Le temps fut bien long sur cet album.... loin d'avoir été captivant.
Je dirai que Hymn to the Immortal Wind est l'ersatz des plus "mauvais" efforts d'Explosions in the Sky.
"Les sanglots long des violons de Silent Flight, Sleeping Dawn blesse mon cœur d’une langueur monotone. Tout suffocant et blême quand sonne l’heure.
Je me souviens des jours anciens et je pleure".
Mono mélancolise tout ce qu’il touche. Ce n’est pas nouveau. C’est une chose qu’on sait, qu’on garde au cœur - qu’on ne fait que masquer en réalité - mais qui revient toujours et inlassablement dans chacun des titres des japonais. Mono est une plaie qui ne cicatrice jamais réellement. Hymn To The Immortal Wind reprend donc les choses là où You Are There les avait suspendu avec son Moonlight de clôture. Au milieu des songes. Avec les même notes en forme de flammes vacillantes, avec les mêmes reflets floutés qui finissent par se briser sous les coups d’une batterie en éveil.
Exactement les mêmes choses ? Pas tout à fait. Hymn To The Immortal Wind souhaite désormais que la rêverie devienne réalité. Speak materialism. L’ambition des japonais est ici – au moment de leur dix ans d’existence – de gagner en consistance. Les petits airs sont devenues des symphonies, les compositions intimistes des opéras. Mono a fendu sa chrysalide pour déployer ses ailes. Le Post-Rock porte maintenant des majuscules. C’est avec tout un orchestre donc que le quatuor joue désormais (Ashes In The Snow, Burial At Sea). Il en ressort ce quelque chose de plus vaste, de plus auguste même, qui s’appuie sur une expérience de musique de film (l’influence de Joe Hisaishi se fait d’ailleurs sentir dans Follow The Map) pour mettre en place une fresque musicale qui cherche à donner une sonorité au mot "épique".
Hymn To The Immortal Wind est en ce sens une transcription sonore de l’Hiver, un climat qu’on aurait mis en partition, avec ses pluies de corde, ses tempêtes, ses vents tristes et ses élans majestueux. Certains diront donc de cette dernière sortie/saison qu’elle est ennuyeuse - trop froide peut-être -, d’autres la diront belle et envoûtante. En réalité, Mono a dit vouloir faire de la musique pour "rencontrer la foule". C’est chose faite car Hymn To The Immortal Wind parle bien aux âmes. Il les rencontre.
En écoute sur myspace.
tout comme "for my parents", mono est aussi sommet.
Petite préférence pour celui-ci.
Fabuleux. Le post rock à son apogée