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Biographie

My Chemical Romance

Formé dans le New Jersey au début du millénaire alors que ses membres sont encore jeunes, My Chemical Romance ne tarde pas à se faire remarquer dans sa région natale (notamment par ses doyens de Thursday), ce qui leur vaut une signature sur Eyeball Records (label sur lequel les grands frères avaient sorti leur premier album Waiting). 2002 est l'année de la sortie de I Brought You My Bullets, You Brought Me Your Love. Suivent 2 années de tournées en compagnie de The Used, Taking Back Sunday, Story Of The Year etc. Fin 2003, le quintet signe chez Warner/Reprise (Green Day, Less Than Jake, The Distillers, The Used, GlassJAw etc) et enregistre Three Cheers For Sweet Revenge qui nait en juin '04, juste à temps pour la première participation du groupe au Vans Warped Tour, suivie en août d'une première tournée nippone.
Juste après, un mini scandale est lancé lorsque le batteur Matt Pelissier est évincé du quintet au profit du manager Bob Bryar. Three Cheers... les fait très vite connaître du grand public, grâce à la promo de Warner / Reprise, une grosse rotation sur MTV et une presse abondante qui ne tarit pas d'éloges à leur sujet. Les fan sites poussent comme des champignons et leur succès engendre des hordes de fans.

Le 21 mars '06 un double DVD / CD (live, clips, interviews etc) Life On The Murder Scene est dans les bacs. Le 10 août ils commencent à travailler avec le producteur Rob Cavallo sur The Black Parade. Un clip pour le single "Welcome To The Black Parade" est filmé en août et le single est sur le sondes dès le 11 septembre. Leurs prestations attirent un grand nombre de fans (notamment  Royaume Uni aux festivals de Leeds et Reading où ils recevront les désormais tristement célèbres bouteilles d'urines etc, finissant tout de même leur set), le point culminant étant une prestations à Londres le 22 août devant 1800 personnes dont les tickets étaient partis en 15 minutes.

L'album The Black Parade sort le 24 octobre aux Etats Unis et le 23 dans le reste du monde, il est suivi de plusieurs tournées, notamment une sur le fameux festival Big Day Out et se hisse sur plusieurs charts. Suivi par Danger Days en 2010 et le single "Na Na Na (Na Na Na Na Na Na Na Na Na)" et un changement de batteur avec Michael Pedicone, le tout associé à un rythme plus Pop Futuriste. Malheureusement, après quelques mouvements et sorties de singles, le combo se sépare en 2013.

12 / 20
35 commentaires (14.5/20).
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The Black Parade ( 2006 )

Révélation de 2004, consacrée l’année suivante comme un des plus grands groupes à succès de la scène punk rock (il existe même aux Etats Unis des figurines à leur effigie), enchaînant les tournées avec un public de plus en plus nombreux, My Chemical Romance est LE groupe en vogue du moment. C’est donc dans une atmosphère frénétique et tumultueuse que les natifs du New Jersey ont sorti leur 3e effort : The Black Parade. Beaucoup de bruit pour rien ?

En composant I Brought You…et Three Cheers…, les MCR avaient avoué s’être inspirés de légendes du rock comme les Misfits ou Iron Maiden, auxquelles ils y avaient mêlé une multitude d’autres ingrédients (rock’n’roll, emo, punk). Pour The Black Parade, les références citées sont désormais les Queen et les Beatles (les costumes du clip de "Welcome To The Black Parade" sont empruntés à Sergent Pepper), sauf que là où les 4 garçons de Liverpool avaient eu une trajectoire allant de la pop gentillette à une musique complexe, MCR semble nous faire le chemin inverse. Si ses deux premiers opus n’étaient pas hermétiques à toute forme de mélodie pop, elle s’intégrait dans un concept inspiré et génialement accrocheur. The Black Parade pousse cet aspect de sa création à son paroxysme, en atteste la fin du second titre "Dead", avec son hymne pour les cours de récréation (lalalalala…). On avait aimé les moments de colère teintée de folie de Three Cheers..., ici tout semble plus lisse, plus formaté, et si "The Shapest Lives" rappelle bien dans son introduction "To The End", si on admettra que la galette est bien produite (trop?), elle en paraît dénuée de sincérité ("This Is How I Disappear ").

