A en croire les premiers échos sur son EP originel, le pote de Parker Lewis n’évitera pas les comparaisons à Second Rate, saint patron de l’emo punk à la française. Rapprochement justifié (notamment par les rythmes et quelques coups de médiators ça et là) même si on aurait également pu penser à d’autres patronymes tels les cousins américains Samiam et Hot Water Music, les compères Flying Donuts pour le penchant r’n’r passager, voire les débuts de LastDaysOfApril sur un titre comme "Undercontrol".
Mais trêve de comparaisons abusives ; Mikey Randall a le panache qu’une simple copie n’a pas. Appuyé par une sincérité appliquée, le double chant porte avec ferveur des compos dont l’urgence ne s’apaisera qu’au bout de 20 minutes, sur le final de "Somehow".
En clair, l’entité toulonnaise a le punk rock en intraveineuse et l’émotion en guise de moelle épinière. Le corps livre alors quelques refrains de bravoure délectables, accompagnés de guitares harmonisées précises et illuminées.
Barbu avisé, Mikey laisse peu de place à l’hésitation. Bien que spontané, il se débrouille pour aller chercher des lignes mélodiques aux confins du conventionnel, quitte à brouiller un peu sa cohérence sur des titres plus directs et musclés ("Prepared", "Official"). Il se perd aussi vaguement dans sa langue d’adoption qu’est l’anglais, mais son authenticité naturelle le rédime.
En digne héritier de l’emo punk français, Mikey Randall apporte sa petite touche à un édifice qui est déjà largement construit… autant qu’il est en décomposition.
A écouter : "Undercontrol" ; "Nerd"