Mono

Post Rock

Japon

Hymn to the Immortal Wind

2009

Chronique

par Turtle

"Les sanglots long des violons de Silent Flight, Sleeping Dawn blesse mon cœur d’une langueur monotone. Tout suffocant et blême quand sonne l’heure.
Je me souviens des jours anciens et je pleure".

Mono mélancolise tout ce qu’il touche. Ce n’est pas nouveau. C’est une chose qu’on sait, qu’on garde au cœur - qu’on ne fait que masquer en réalité - mais qui revient toujours et inlassablement dans chacun des titres des japonais. Mono est une plaie qui ne cicatrice jamais réellement. Hymn To The Immortal Wind reprend donc les choses là où You Are There les avait suspendu avec son Moonlight de clôture. Au milieu des songes. Avec les même notes en forme de flammes vacillantes, avec les mêmes reflets floutés qui finissent par se briser sous les coups d’une batterie en éveil.

Exactement les mêmes choses ? Pas tout à fait. Hymn To The Immortal Wind souhaite désormais que la rêverie devienne réalité. Speak materialism. L’ambition des japonais est ici – au moment de leur dix ans d’existence – de gagner en consistance. Les petits airs sont devenues des symphonies, les compositions intimistes des opéras. Mono a fendu sa chrysalide pour déployer ses ailes. Le Post-Rock porte maintenant des majuscules. C’est avec tout un orchestre donc que le quatuor joue désormais (Ashes In The Snow, Burial At Sea). Il en ressort ce quelque chose de plus vaste, de plus auguste même, qui s’appuie sur une expérience de musique de film (l’influence de Joe Hisaishi se fait d’ailleurs sentir dans Follow The Map) pour mettre en place une fresque musicale qui cherche à donner une sonorité au mot "épique".

Hymn To The Immortal Wind est en ce sens une transcription sonore de l’Hiver, un climat qu’on aurait mis en partition, avec ses pluies de corde, ses tempêtes, ses vents tristes et ses élans majestueux. Certains diront donc de cette dernière sortie/saison qu’elle est ennuyeuse - trop froide peut-être -, d’autres la diront belle et envoûtante. En réalité, Mono a dit vouloir faire de la musique pour "rencontrer la foule". C’est chose faite car Hymn To The Immortal Wind parle bien aux âmes. Il les rencontre.

15

En écoute sur myspace.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 12.67
Avis 6
is93000 May 3, 2017 14:28
tout comme "for my parents", mono est aussi sommet.



Petite préférence pour celui-ci.



Fabuleux. Le post rock à son apogée
20 / 20
Radioshack February 24, 2013 12:33
Le temps fut bien long sur cet album.... loin d'avoir été captivant.



Je dirai que Hymn to the Immortal Wind est l'ersatz des plus "mauvais" efforts d'Explosions in the Sky.
8 / 20
Antihero December 8, 2009 12:41
Un album un poil prévisible à mon goût, malgré la qualité des instrumentations on est bien loin des monstres du genre.
11 / 20
TonioPizza April 20, 2009 11:22
Un album bien loin de You Are There en effet, ce qui n'est pas pour me déplaire car Mono gagne en dimensions sur cet album. Pas encore terriblement touchant mais un bon album.
13 / 20
eukaryot April 20, 2009 10:27
Mono, c'est pas comme le vin. Ca se bonifie pas avec le temps. C'est le triste constat auquel on arrive en parcourant la disco du clone japonais d'eits. Cet hymne laisse un goût de chantilly au beurre de cacahouhète: c'est pas foncièrement dégueulasse, mais on en sort écoeuré à la deuxième bouchée. Au menu, de la réverb, du screwdriving à plus savoir qu'en foutre, et des cordes, des cordes des cordes, des montées en puissance jusqu'au climax obligatoire. On reste dans les codes du genres, hélas beaucoup trop. Aucune surprise.De plus l'album est surproduit, dégoulinant, les velléités épiques tombent à plat sous la prod, et surtout, surtout, on s'emmerde sec. On s'emmerde parce que ça va faire maintenant plus de cinq ans que Mono nous pond le même album. Il faudrait que les japonais sortent du giron des canadiens, et pensent à offrir une musique un peu plus personnelle, un peu plus connectée aux sentiments qui les habitent. Car ils sont habités, et capables d'écrire le sublime, capable de percer les âmes et de déchirer les voiles. Un album pour rien, qui pue la complaisance, bien loin de One Step More ou de You are There.

Pour les amoureux de Post, ya Torngat qui vient de sortir un album absolument superbe. Avis aux amateurs.
6 / 20
Tsubasa-kun April 6, 2009 19:19
Très beau album. Mélancolique, planant...
17 / 20