.
Tel pourrait être représenté Like Gods Of The Sun.
L’album s’ouvre sur le titre éponyme avec un riff d’introduction digne de Black Sabbath, tout en lenteur et en lourdeur ; mais alors qu’on s’attend à la voix peu gracieuse du prince « Ozzy » des ténèbres, c’est Aaron qui s’exprime de façon grave et dépressive, mais non sans sensualité.
Alors que l’on commence à être reposé par les guitares mélodieuses, au moment du break, les claviers arrivent, aidés de la voix qui se fait plus solennel pour délivrer une ambiance gothique digne du jugement dernier (plan que l’on retrouvera dans la piste suivante).
Et c’est par ses oppositions entre arpèges/violons et gros riffs/claviers que va se prolonger l’album sans lasser l’auditeur. On retiendra quelques chansons comme The Dark Caress et sa batterie martial sur fond de claviers éthérés, où le chant d’Aaron n’est pas sans rappeler celui de James Hetfield (en plus dépressif, certes) au début du premier couplet, ou bien des titres comme A Kiss To Remember, For You, Here In The Throat tout simplement superbes.
Le CD se ferme sur For My Fallen Angel, chanson magnifique, absente de toute distortion et batterie, menée par la voix et le violon. Cette piste peut rappeler les autres titres du genre de My Dying Bride comme Black God ou Sear Me MCMXCIII (présents sur Turn Loose The Swans, l’autre chef-d’œuvre du groupe), mais elle nous fera prendre conscience que contrairement aux albums précédents LGOTS ne comprend pas de chant black/death qui marquait certaines chansons (voir un album entier, Trinity) auparavant.
A noter également, sur la version digipack rééditée, la présence de deux remix qui n’apportent pas un grand intérêt mais qui ont le mérite d’être là.
Vous aurez compris que LGOTS est une merveille de grâce et de mélodie, et plus accessible que les autres preformances du groupe. On regrettera cependant certaines choses, telle que la discrétion de la basse qui pourrait participer à la lourdeur des ambiances, mais qui ne s’isole que rarement.
L’évolution est réelle en peu d’années mais tout de même 4 albums. Le groupe associe ici doom raffiné et ambiances gothiques du meilleur effet. Cet album est l’occasion de souligner l’énorme apport de Martin Powell, que ce soit au violon ou aux claviers. Il contribue grandement aux atmosphères diverses, entre tristesse et gravité solennelle, sachant varier son registre tout comme ses acolytes.
Alors évidemment on est très loin de l’agressivité des débuts, mais il serait dommage de passer à côté d’un tel chef-d’œuvre empli d’émotion.