logo Most Precious Blood

Biographie

Most Precious Blood

Most Precious Blood voit le jour à New York durant l'été 2000, suite à l'implosion d'Indecision lors de son dernier concert qui avait réuni 43 personnes dans un bar d'El Paso. Rachel (basse) et Justin (guitare) prennent la tangente et s'entourent de Tom Sheehan (ex-Indecision entre 1993 et 1998) au chant et de Pete Larussa à la batterie. Ainsi constitué, Most Precious Blood fait ses premières armes en se produisant dans des clubs aussi prestigieux que l'Amour ou le CBGB'S et enregistre une première démo qui retient rapidement l'attention de Trustkill Records, le label hardcore du New Jersey. 

Avec l'arrivée de Pat Flynn (ex-Indecision entre 1993 et 2000), le groupe commence à écumer tout le territoire des Etats-Unis et commence l'écriture de son premier album, Nothing In Vain, qui sort en 2001. Peu avant la fin de l'enregistrement, Most Precious Blood se sépare de Flynn, remplacé par Sean MacCann, et profite de l'occasion pour opérer un remaniement complet avec l'adjonction d'un nouveau bassiste, Matt Miller, Rachel se consacrant dès lors uniquement à la guitare. Cette période constitue un moment charnière dans la biographie du groupe. Ses membres décident alors de laisser tomber toute activité professionnelle parallèle (la médecine légale pour Rachel, la psychologie pour Tom, et la voix off du show de Howard Stern pour Justin) pour se consacrer essentiellement au hardcore.
Leur album Nothing In Vain sous le bras, le groupe new yorkais s'embarque alors pour une série de concerts qui le conduit à partager l'affiche avec Sick of it All, The Hope Conspiracy, Bleeding Through, Bane, Give Up the Ghost, Terror ou Rise Against.
Vers 2003, Most Precious Blood se sépare de Sheehan, remplacé au chant par Rob Fusco (ex-One King Down). Le groupe reprend la route et suite à une tournée européenne en compagnie de Madball, entre en  studio pour l'enregistrement de son second album intitulé Our Lady of Annihilation qui rencontrera un franc succès.
Le combo reviendra deux ans plus tard avec Merciless, dans la droite lignée de son prédécesseur mais pourtant souvent jugé comme un ton en dessous.

Le groupe ne revient sur le devant de la scène qu'après de nombreuses années de silence radio, toujours armé de la même volonté d'en découdre et de présenter une certaine idée du Hardcore: c'est l'heure de Do Not Resuscitate qui parait en février 2011 chez Morse Code Recordings.

14.5 / 20
2 commentaires (14.75/20).
logo amazon

Do Not Resuscitate ( 2011 )

Six ans d'absence, un second album efficace mais en deçà de ce que l'on pouvait être en droit d'espérer: à vrai dire Do Not Resuscitate c'est un peu l'historie du disque que l'on attend plus vraiment. Et pourtant Most Precious Blood n'a pas jeté les armes et revient donc agiter la fosse en l'an de grace 2011. Analyse d'une demi-surprise.

Depuis quelques temps le Modern Old School et ses émotions à fleur de peau sont dans la place, Hatebreed fait du réchauffé, Madball est en mort clinique, Terror vivote à coup de greffes multiples, bref le New York Hardcore 90's way a le moral en berne. Et il y a près de six ans, même Merciless se concluait sur l’atypique Temporary solutions to a permanent problem qui semblait orienter MPB vers d'autres cieux des plus prometteurs. Pourtant c'est bien en terrain conquis que les new yorkais ont décidé de faire leur retour.
Plus métalliques et Merauderiens que jamais, les cinq gaziers prennent d'emblée leur proie à la gorge dans un registre classique mais ravageur ou le vétéran Rob Fusco fait de nouveau de petites merveilles (Enthusiastic eugenicist, Functional autist). Facile mais imparable, Do Not Resuscitate rue dans les brancards et élargit la fosse dans la plus pure tradition MPB. Vous n'aimiez pas? Passez votre chemin. Pour les autres en revanche, cette nouvelle offrande méritera certainement de tourner plus d'une fois sur la platine car, en dépit des ses autours définitivement traditionnels et au delà de son efficacité indéniable, ce dernier MPB présente une fois encore son lot de petits essais qui, s'ils ne s'avèrent pas toujours payants (le synhté dégueulasse de Meth mites), attestent d'une certaine intelligence dans le propos.
En dépit de l'arrivée supplémentaire de quelques mélodies métalliques, MPB est plus frontal que jamais, lourd comme rarement et use de ficelles usées pour mieux tourner autour du pot, continuant à éviter intelligemment le piège de la moshpart en pilotage automatique, incorporant notamment quelques pincées d'éléments extérieurs dans un moule infiniment trve (Shut the fuck up, jailbereak et ses blasts, l'acoustique et très Defeater Of scattered ants that swarm together, Upstate ghost aka la version réussie de Meth mites), variant sans cesse ses rythmiques, jouant compact mais évitant de se planquer derrière sa production comme derrière une vitre sans teint qui laisserait finalement l'auditeur seul face à lui même (qui a dit Hatebreed?).

