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Biographie

Motörhead

Lemmy Kilmister - Chant/Basse
Phill Campbell - Guitare
Mikkey Dee - Batterie

Motörhead c'est avant tout Lemmy Kilmister, un ancien roadie de Jimi Hendrix et des Pink Floyd qui décida de fonder un groupe après avoir été viré de Hawkwind. En 1975 il crée donc Bastard, qui deviendra vite Motörhead pour des raisons ethiques. Tandis que Lemmy assure la basse et le chant, Larry Wallace tient la guitare et Lucas Fox se retrouve derrière les fûts. Mais ces deux derniers quitteront vite le groupe, le premier partant pendant l'enregistrement de On Parole, et le second peu après le disque terminé. Ils furent remplacés par Eddie Clarke et Phil Taylor. Bien que bouclé en 1976, ce n'est qu'en 1979 que le premier disque de Motörhead sortit, peu après le second disque du groupe, Motörhead,  qui avait marqué à jamais le milieu Rock avec un nouveau genre, plus rapide et agressif que tout ce qui se faisait à l'époque (1977), le Crust. Deux ans plus tard sortirent Bomber et le cultissime Overkill, puis à peine un an après le tout aussi culte Ace of Spades. Pendant la tournée qui suivit la sortie de Iron Fist en 1982, Eddie Clarke quitta le groupe et fut vite remplacé par Brian Robertson (Thin Lizzy), mais ce dernier fut vite évincé après l'enregistrement de Another Perfect Day, en 1983. Robertson ne correspondait pas à ce que Lemmy recherchait. 1983 fut une année charnière pour le groupe puisque que Lemmy recruta deux guitaristes, Phil Campbell et Wurzel, et vit le départ de Taylor, remplacé Pete Gill (Saxon). Ce dernier put enregistrer le fameux Orgasmatron avant que Taylor ne revienne, en 1987, pour Rock 'n' Roll.

Il fallut attendre la fin des déboires entre Motörhead et sa maison de disque pour voir sortir 1916, en 1991. Durant la période séparant les deux derniers albums, le groupe tourna beaucoup, notamment avec Alice Cooper et Slayer.
L'année suivante marqua le second départ de Taylor, et du coup l'arrivée de Mikkey Dee (King Diamond). March Ör Die sortit la même année, et il est à noter qu'on y retrouve Slash (Guns N'Roses) et Ozzy Osbourne (ex-Black Sabbath) en invités. Puis, le groupe céda à la mode Rap-Metal en sortant un duo avec Ice-T (Body Count), "Born To Raise Hell".

C'est en pleine session d'enregistrement de Sacrifice, en 1995, que Wurzel lâcha le groupe, faisant de nouveau de Motörhead un trio. A partir de là le line-up du groupe resta stable et put enregistrer sans encombre Overnight Sensation en 1996, Snake Bite Love en 1998 , We Are Motörhead en 2000 et enfin Inferno en 2004, après la sortie d'un Best-of d'anthologie (40 titres !) et d'un live enregistré à Brixton en 2003 !

Cela fait maintenant 30 ans que Motörhead a révolutionné le Rock en lui apportant une agressivité nouvelle, et tout l'état d'esprit qui découla derrière. Lemmy Kilmister - et sa célèbre verrue - est aujourd'hui une figure emblématique du Rock, véritable géniteur de toute une génération de musiciens...

16 / 20
2 commentaires (16.5/20).
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Lemmy : The Movie ( 2010 )

A quoi peut bien ressembler un film sur Lemmy ? Du sexe, de la drogue, du rock’n roll et un grand n’importe quoi sur ce papi du rock? L’approche aurait été facile et aurait répondu aux attentes, mais Greg Olliver et Wes Orshoski ont préféré s’intéresser de près au leader de Mötorhead, qu’ils ont suivi pendant 3 ans, interviewé un bon nombre de fois et dont ils ont réussi à capter un peu de l’homme sous la carapace de légende vivante.
 
Le film retrace la carrière de Lemmy, de ses débuts en Angleterre avec des groupes de renommée essentiellement locale, son passage en tant que roadie pour Jimi Hendrix, à sa percée avec Hawkwind puis l’explosion avec Mötorhead. Devenu culte au fil des années pour son incroyable longévité et son attitude rock’n roll jusqu’au bout des bottes Lemmy apparaît pourtant dans le film comme un papi plutôt tranquille et loin des histoires qu’on peut lui prêter. Même si le montage y est pour quelque chose, le plus souvent Lemmy est là pour relativiser (comme démentir le nombre de conquêtes qu’on lui prête) et au final casser un peu l’image de l’imaginaire collectif.
Mais rassurez vous, Lemmy n’est pas un papi comme les autres : scotché à une bouteille de Jack Daniel’s, conduisant un tank, un appart’ couvert de souvenirs et d’objets des deux guerres mondiales (dont un mur décoré de drapeaux nazis), fan des machines à sous, … le personnage reste atypique mais garde la tête sur les épaules. Défendant son mode de vie mais ne le prônant pas en exemple, se moquant de ses détracteurs le taxant de nazi, louant la chance qu’il a de pouvoir vivre du rock, … Ce film nous montre donc une facette intéressante de l’artiste et de l’homme, à contre courant de ce qu’on aurait pu attendre, pour au final obtenir une vision plutôt intéressante (un homme dévoué au rock, heureux de son destin, sincère). Difficile de savoir si les réalisateurs en bons fans ont joués avec le montage pour présenter Lemmy à son avantage mais dans tous les cas les propos restent intéressants.
Outre les reportages auprès de Lemmy l’autre intérêt du film réside dans le témoignage d’artistes d’horizons variés parlant de l’importance (dans leur vie ou leur musique) de Mötorhead et de son leader. Pour certains (Metallica par exemple) ce jeu de l’interview ressemble à un bonus de DVD d’une série B, mais pour d’autres les propos tenus sont bien plus intéressants (Henry Rollins (Black Flag), Scott Ian (Anthrax), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) en tête) et souvent agrémenté de petites anecdotes croustillantes (oui quand même !).
Quelques images lives qui valent le détour (dont une reprise par Metallica de Damage Case sur scène avec Lemmy) complètent le tout.
Du coté des bonus on retrouve des minis reportages sur les autres membres du groupe, dont Phil Campbell s’amusant avec un journaliste (et passe pour le coup pour gros con irrespectueux) et divers extraits live ou d’anciennes interviews.
 
