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Biographie

Moozoonsii

Trio basé à Nantes, Moozoonsii naît en 2019 de l'association de Basile Chiariello (Guitare - OzmaKadaï), Fabien Hervé (Basse - MuezliMamagreyoNo Chiefs) et Matthieu Bellemere (Batterie - OzmaLow Machine, Watertank) composant un Stoner Metal évolutif et instrumental, couché la même année sur un premier ep sans titre. Une fois l'équipe fixée le groupe s'atèle à l'écriture d'un double album, moins Stoner mais résolument Metal, divisé en "duologie" et dont la première partie, composée durant le confinement pandémique, est délivrée en 2022 sous le nom d'Inward (la seconde se nommant de toute évidence Outward), bénéficiant de la production de Christophe Hogommat (20 Seconds Falling ManThe Dust Lovers, Mad FoxesTickles...). Comme prévu la suite et fin Outward débarque un an et des brouettes plus tard.

Outward ( 2023 )

L’an dernier Moozoonsii nous avait enchanté avec Inward, première partie de sa duologie, axée sur l’introspection et l’animalité radicale de nos êtres. En 2023, respectant scrupuleusement le timing qu’il s’était fixé, le trio lâche un Outward orienté de fait vers l’extérieur, c’est à dire dans un espace plus lumineux, aérien voire psychédélique, conservant bien sûr le groove fondamental et la lourdeur qui lui sont propres.

Toujours appuyé par l’expertise de Christophe Hogommat ce second volet brille de mille feux, et les couleurs électroniques occupent les lieux de manière plus volatile, comme sur l’intro Stryge, en suspension percussive. On ne mettra pas longtemps à rencontrer la chaleur Stoner Psyché sur le pavé Nova, qui peut évoquer un Colour Haze épris de Metal, bardé de solos fiévreux, augmenté d’une dimension progressive et de subtiles dissonances. Même si l’ambiance évolue, l’alchimie entre guitare, basse et batterie/percussions éclabousse les oreilles de la même façon, et malgré la complexité de l’écriture, cette fluidité instrumentale continue de subjuguer. Ainsi on sera pris en otage par le groove monstrueux de Toxic Lunar Vibration et ses claviers en gravité zéro, accompagnés de roulements tout à fait jouissifs. Au passage on constate aussi une basse plus ronde et enveloppante bien que toujours aussi grasse, ou bien davantage d’expérimentations sur la guitare, comme sur le titre-fleuve Far Waste, très cinématographique, sorte de western déglingué au milieu d’un cimetière de satellites. 13 minutes riches en séquences alternant lignes de basse plombées, guitare parfois bruitiste parfois carnassière, et mouvements hallucinogènes en leur centre dérivant sur un plan Noise Rock salvateur, qui retombe enfin sur ses pattes psychédéliques. De toute beauté.

Le ressenti qui se dégage d’Outward est globalement plus mélodique et « posé » mais n’en est pas moins bouffé par les incursions régulières de rythmiques plus ou moins cassées, ou d’intentions plus agressives, allant même jusqu’à titiller la Noise ou le Heavy Metal. Moozoonsii ne semble jamais en perte d’inspiration, ça bouge tout le temps et dans un flot de cohérence constant. A l’image des visuels, par Bluechep, et Adoria Drune pour les artworks individuels des morceaux, qui ne conviendront pas à toustes mais qui illustrent pertinemment le contenu. Chaque instrument fourmille d’idées qui font systématiquement mouche et nous incitent à y revenir sans cesse. On se demandait si le trio nantais allait réitérer l’excellence d’Inward, c’est chose faite. Et voici une duologie rondement menée, généreuse, qu’on ira réceptionner en direct, certainement avec succès.

Ecoute externe comme interne sur Bandcamp.

A écouter : orienté.e vers l'extérieur.