Les titres s’enchaînent ainsi, sans ces variantes de style que la bande à Gerard Way savait si bien faire. Quelques mélodies restent bien en tête ("Welcome To The Black Parade"), mais tout semble trop cotonneux, comme si on avait broyé les extravagances du combo pour les passer dans une machine à tube et qu’il en ressortait une guimauve pas franchement mauvaise, mais terriblement décevante. On nous remet une couche d’ambiance à la Tim Burton ("Mama" qui rappelle les mélodies en sous sol de The Corp’s Bride), quelques noises ou riffs tranchants pour faire comme si, mais le goût est amère, sure, et la parade ne parvient pas à emporter les spectateurs.

Comme Blink182 ou AFI (avec DecemberUnderground), MCR cède aux sirènes du succès grand public et après un début de carrière prometteur, accouche d’un album fade et sans risques afin de pouvoir plaire au plus grand nombre ("Disenchanted", "Famous Last Words"). L’ombre de Freddy Mercury plane ("Welcome To The Black Parade", "Cancer"), mais était-ce nécessaire de s’essayer à du grandiloquent et du pop rock rétro quand on sait la capacité qu’avait le quintet à créer un emo punk ravageur qui lui allait si bien?
La déconvenue est grande tant le groupe nous semblait talentueux.

En écoute sur myspace ou le site officiel.

A écouter : "Welcome To The Black Parade"
17 / 20
22 commentaires (18.09/20).
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Three Cheers For Sweet Revenge ( 2004 )

2 ans après I Brought You..., le quintet du New Jersey revient gonflé à bloc par 2 ans de tournée. L'opus précédent avait déjà fait tourner quelques têtes (en grande partie grâce au talent des jeunes gens mais aussi car c'était Geoff Rickly (chanteur de Thursday) qui en avait été le producteur).
Sur Three Cheers For Sweet Revenge, c'est Howard Benson (Less Than Jake, Motörhead, Hoobastank, Sepultura, Cold etc) qui était aux commandes, un producteur d'expérience donc, pour un résultat à la hauteur de l'évolution du groupe.

En effet, My Chemical Romance a pris de l'assurance, s'engageant sans détour vers ce à quoi ils aspirent: un emo punk à la fois déjanté et popisant mais surtout bourré d'influences aussi divers que variées (citons The Misfits pour leur goût certain pour le gothique ("Hang ‘em High", "Cemeteray Drive"), Queen pour la magie des mélodies pop rock, Iron Maiden pour les envolées saveur heavy metal à demi voilées ("Thank You For the Venom"), The Mars Volta/At The Drive-In ("To the End") pour l’instabilité et l’urgence régnant sur cet album, et bien sûr une bonne dose d'emo punk plus récent. Ce mélange non conventionnel résulte en une musique qui ne l'est pas moins. MCR a de la suite dans les idées et surprend de bout en bout, principalement grâce à la qualité des musiciens, à commencer par le meneur de la bande Gerard Way, vocaliste charismatique, doué et inspiré, capable de passer de la douceur à la rage à demi contenue en une fraction de seconde. Il accentue donc la variété des émotions véhiculées par le groupe avec brio.

Ensuite, bien que menés par un même fil conducteur, les morceaux de la galette ne se ressemblent pas et MCR laisse la place à bon nombres de dérives et de passages différents mettant plus en scène les autres musiciens et leur talent respectif.
Mais bien que résolument personnelle et inspirée, la musique de My Chemical Romance laisse bien plus de place aux structures plus conventionnelles et aux refrains.

Car c’est bien évidemment là le plus gros atout de séduction de MCR: son sens de la mélodie hyper développé qui rallie un grand nombre à sa cause, une propension mélodique et émotionnelle à toute épreuve, sans tomber dans les clichés. A noter également l'absence de remplissage puisque tous les titres-tubes contribuent à l'édifice.