Bien sur, quiconque n'ayant jamais trop pris le temps de se pencher sur le groupe ne verra probablement dans Do Not Resuscitate qu'une nouvelle collection de titres, bovins et groovy tout juste bons pour agiter les bras de façon stérile. Terre à terre les gars de MPB? Ils le sont très certainement dans la forme, le fond lui en revanche s'avère plus subtil qu'il n'y parait et si le combo voit son éternelle efficacité perdurer malgré les années, c'est très certainement grâce à sa capacité à varier les proportions des ingrédients de son Hardcore Metal. Et proposer, encore, une nouvelle lecture d'un genre décidément increvable. Qui a dit que la tradition n'était qu'une question que répétition nostalgique et régression?

A écouter : Comme un Most Precious Blood: rare, classique mais toujours intelligent et efficace
16 / 20
7 commentaires (17.36/20).
logo amazon

Our Lady of Annihilation ( 2003 )

Mise en situation : Our Lady Of Annihilation c’est un peu l’histoire du tube Hardcore de l’été 2003, multiplié par onze. Ce méfait est commis par un groupe qui déboule armé d’origines glorieuses désormais quelque peu éloignées dans le temps et d’un premier album bien accueilli mais depuis lequel beaucoup de choses ont changé : en bref, rien qui prédispose à une sortie phénoménale. Le résultat final est pourtant scotchant.

Tout débute par "The great red shift", le déclencheur, le déclic. La claque à se mettre tous les matins au réveil. Un titre de bûcherons, un vrai de vrai où l’on découvre pour la première fois sur galette Rob Fusco avec ses désormais partenaires. Le changement de vocaliste n’est pas bien vieux mais pas des moindres : Fusco est un hurleur né, doté d’une profondeur de voix impressionnante. Breaks costauds, moshpart dantesque, assise rythmique basique mais aux reins solides (le batteur n’est clairement pas là pour rigoler et la basse nous chatouille gentiment les oreilles sans grande difficulté) : ce titre est indéniablement LE tube, celui que vous avez vu à la télé, les deux minutes et des brouettes qui lancent un album qui nous en réserve encore de (plus) belles. Pas le temps d’encaisser, Most Precious Blood maintient puis augmente la pression sur un "Collusionist" en véritable appel – sonore -  à la baston. On l’aura compris Our Lady Of Annihilation va cogner très fort ; ce qu’il fait.
Enfilant les compositions tendues, habitées d’un groove métallique très lourd posé sur une solide base Punk Hardcore, Most Precious Blood avoine dur, comme boosté par son nouveau gueulard (un plus indéniable, encore une fois) et ne recule devant rien. Bien en place, le groupe n’hésite pas à pousser les bords du cadre, ajoutant aux éléments plus traditionnels de sa musique de géniales incartades en chant clair ("Quiet pattern", le furieux "Your picture hung itself") au cœur de certains ralentissements, tranchant ainsi radicalement avec le timbre éructé qu’utilise  Fusco l’essentiel du temps, ou encore d’agrandir la brèche et de laisser un flot métallique se déverser sur ses compositions ("Funeral portrait", assurément le titre le plus gras de tout l’album). Ici, riffs méchamment plombés qui font mouche côtoient appels au two-steps et autres joyeusetés du pit en permanence avec une grande variété. C’est assurément la grande réussite de l’album, un peu à l’image du final d’un "It Runs the blood" et de sa ligne de basse primaire, grave à l’excès sur laquelle viennent se caler riffs acérés et changements de rythme à se briser la nuque, sans oublier ce chant toujours aussi puissant (« No gods / no problem ! »). On pourrait à peu près en dire autant pour ce riff irrésistible et  ultra mélodique s’échappant du "Typical in my heart" qui suit juste derrière ou encore de la rythmique de la seconde moitié de "Why hyenas laugh". Our Lady Of Annihilation explicite ni plus ni moins l’expression « catchy as hell ».

Sur ce disque, Most Precious Blood a le gimmick qui retient l’oreille et le chanteur qui scotche au plafond. Ces deux éléments couplés à une réelle recherche de variations dans les effets – en dépit d’une première impression d’un album quelque peu monolithique – font assurément de Our Lady of Annihilation un album ultra solide voué, à l’époque, à rester dans la platine un bon bout de temps et, d’avantage encore, à y revenir régulièrement. Ce qu’il aura sûrement fait plus d’une fois depuis toutes ces années. Si ce n’est pas le cas, il y a des chances pour que vous ayez du retard à rattraper.

A écouter : En agrandissant les murs du salon