Mudbath
Sludge / Doom

Corrado Zeller
Chronique
Les combos de Doom / Sludge s’épanouissent en ce moment, des récents Rorcal à Thou, en passant par les multiples sorties de The Body. Dans nos contrées, Mudbath s’essaie aussi après un Red Desert Orgy des plus prometteurs : 37 minutes pour trois titres, nul doute que le groupe continue dans sa lancée de marathon sonore aux cordes grasses et enfumées.
Après quelques secondes d’introduction légèrement bruitistes, il est aisé de reconnaitre que Mudbath n’a pas changé sa manière d’aborder la musique. Riffs lourds, notes tenues sur la longueur (sans aller dans l’extrémisme du Drone) et une batterie avançant péniblement, annonçant le chant criard et malmené. L’assemblage donne un mix entre Doom, Sludge et quelques relents de Postcore qui martèlent et piétinent avec la voracité de The Body. « Thus I saw the destructive voracity of an obsessive ritual » lâche en onze minutes les prémices de « Salmonella », véritable hymne mêlant Electric Wizard ou Neurosis, parsemé de relents malsains aux environs de onze minutes.
Loin d’être un fourre-tout, Corralo Zeller mêle avec justesse les ambiances et sonorités, s’efforçant à faire durer les nappes sonores sans aller jusqu’à ne devenir qu’une vague trop peu nuancée. Pour autant, les envolées un brin mystiques qui viennent s’incorporer sur l’ensemble mais manquent toutefois d’un peu d’enfumage pour en augmenter l’effet (même si le rapprochement avec Electric Wizard aurait été encore plus audible).
Soyons honnêtes, les trois compos sont de très bonne facture et les points sur lesquels il sera possible de lever un sourcil seront des détails mineurs (certains enchainements, le rendu des quelques envolées de cordes, …) et n’entacheront pas le rendu général de l’album.
Compromis intéressant entre plusieurs styles sans forcément faire preuve d’une témérité ou d’une arrogance déconcertante, Corralo Zeller remplit la checklist de ce qui fait mouche.
Corrado Zeller tient en haleine jusqu’à la dernière seconde, rappelant les aspects sonores sombres et malsains glanés çà et là, enrobant le tout avec quelques notes plus enfumées. Les fans d’Electric Wizard, Rorcal, Neurosis ou de tout autre groupe du même acabit seront ravis d’avoir de la nouveauté à se mettre dans l’oreille.