Côté paroles (comme côté musique, et même jusque sur la pochette du cd), My Chemical Romance porte bien son nom aux connotations gothiques qu'on croirait sorti du Frankenstein de Mary Shelley : fascinés d’une part par le mal chez les être humains, et particulièrement le meurtre, et d’autre part par l’alliance de ce mal avec l’amour, d’où des textes perturbés, mystérieux, réunissant souvent les 2 aspects fondamentaux sans clichés là non plus.

Un album diversifié qui ne laissera certainement pas indifférents les fans du genre mais qu'il faudra néanmoins nécessairement écouter plusieurs fois pour juger...

A écouter : "I Never Told You What I Do For A Living" ; "Jetset Life Is Gonna Kill You" ; "Hang 'Em High"...
15.5 / 20
8 commentaires (16.31/20).
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I Brought You My Bullets, You Brought Me Your Love ( 2002 )

Retour en 2002, Orchid sortait son Gatefold, Sigur Ros nous sublimait avec ( ), le violent Ecce Lex de Nostromo se frayait un chemin dans la scène extrême et Mastodon explosait avec Remission. Et au milieu de tout cela et dans un style totalement différent, I Brought You My Bullets, You Brought Me Your Love de My Chemical Romance sortait délicatement, la même année que l’éponyme de The Used.
Loin d’être l’opus le plus connu du combo, qui a notamment explosé avec Three Cheers For Sweet Revenge, ce premier album apportait les premières pièces à l’édifice construit jusqu’au très Pop Danger Days. Notamment parce qu’il ne prend pas encore de manière aussi poussée les codes de la scène usée par From First To Last, mais aussi parce qu’il révèle dès le premier titre la teneur du propos.
« Honey, this Mirror isn’t big enough for the two of us » ouvre donc sur une volonté d’absorber des sujets assez sombres, presque caricaturaux, mais révèle déjà la possibilité pour My Chemical Romance d’intégrer quelques passages un brin plus énervés au travers d’éléments assez classiques (notamment le travail sur le backing-vocal ou la structure assez convenue du titre), qui seront pleinement exploités dans Three Cheers For Sweet Revenge (« Demolition Lovers »), et dont on voit certaines réactions à des faits de l’époque (« Skylines and Turnstiles » et le 9/11) ou des utilisations de la culture générale (« Vampires Will Never Hurt You »).

Il est intéressant de faire également le parallèle entre les styles pratiqués et la définition usitée. De l’Emo, même si le combo en a l’aspect, il s’oriente parfois vers un Post-Hardcore dont seule la ligne vocale tend plus vers le premier style évoqué, bien que teinté de plusieurs autres genres. Proche de Thursday, dont Geoff Rickly sera d’ailleurs producteur sur ce disque, on en retrouve certains aspects (« Drowning Lessons ») qui seront vite oubliés à destination d’autres aspects, tout comme un pur produit Emo avec « Early Sunsets Over Monroeville ».
Si l’on omet régulièrement ce disque, c’est parce que Three Cheers For Sweet Revenge a tout explosé sur son passage avec « Give ‘Em Hell, Kid » ou « Thank You For The Venom », bien loins de ce que l’on pouvait attendre à cette période. En faisant le lien avec les albums suivants, on devine facilement un fil conducteur dans la musique du combo qui, bien loin de surfer sur une vague, a perfectionné sa musique jusqu’à parfois l’aseptiser pour quelques uns (The Black Parade), même si le travail vocal sur en 2002 a encore quelques effets en 2006.

Moins tubesque que Three Cheers For Sweet Revenge, pas aussi grandiloquent que The Black ParadeI Brought You My Bullets, You Brought Me Your Love s’inspire facilement de groupes comme Thursday et possède de titres assez fous comme « Vampires Will Never Hurt You ». Avec le temps, il arrive à dépasser son successeur, même s’il n’a pas bénéficié du même succès.

A écouter : Mille fois oui !