Morrow

Emo / Crust

Royaume-Uni

The Quiet Earth

2022
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Rejoice This Quiet Earth
02. Totemic
03. To The Fold
04. Fugue Plague
05. Our Right In Rest
06. Of Sermons And Omens To Mend

Chronique

par Euka

Comme à son habitude, Morrow a décidé de s’entourer d’une multitude de musiciens pour The Quiet Earth (à ne pas confondre avec le film&le roman du même nom), avec des musiciens de His Hero Is GoneAutarch, Drei Affen, Archivist ou encore Wildspeaker qui viennent associer leur voix à ce troisième album. Car au-delà des 8 musiciens de Morrow, quatorze autres lignes vocales complètent ce disque d’Emo Crust.
Via Fallow, le combo me semblait avoir déjà atteint un sommet musical, mais The Quiet Earth se révèle encore plus épique et apocalyptique.

Plus riche, plus fou, plus captivant. Plus, plus, plus. Tout est poussé aux extrêmes, que ce soit la bestialité de certains mots, le côté ultra mélodieux qui accompagne le tout (« Totemic », LE titre de ce disque). S’y ajoutent les trompettes de fin du monde pour achever le tout, pour finir de te mettre la tête dans le sable : Le rendu guerrier de Covenant of Teeth prend ici des allures de fable équipe.
Ce Surrender de « Fugue Plague » prend écho sur celui de « Crown In Red » (Fallow), le tempo a du mal à tenir en place (« To The Fold ») et chaque titre semble prendre des airs d’épopée. Le violoncelle, toujours présent, se voit complété par les cuivre pour achever le tout.
Fable à nouveau contée par Alex CF, barde décidément très à l’aise sur le sujet depuis plus de quinze ans,The Quiet Earth prend les mêmes apparats que les sorties précédentes : une succession de textes presque prophétiques (on rappelle que Light Bearer se faisait quasi-biblique dans son approche) et surtout une fin qui s’annonce totale : « Countless moments chronicled! / Of lost fortunes and grave missteps! / Amongst your living memory! / All are welcome, for the morrow. » hurlé à l’unisson. Jusque dans la symbolique de l’artwork, tout nous annonce un adieu : l’envol de la fusée, l’affrontement (narré par moment ici), la couleur blanche, la disparition totale des symboles végétaux, …

Il est intéressant également de retrouver certaines paroles répétées sur le premier album et The Quiet Earth, mot pour mot : ce « we are nothing but the ice made flesh / we seek nothing but our right in rest ». De tels mots martelés, à l’instar de ce « Surrender », n’en font pas qu’un fil rouge mais bien une oeuvre globale à part entière. On peut se laisser emporter par la déferlante The Quiet Earth, difficile de ne pas en faire un parallèle avec le constat actuel. Fallow faisait ressentir son antispécisme, ce nouvel album y glisse des mots qui font un constat triste du monde (les paroles de « Rejoice this Quiet Earth »). Et si on devait s’évanouir maintenant, que resterait-il ? Sans doute le conte de Norr écrit ici par Morrow. Et dans la réalité, sans doute un monde décharné comme celui de Archivist.

Profitons-en pour parler de la cohérence de l’ensemble : Au-delà d’un seul disque, Morrow en sort trois, avec une recette qui prend en ampleur au fil des années. Mais le mythe reste cohérent, gagne en exécution comme le personnage central des artworks, dont les traits se font de plus en plus fins.
Comme d’habitude, on ne peut pas être surpris par ce disque si l’on connaît l’univers qui gravite ici, néanmoins The Quiet Earth continue le récit initié par Alex CF, qui aime décidément les fils rouges dans sa discographie et ses activités annexes (on rappelle que l’artiste a commencé un cycle de romans depuis quelques années). Impossible d’être déçu. Impossible en écoutant de se dire qu’il y a une issue positive.

17

A écouter : 1

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17
Avis 2
Staphylin April 15, 2022 18:48
Grand fan de HxC, je suis conquis par cette sortie, ultra belle, ultra travaillée, quelque part vers un Have Heart
18 / 20