Motley Crue

Glam Metal

États-Unis

The Dirt

2019
Labels : Netflix

Chronique

par Bacteries

Il y avait beaucoup de raisons d’avoir peur de cette adaptation de la biographie de Mötley Crüe :
- Que le film ne retienne que la partie débauche, avec des mecs capable des trucs les plus fous, mais occulte la partie sombre de leur histoire.  Le réalisateur est celui des Jackass et de Grandpa : pas le truc qui rassure de prime abord.
- Production Netflix : autant sur les séries, le géant du divertissement a réussi de belles réalisations, autant du côté des films on compte pour le moment pas énorme de chef d’œuvres : certes quelques plaisirs coupables mais surtout beaucoup de ratés.
- Un casting jeune, venu des séries télés principalement : Iwan Rheon (Ramsay Bolton dans GOT) en Mick Mars, Daniel Webber (Lee Harvey Oswald dans 22/11/63 ou le militaire paumé de la saison 1 de The Punisher) en Vince Neil, Douglas Booth (vu dans NoéJupiter Ascending, ...) en Nikki Sixx et Machine Gun Kelly (le rappeur /  acteur) en Tommy Lee. On notera quand même la présence de David Costabile (un habitué des seconds rôles dont vous connaissez forcément la tête) en tant que manager.

Alors le film aura-t-il réussi à déjouer les pronostics ?

Le biopic est un genre casse-gueule : raconter 15 ou 20 ans en 1h40 n’est pas chose évidente. Chacun des films du genre doit garder l’essence de l’histoire, se concentrer sur quelques faits pour poser les personnages, souvent rassembler plusieurs personnages secondaires en un seul, et faire évoluer les protagonistes à vitesse grand V, tout en ayant l’air cohérent.
Et dans le cas de The Dirt on parle d’une bio d’un groupe, écrit par l'ensemble du groupe, agrémenté de témoignages de leur entourage, le tout avec une carrière qui démarre dans la galère et misère la plus totale, suivie d’une montée vers des sommets (Mötley Crüe est un phénomène énormissime aux USA, bien plus qu’en France) avec son lot de débauches / drogues / dépressions / et une descente dans les 90’s comme toute la vague hair metal (cf notre podcast si vous voulez en savoir plus).
Gros amateur de The Dirt, l’une des bios les plus folles que j’ai pu lire, j’attendais Jeff Tremaine au tournant, et le bougre a eu quelques éclairs de génies : notamment le fait de casser le 4ème mur pour parfois dire “ok on avait deux managers, lui était très cool mais vous ne le verrez pas dans ce film”, ou comment indiquer au spectateur que ce qu’il voit est une adaptation, que tout n’est pas là pour être véridique mais sans se mentir non plus. Il fera appel quelques fois à ce stratagème et c’est plutôt bien vu.
Niveau réalisation : vous attendez pas à du grand niveau, rien de bien novateur, on est dans le basique, limite série. Les plans sont bateaux, ne vous attendez pas à être surpris de ce côté (à la fois Jeff Tremaine a fait ses armes sur Jackass …).
Le film est également agrémenté de passages qui ne figurent pas dans le livre : notamment la partie sur Nikki Sixx (que l'on doit certainement trouver dans son propre livre ?). A part pour tenter de justifier le côté "drogues dures", difficile de comprendre cette partie.
Ceux qui ont lu la bio seront ravis de voir quelques passages cultes (avec Ozzy Osbourne, l’overdose de Nikki Sixx, …) même si on regrette forcément l’absence des dizaines de trucs complètement WTF de The Dirt (lisez la).
Alors oui, les passages dramatiques ne sont pas les scènes les mieux filmées de l’histoire (même si le passage sur la fille de Vince Neil fait mouche, mais ça, depuis que j’ai une gamine, chaque film qui met à mal des gamins à tendance à me transformer en lavette) mais au moins il y a un vrai choix de ne pas de se focaliser que sur la folie / sexe / drogue / … Et oui, la partie ou Vince Neil tue Razzle lors d’un accident de voiture est expédiée, mais cela ressemble quand même pas mal à ce qui s’est passé à l’époque.
Autre choix douteux : Tom Zutaut est joué par Pete Davidson, et même si la gueule de Tom Zutaut n’est pas spécialement connue (il a notamment eu le flair pour Motley Crue à 19 ans puis quelques années plus tard pour Guns N’Roses) : pourquoi avoir pris un mec qui semble avoir 14 ans et ne pas du tout coller au rôle ?

Vulgaire, too much, profondément débile, révoltant, cheap, … voilà des qualitatifs pour ce film, qui colle parfaitement à Mötley Crüe, le film a su réduire à 1h40 la carrière du groupe (enfin jusqu’à la fin des 90’s), évidemment il y a des raccourcis et des choix de narration; mais le film reste honnête sur le crüe (oh oui, Bohemian Rhapsody c’est toi que je regarde là) et ses mauvais côtés (tuer quelqu’un, frapper ses meufs, … y’a du lourd dans leur dossier).
2019 marque l'avènement des premiers biopic metal (avec Lord Of Chaos), et ce cru Netflix se laisse voir une bière à la main avec plaisir.

15

Les critiques des lecteurs

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