In Bocca Al Lupo était parvenu à briser la glace, cette fois ci Murder By Death part sans se retourner à la conquête des déserts arides du midwest Etats-unien avec Red of Tooth and Claw.
Un voyage en 11 étapes, la traversée du continent, de l’Indiana natal aux portes de la Californie. Aux haltes de la caravane, les quatre vagabonds content leurs expériences faites de tourments perverses ("Rum Brave", "’52 Ford ") et de fuites en avant.
La contemplation muette du paysage ("Theme for Ennio Morricone", un hommage poursuivi en musique) fait place aux chevauchées d’un "Steal Away" punky qui largue et nargue ses poursuivants en rythme. Le soleil tape sur le sensuel "Fuego!" et se confond à la cendre qui retombe majestueusement du ciel sur "Ash".
Au saloon, Adam Turla noie ses regrets dans un verre de bourbon ("The Black Spot"), les gouttes coulent le long du verre et le crooner s’abreuve de l’âme de ses aïeux. Fils spirituel de Johnny Cash et William Elliott Whitmore, il suit les préceptes des légendes d’une voix aussi grave que profonde ; un chant suave et habité, sincère dans ses incarnations et ingénieux dans ses variations.
Las, il se repose sur le bois d’un violoncelle loyal, toujours là pour exacerber l’incohérente discordance de ces émois passagers. "Spring Break 1899", il se remet une dernière fois en route, submergé par la confusion, criblé de doutes, laissant derrière lui un recueil de 11 histoires aux essences variées, liées par l’odeur d’une terre brûlée et la vastitude du cœur d’un continent.
A écouter : "Ash" ; "Fuego" ; "The Black Spot"