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Biographie

Moshpit

Trio Montpelliérain monté au croisement des scènes punk et techno hardcore, Moshpit n'a eu de cesse de laminer les oreilles du public via son mélange survitaminé depuis sa formation. Très vite, le groupe sera signé chez Industrial Strength, le label de Lenny Dee, pape New Yorkais du Speedcore, en dépit de ses accents très métaliques. Leur premier maxi, Self Proclaimed Kings Of Infamy, voit ainsi le jour en 2006, suivi d'un second, autoproduit, renfermant entre autres les très tendres Fuck the hippies et We killed Jah (le clip de ce dernier sera même diffusé sur MTV). Des débuts féroces et remarqués qu'accompagneront d'ailleurs une programation au Printemps de Bourges et la sélection du groupe comme un des plus prometteurs par l'ADDM34 (Association Départementale de Danse et Musique en Hérault) en compagnie des autres locaux d'Hypno5e en 2007. En 2008 sort enfin le premier album de ses furieux décalés: Follow The Loser.

Chronique

14 / 20
2 commentaires (17/20).
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Follow The Loser ( 2008 )

Digital Hardcore + Metal + Punk, le mélange le plus fin qui soit, assurément, et qui bien qu’ayant déjà été maintes fois tenté avec plus ou moins de réussite a souvent eu pour habitude d’enfanter des albums hargneux voire franchement hystériques. Moshpit, justement, fait partie de ces artisans de la musique allumée et est de retour avec une nouvelle déflagration sonore sous le bras…

Follow The Loser… à moins d’avoir hiberné sur Neptune les 15 dernières années, à peu près n’importe lequel tête de métalleux, boutonneuse ou non, aura immédiatement compris la référence au Follow the Leader de Korn (bien aidé s’il le faut par le sympathique artwork, directement dérivé de celui de l’album des américains et s’étalant tout du long du digipack). Inutile de s’attarder sur le message évident de ce détournement : chacun comprendra aisément le propos dénonciateur de l’album, illustré par ce businessman s’apprêtant à sauter dans le vide suivant non plus le cheminement d’une marelle mais des flèches annonçant gloire et fortune, suivi d’une armada d’hommes et femmes zombifiés en tous genres.
Musicalement, on ira caser Moshpit entre le Punish Yourself des premiers albums (en moins indus) pour l’énergie punkoïde dansante déversée à travers un déluge de beats et de guitares saturées et Atari Teenage Riot pour les moments de pure lobotomie musicale et le message. On a vu pire même si, du coup quiconque étant allergique à ce genre de délires risque fort de ne guère apprécier ce Follow The Loser. Un album tout en délicatesse et en nuances donc.
Ou tout du moins pourrait on presque (je dis bien « presque ») le croire lorsque la galette démarre sur un Teenage anthem « gentillet » se présentant un peu comme une plaisante mise en bouche. L’entrainant Sell outs until death embraye directement derrière et passe déjà à la vitesse supérieure, For now fait de même… et ainsi de suite tout au long d’un album allant crescendo dans la folie teknoïde. Les surexcités Souvenirs and other tumours, Hope less puis Despise disdain font chacun leur tour passer un cap au disque qui file tout droit vers le point de non-retour… qui finit par se faire un peu attendre.

L’album et les compos sont bons, voire très bons à l’occasion mais s’il n’y a guère qu’un reproche que l’on puisse faire à ce disque ce serait son schéma un peu trop évident. On comprend assez vite où Moshpit va nous mener et bien que ce soit avec plaisir que l’on se rue vers une dernière ligne droite totalement folle où le burinage de tympans dans la joie est la règle, on aurait peut être apprécié que toute cette énergie soit mieux répartie au long de l’album. Par moments on aurait presque l’impression que le groupe joue avec le frein à main, préférant en garder sous le pied pour la fin. Moshpit est pourtant loin de faire dans la dentelle mais pourrait être l’exception qui confirme la règle en proposant une seconde partie d’album qui parait rétrospectivement supérieure à la première – pourtant loin d’être mauvaise en soi mais souffrant légèrement de la comparaison avec la furie de l’enchainement des 5 derniers titres.

En fin de compte Moshpit ne brille pas sur cet album par ses arrangements minutieux ou ses ambiances ultra fouillées. On s’y attendait et de toute façon ce n’était surement pas le but : Follow The Loser est là pour avoiner sec et le fait plutôt très bien, en accord avec le propos développé par le groupe. L’expérience du live devrait très certainement faire voler quelques têtes. Reste peut être aux Montpelliérains à aller tout au bout de leur démarche en n’hésitant pas à radicaliser leurs assaults sonores et à se faire plus fous et imprévisibles encore quitte à revenir un peu sur les sonorités des débuts. La maîtrise est là, reste à trouver un juste milieu. En attendant, on pourra toujours se défouler sur ce premier véritable album avec plaisir!

A écouter : Bien �videmment, m�me si je r�le beaucoup!