Inward ( 2022 )

Le trio nantais en a parcouru du chemin depuis 2019 et son premier EP consistant, au rendu gras et rugueux pas toujours très assuré mais dont le contenu augurait quelques réjouissances d’avenir. Suite au recrutement définitif du bassiste Fabien, Moozoonsii décide de concrétiser la chose en 2022, accédant à nos attentes par le biais d’un longue durée fort bien achalandé, et même au-delà car ce Inward, composé en plein confinement covidaire, n’est que le 1er volet d’une « duologie » (selon  leurs termes) audacieuse, suivi du très pertinemment nommé Outward dont la sortie demeure indéterminée à l’heure où l'on couche ces lignes.

L’ouverture de ce premier mouvement expose un réveil au milieu d’une cambrousse gorgée de vie, amorcé par une batterie aux intentions tribales capables de faire remuer le plus réfractaire des popotins. En effet Mangrove affirme un groove de chaque instant, porté par une basse volubile et une six cordes (principalement rythmique) puissante et déterminée. Comme on l’espérait la production - par Christophe Hogommat, qui tâte aussi de la percussion ici-bas - est largement au niveau, affichant autant de lourdeur que de subtilités à tous les étages, du sous-sol au grenier. L’aspect Progressif de l’écriture se trouve lui aussi rehaussé, à travers notamment un Wudum exorciste et sa section rythmique Toolienne, tandis que les parties Stoner se fondent davantage dans la masse, sautent moins à la gueule qu’auparavant. Le Metal reste le gouvernail de cette embarcation imperturbable qui navigue en eaux troubles, jusqu’à densifier le propos sur le dantesque Titanoboa, serpent géant aux tronches multiples, hypnotisant chaque parcelle de notre anatomie captive.

Dans cette profusion instrumentale nul besoin de chant superflu, chaque espace est rempli au maximum sans provoquer la moindre anomalie gastrique, tout est mesuré, dosé, ajusté pour dresser les poils aux moments opportuns : cette basse slappée sur Sylaps, ce jeu de cymbales jouissif sur Beelzebufo ou encore ces riffs de bâtard environ partout, entre autres friandises qu’on vous laisse volontiers découvrir.

Se dégage d’Inward une ambiance nécessairement introspective mais collectivement partagée. Un retour à l’essentiel, à l’origine de nos vies aussi riches et diverses soient elles, creusant au fond de nos âmes blessées, à la recherche d’un groove fondateur, primal, qui se révèle omniprésent et libérateur, synchronisé avec les battements de nos cœurs animaux, réanimés. Il faudra désormais compter avec Moozoonsii, c’est quasiment une question de survie. Et nous voici impatients de savourer le second volet de cette duologie entamée sous les meilleurs auspices.

Vers le dedans du Bandcamp.

A écouter : orienté.e vers l'intérieur.

Moozoonsii ( 2019 )

Étrange blase pour un trio instrumental pas du tout chelou, pratiquant un rock fun, gras et multiple, articulé autour d’un Stoner Metal défoncé à l’énergie et au groove. Moozoonsii est jeune mais ses membres ont un peu d’ancienneté dans la scène locale nantaise, au sein d’OzmaMuezli et No Chiefs notamment. Ce premier EP est donc un échantillon plutôt grassouillet de ce qu’ils savent faire, malgré une production un peu faiblarde.

Tarantula Hawk nous cale tout de suite sur le siège arrière et nous fait sillonner les routes chargées de riffs charnus, de lignes de basse qui claquent, en tapant frénétiquement du peton tout en gigotant la boite crânienne de manière automatique. Efficace, le trio déroule son argumentaire avec une certaine aisance, Solar Flare en particulier nous gratifie d’un groove chaud bouillant, qui ferait se déhancher n’importe quel expert-comptable, exposant des éléments progressifs assez bien sentis, alors qu’Houdini achève dans la sève Sludge afin d’obtenir le Scalp du fuzz sacré. 

Earthquake fera trembler les murs une dernière fois pour nous ensevelir sous un déluge de riffs et une rythmique agressive mais d’une souplesse infaillible. Une conclusion de qualité qui nous autorise à encourager Moozoonsii dans l’élaboration d’une copie en long format flanquée d’une production à la mesure du trio.

Librement écoutable sur Bandcamp.

A écouter : Tarantula Hawk, Solar Flare, Scalp.
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Style : Metal / Stoner / Progressif
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Origine : France
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