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Biographie

Moho

Raúl (guitar)
Iñaki (bass & vocals)
Eduardo (drums)

Moho s'est formé en 2003 à Madrid sur les cendres de Like Peter At Home. Influencé par des groupes tels que Electric Wizard, Black Sabbath ou encore Bongzilla, le sludge très rock'n roll des espagnols est accueilli avec enthousiasme lors des premiers concerts en Espagne mais aussi en France, en Allemagne et au Danemark.
En 2004, Moho accouche d'un album violent et écorché, 20 uñas, enregistré en une seule prise à Paris. Ce premier disque démentiel (sorti sur Throne Records en Europe et Shifty Records aux Etats-Unis) les élève parmi les références du genre.
Deux ans plus tard, Moho y donne une suite, He Visto La Cruz Al Revés, plus conventionnelle mais également plus travaillée.

Chronique

Waterloo (Split avec Another Kind Of Death, Adrift, Moksha) ( 2006 )

Ce n'est désormais plus une surprise, la scène ibérique concentre et régurgite avec pugnacité et classe une dose grandissante de combos plus intéressants les uns que les autres. Sorti sur Underhill Records, Waterloo regroupe de manière égalitaire les valeurs sures que sont Moho et Moksha et les nouvelles têtes matérialisées par Another Kind Of Death et Adrift.

Another Kind Of Death, dont le premier album Sleepless Every Night vient de sortir sur Underhill, sont les premiers à donner le change à travers un metalcore (ne partez pas tout de suite) à milles lieus de celui des fillettes gominées qu'on trouve par pack de douze (avec décapsuleur) au delà de l'océan. Ces trois morceaux vont chercher le poids d'un Coalesce et le chaos de Knut tout en conservant le côté "rockisant" qui doit sacrement bien le faire sur les planches. Un aspect principalement mis en avant par "Alcohol & Glitter" avec ses hand claps et ses riffs à tortiller du postérieur. Bref, ça "break" dans tous les sens, c'est exécuté au poil avec violence et rigueur. Prometteur donc, mais il manque peut être l'étincelle qui pourrait faire de Another Kind Of Death bien mieux qu'un groupe à apprécier avant tout sur scène.

Nous y sommes. La plus grosse part est bel et bien là. Les madrilènes de Adrift démontrent en trois titres qu'ici bas, ce sont bien eux qui mènent la barque. Leur sludgecore totalement jouissif laisse sans voix, rouste jusqu'à briser les rotules et surtout reste en tête tant la marque sonore est profonde. Un premier coup de canon, "El Ladrido", met en avant la lourdeur et la rigueur de la rythmique. Un pur concentré de hargne, sombre et écrasant qui place Adrift déjà au dessus du lot. Pourtant le meilleur est à venir avec "Ramses", composition intense, inspirée et surprenante qui surclasse sans mal n'importe quelle production Post Whatever de ces derniers temps. Sur "Paseo Por El Nilo", le combo s'essaye avec succès aux parties post hardcore psychés au chant incantatoire contrastant avec le ramonage d'œsophage des deux titres précédents. S'il ne fallait retenir qu'un groupe sur Waterloo, ce serait sans hésitation, Adrift !

Moksha prend le relais avec un son bien moins typé hardcore et plus Metal (avec un M majuscule genre bien burné) dans l'âme, que ce soit dans l'orchestration death'n roll pas bien loin de Entombed ou dans un chant bien gras (mais pas grassouillet hein !). Gros riffs rapides et bien balancés ("Temptations") ou passages lents et très sludge façon Southern ("The Nemesis Summer", "Keep On Walking"), Moksha vise le lattage en règle. Et comme leurs potes de Another Kind Of Death il manque la pointe d'originalité et la régularité dans la composition qui leur permettraient de franchir une étape. Bien foutu tout de même.

On boucle sur les rois d'Espagne, sur le trio qui en un seul album (20 Unas) a réussi à combler le vide entre un sludge / stoner abrasif et un esprit punk hardcore écorché vif. Les deux morceaux que Moho propose remplisse leur contrat mais pas plus ! Plus propres sur eux, moins sortis des trippes, plus prémédités, "Gargantor" et "El Segador" n'arrivent pas à hauteur de ce que Moho nous a donné de mieux. Certes, ça reste du Moho avec ce que ça implique - batterie ample et précise, riffs groovy à souhait et toujours cette basse qui claque les tympans sans demi mesure - et faire la fine bouche serait ici un peu mal placé vu la qualité de la chose.

Si les "4 ways split" sont par nature un format assez déstabilisant, Waterloo s'en sort malgré tout haut la main, ne serait-ce que par le véritable choc émotionnel transmis par la terrifiante prestation de Adrift. A quand la même dans l'hexagone ?

A écouter : Alcohol & Glitter (Another Kind Of Death), Ramses (Adrift), Temptations (Moksha), Gargantor (Moho)