On pourra reprocher à ce film de présenter essentiellement un coté très positif, gentillet de Lemmy, ou en tout cas de sembler forcer le trait. Mais on ne pourra nier que Lemmy est un reportage plus qu’intéressant, désacralisant un peu une icône du rock, pour au final le rendre encore plus attachant de part sa simplicité. Fan ou pas des œuvres de Lemmy le reportage est à voir pour quiconque s’intéresse à l’histoire du rock. Après tout comme le rappelle Henry Rollins, Lemmy est né avant le rock, et tout semble indiquer qu’il compte aussi l’enterrer.

17 / 20
8 commentaires (15.38/20).
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Another Perfect Day ( 1983 )

Another Perfect Day n'est pas l'album de Motörhead jouissant de la meilleure réputation. Paru en 1983, il a le tort de sortir après le décevant Iron Fist et surtout après la débacle qui s'ensuivit, Brian "Robbo" Robertson (ex-Thin Lizzy) étant recruté au pied-levé pour remplacer Eddie Clarke qui lache le groupe en pleine tournée américaine.

Parler de "charnière" ou de "tournant" dans la discographie de Motörhead pour qualifier Another Perfect Day est un bien grand mot. Tout au plus, pouvons-nous parler de faille spatio-temporelle dans laquelle les anglais seraient tombés l'espace d'un skeud tant il est vrai qu'Orgasmatron, mais surtout Rock n' Roll, les albums suivants, marqueront progressivement le retour au bon vieux speed/rock n' roll traditionnel.
Lorsqu'on connaît la personnalité marquée, c'est le moins que l'on puisse dire, de Lemmy Kilmister, on ne peut que rester admiratif devant la capacité de persuasion de Brian Robertson qui, l'air de rien, va imposer sa patte sur une des plus grandes gueules du rock n' roll. Dès les premières notes on sent déjà un changement par rapport à Iron Fist. Confiée à Tony Platt, célèbre pour avoir travaillé avec AC/DC, Manowar ou Foreigner, la production claire et léchée, tout en ne dénaturant pas l'aspect rugueux de la musique de Motörhead à qui la Rickenbacker de Kilmister donne sa raison d'être, permet de mettre en valeur le travail des guitares. En effet, c'est là que se situe la principale innovation. En intégrant Brian Robertson dans le line up, Motörhead intègre également tout le bagage blues que l'écossais a mis à profit durant quatre années passées aux côtés de Phil Lynott. Bien plus qu'un guitar hero dont le métal a été friand durant quelques années, Robbo imprime à ses solis et à ses mélodies un groove puissant qui donne sa véritable couleur à l'album, procurant même une émotion palpable sur les bijoux que sont "I Got Mine", "Dancing On Your Grave" ou "One Track Mind", chose que l'on pensait impossible avec Motörhead.
La tête-à-moteur n'en a pas pour autant viré sa cutie. Another Perfect Day regorge également de tueries telles qu'elle savait les distiller, tout se passant comme si l'arrivée de Robertson avait redonné l'inspiration à Lemmy, revitalisant une énergie quelque peu en perte de vitesse depuis les missiles Ace Of Spades et Overkill, jamais égalés. Cette (mal)saine émulation donnera "Back at the Funny Farm", "Marching Off To War", "Die You Bastard", morceaux au caractère aussi sulfureux qu'inspiré, sentiment que l'on ne retrouvera pas obligatoirement par la suite.

L'histoire aurait pu être belle mais le destin en a décidé autrement. Malgré son background, Brian Robertson ne parvint jamais à s'attirer les faveurs d'un public, outré par ses cheveux courts et propres, et son attitude de minet. Son départ conduit Motörhead vers une période sombre où le groupe frise le split, Phil Taylor ayant également fait ses bagages, mais où Lemmy s'en sort tant bien que mal, jurant d'occulter à jamais cette partie de son histoire. Il tînt parole. Lors du Orgasmatron Tour, aucun titre d'Another Perfect Day ne figurait sur la setlist.

A écouter : I Got Mine, Dancing On Your Grave, Back at the Funny Farm