A l écoute de ce premier album de Mourir, j ai retrouvé le choc des premières fois. La sensation de retrouver les émotions provoquées par la découverte d albums tels que Filosofem de Burzum.
Au moment d écrire ses lignes, je savoure le fait de retrouver le soleil du Sud de la France après avoir quitté ma Bretagne pluvieuse, et pourtant j aurais presque froid. Le froid qui se manifeste même en plein soleil, inhérent à certaines visions, certains ressentis que la musique peut faire resurgir. Cette force évocatrice tient à plusieurs choses : des riffs qui tordent le ventre (et ce dès les premières secondes de l album), un chant étranglé comment en avais encore jamais entendu, une production magnifique signée Amaury Sauvé (Birds In Row, Death Engine, Plebeian Grandstand), une ambiance urbaine et glauque... Et de véritables moments de grâce.
Même après plusieurs jours sans écouter l'album, je me suis surpris à fredonner certains passages, à me retrouver avec certains rythmes, certaines mélodies en tête, au milieu d'un silence. Car c'est peut être là toute la force de cet album : profond et anxiogène, mais aussi efficace et accrocheur (mention spéciale à un jeu de batterie de haute volée, sublimé par le travail de production d'Amaury Sauvé, à qui on doit certains des meilleurs albums français de Hardcore et de Metal de ces dernières années).
Allez, si vous lisez ces lignes, sortons un peu de nos gonds et osons être un peu concret : allez sur la page bandcamp du groupe, montez le volume, écoutez le break à 1 minute 35 sur Foutu Pour Foutu et faites ce constat : ça défonce la gueule, point à la ligne. Pour finir, c'est cette réponse d'Olivier, chanteur et compositeur du groupe, qui semble le mieux résumer mon sentiment à l écoute de ces quarante minutes éprouvantes : "Nous ne sommes que des animaux, sans mission ni but".