Instinctivement quand on pense au Thrash Metal et au Hardcore, nous viennent des références des années 80 ou 90. Un son brut, une
efficacité redoutable et un état d'esprit qui ont maintenant influencé pas mal
d'autres genres du Metal et au delà encore, pas mal d'aspects de la culture
moderne. C'est un peu de ça que l'on retrouve avec Excalibur de Mindforce.
On aurait pu penser à la première écoute qu'il s'agissait d'un tout
petit groupe en autoproduction. Un son plutôt bien défini mais une production pas aboutie par
rapport à ce qui se fait maintenant avec un mix très centré vers les fréquences
médium et hautes. Puis en prêtant un peu plus attention à la batterie notamment
et son delay sur la caisse claire, il était devenu clair que les compères de
Mindforce ont voulu rendre un hommage appuyé à ce qui se faisait autrefois, à
l'âge d'or du vivre libre. Il n'est d'ailleurs pas étonnant qu'avec le recul
des libertés et le repli culturel que nous vivons à notre époque que de plus en
plus de références à ces années se multiplient. Des groupes comme Power Trip ou Insanity Alert ont justement fait leur
carrière en faisant du Thrash Hardcore à l'ancienne. Au cinéma, les
remakes ou pseudo suites des monuments des années 90 se multiplient. Il n'y a
qu'à lever la tête vers les affiches pour observer Predator, Jurassic Park, Terminator,
Ça et nombre d'autres suites de films existent déjà
et restent à venir. Vivre dans le passé semble désormais plus beau que vivre aujourd'hui,
mais "vivre dans le passé c'est mourir."
Pour en revenir à ce qui nous intéresse,
musicalement on ne fait pas référence à n'importe qui. Du début à la fin de Senseless Act, on est
clairement dans l'hommage à Pantera. Sur Nightmare et Fangs Of Time, pourtant
très courtes, de nombreux passages évoquent Terror et Hatebreed. L'appui le
plus prononcé reste sur Excalibur, ce n'est pas rien si la piste a donné son
nom à l'album. A peine le morceau démarré, on ressent des vibrations qui feraient
dessiner un sourire sur le visage de Jeff Hanneman (Slayer). Tentez une écoute, c'est
saisissant. Même constat pour Won't Be Denied. En général c'est une pelletée de
bons riffs disséminés tout au long des onze morceaux qui viennent ravir les tympans. Le petit bémol,
s'il fallait en trouver un, serait que les riffs sont tous très bons mais les
morceaux eux, laissent une impression un peu creuse, comme étant un peu trop
formatés et dépourvus de charnière centrale qui leur donne vie.
Excalibur, c'est du très bon quand même dans l'ensemble. Décidément ce
revival Thrash / Hardcore livre de bonnes pépites et révèle pas mal d'artistes. Mindforce doit encore approfondir son œuvre et aller au delà, mais pour un premier album ça augure du très
bon pour la suite.