Mogwai

Post Rock

Royaume-Uni

Every Country's Sun

2017
Type : Album (LP)
Tracklist
1- Coolverine
2- Party In The Dark
3- Brain Sweeties
4- Crossing The Road Material
5- aka 47
6- 20 size
7- 1000 Foot Face
8- Don't Believe The Fife
9- Battered At The Scramble
10- Old Poisons
11- Every Country's Sun

Chronique

par Chris

Ce n’est certainement pas un hasard si, depuis une grosse dizaine d’années, Mogwai a livré autant d’albums que de bandes-originales, qu’elles accompagnent des films, des séries ou des documentaires. Après plus de 20 ans de carrière, les Ecossais semblent avoir définitivement pris le parti de faire ce qu’ils veulent, sans se soucier le moins du monde des tendances, ni de ceux qui aimeraient les voir dupliquer Young Team à l’infini. En 2014, Rave Tapes avait apporté la preuve que le groupe continuait à explorer avec enthousiasme de nouvelles directions, avec plus ou moins de succès et un certain éparpillement il est vrai. L’an passé, Mogwai avait brillamment réussi sa propre fission de l’atome, évoquant avec autant de talent l’origine de toute vie que la dévastation avec la somptueuse bande son du documentaire expérimental de la BBC Atomic : Living in Dread And Promise. Cette expérience au coeur de la matière aurait-t-elle marqué le quatuor au point de changer la structure moléculaire même de sa musique ? Sans aller jusque là, il est clair à l’écoute d’Every Country’s Sun que l’on a affaire à l’album le plus apaisé et serein du groupe jusqu’ici. Comme si après avoir côtoyé la destruction ultime, il en était ressorti changé, libéré. Si l’ADN de Mogwai est immédiatement identifiable, un optimisme résolu se dégage de la plupart des morceaux. Les moments de tension sont toujours présents, mais laissent la plupart du temps la place à une approche plus méditative.

La musique de Mogwai a toujours eu tendance à absorber la lumière, pour la consommer dans le bruit et la fureur ou pour la condenser au sein de morceaux inquiétants où le danger, quel qu’il soit, n’était jamais très loin. Le groupe savait à l’occasion se montrer plus léger et détaché, mais jamais sur la longueur d’un disque comme Every Country’s Sun. Derrière une apparente simplicité, l’impression de voir toutes les pièces d’un puzzle se mettre en place avec aisance se dessine. Rien ne semble forcé, chaque instrument trouve l’espace nécessaire à son expression. Pas la peine d’y chercher forcément des tubes, même si le dansant Party In The Dark, l’hypnotisant Coolverine ou le plus « mogwaien » Old Poisons et sa puissance de feu font le boulot. Il s’agit d’un album à appréhender dans sa globalité, au risque de survoler des morceaux plus discrets au premier abord mais particulièrement réussis. Les post-rockeurs de Glasgow restent fidèles au genre qu’ils ont contribué à populariser, mais en le nuançant d’Ambient (aka 47, Brain Sweeties) ou de Shoegaze (Crossing The Road Material, 20 Size).

Plus appréciable encore, Mogwai prend le temps de faire respirer ses morceaux en adoptant une approche souvent minimaliste qui pousse encore davantage l’auditeur à porter son attention sur les détails : un arpège qui s’éternise, une nappe de clavier qui s’évapore avant de se reformer, une ligne de basse qui gronde au loin… Redoutablement efficace, la lente montée en régime de Don’t Believe The Fife illustre parfaitement les intentions du groupe, ce désir de continuer à évoluer, à son rythme et par petites touches, sans jamais renier la matière originelle à partir de laquelle il a bâti sa discographie. Une démarche impressionniste qui prend toute sa dimension à la fin de ces 56 minutes, lorsque l’éclipse du Soleil représentée sur la pochette laisse la place à un avenir plus radieux.

16

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15
Avis 3
topsy-turvy January 3, 2018 16:48
Plutôt déçu par celui-là
13 / 20