logo Mihai Edrisch

Biographie

Mihai Edrisch

C'est à Lyon durant l'année 2002 que Mihai Edrisch voit le jour. Seulement un an après, le groupe livre L'Un Sans L'Autre, premier EP sur Alchimia Records (Daitro, Simfela). Enchaînant les concerts avec des groupes comme Yage ou Thema 11, les jeunes lyonnais se taillent rapidement une bonne réputation grâce à leur screamo hardcore intense, sombre et bourré d'émotions façon Gantz et Envy. Malgré le départ de Johan (chant) pour la Slovénie durant quelques mois, Mihai Edrish reste actif et organise une tournée estivale en plus de rendre disponible le disque aux USA, en Chine et au Japon via le label de Honk-Kong Godschild Records. En 2005 les lyonnais franchissent le pas avec Un Jour Sans Lendemain, un premier album abouti qui sera également le dernier. A titre posthume, L'Un Sans L'Autre se voit réédité au format LP.
Mihai Edrisch a aujourd'hui disparu et certains de ses membres se retrouvent dans Celeste, aux frontières du jusqu'au-boutisme.

16 / 20
14 commentaires (17.75/20).
logo amazon

Un Jour Sans Lendemain ( 2005 )

La première production du groupe nous avait soufflé de par sa fraîcheur et sa spontanéité. On en attendait donc beaucoup de cette nouvelle sortie. Le format du cd surprend à la vision de la tracklist : une intro et une outro prennent en sandwich des titres qui sont en fait des infinitifs de verbes. Une première partie paraît optimiste avec Naître/Marcher/Vivre/Aimer et, suite à une courte interlude au piano, le constat change : Souffrir/Espérer/Oublier/Survivre/Mourir. Le format est donc celui d'un concept album avec des antagonistes se situant de part et d'autre de cette fameuse interlude sans titre: Souffrir s'oppose à aimer, survivre a vivre, Marcher à Espérer et Mourir à Naître. Reste Oublier...

Oublier l'écoute de ce cd va être impossible. Impossible tant la teneur émotionelle reste haute et soutenue. L'album est d'une rare homogénéité. Il se présente sous la forme de deux blocs indissociables et une pause sans titre pour décompresser. Mihai fixe un idéal de musique romantique et déchirée. L'ambiance posée se rapproche d'un des plus purs spleens baudelairiens accolé au fameux "Colloque sentimental" de Verlaine.

La tristesse et la dépression sont musicalement incarnées par des mélodies douloureuses de guitares sonnant écorchées et distordues. On pense à une deuxième voix lorsqu'on capte les plaintes émises par les instruments. Quant à la base rythmique, elle pose des pièces lancinantes, parfois plus aériennes, mais varie ses registres. L'influence d'Envy dans la musique de Mihai n'est pas un secret mais le groupe s'en détache un peu plus. Envy est un volcan qui explose de façon progressive. Certes, parfois, des mélodies et des martèlements de batterie nous rapellent le  A dead sinking story d'Envy ( "Vivre" par exemple). Mais Mihai nous fait plus penser à un long fil tendu qui se déroule peu à peu mais qui peut se couper à n'importe quel endroit, de par sa fragilité. La voix a aussi fait son chemin: très monolithique et itérative, elle possède un pouvoir écrasant d'une rare puissance émotionelle. Mihai gagne en grandiloquence et en profondeur en ne révélant ses sentiments que sur une ambiance (donc moins facilement).

Cette ambiance compacte, au début un peu rebutante, est, bien entendu, soutenue par une production parfaite, limpide et nette. De cette façon, l'ambiance fragile et romantique ouvre des chemins poétiques à la musique: les paroles en sont l'exemple parfait: soutenant la musique, elles sont d'un rare pessimisme et ce tout le long du cd. Mihai fonctionne par phrases marquantes et très touchantes (" On se construira des souvenirs, on se construira un avenir" dans "Aimer", "Pourvu que ce sommeil s'avére être une infinie sieste" dans "Marcher"). Tout comme Impure Wilhelmina et son L'amour, la mort, l'enfance perdue, Mihai Edrisch signe un cd d'une grave tristesse qui rapproche peu à peu le screamo d'un genre romantique et désillusionné. La conclusion de l'écoute est qu'un monde se construit, une vie, une journée. On finit sur "Mourir", une lente derniere complainte qui rapelle la fragilité d'une fleur prête à fâner. Si émo....

Télécharger: Marcher; Souffrir

 

A écouter : Tout
14.5 / 20
8 commentaires (16.13/20).
logo amazon

L'Un Sans L'Autre ( 2004 )

Un écrin de liège, doux et satiné de noir, pour une lame, ciselée et fatale, mais aussi pour des larmes, douloureuses et salvatrices. Le premier disque de Mihai Edrish est un coupe-gorge émotionnel habité d'une âme de poète.

Une atmosphère sombre et mélancolique, élaborée de traits de guitare acoustique, de touches de piano, électrisée de quelques samples discrets... Le Calme. Puis "La Pluie". Et finalement, la Tempête. Préméditée. Attendue. On le savait, mais la décharge, immense, fait son oeuvre. Tourment. Désespoir. Pessimisme rampant. Des mots régurgités en bloc dans un rouleau de lave coagulée aux cendres. On est inéxorablement englouti puis consumé. Cette façon de faire imploser le son renvoie aux japonais de Envy ; on y retrouve la même rancoeur exsudée d'une voix déchirée et lancinante, et la même recherche d'équilibre entre violence viscérale et tableau poétique. Que Mihai Edrish se défende de la comparaison. Certes. Mais les faits sont là, et ça n'enlève rien à la superbe des lyonnais, touchés par la passion et mus par leur fougue juvénile. Une fougue qui se métamorphose en tristesse absolue pour communiquer l'abbatement et la noirceur.  "Et Pourtant" en est le point d'orgue, mais L'Un Sans L'Autre subsiste comme un disque dense et forgé dans une seule et même pièce de désespoir.

Ce premier jet, maitrisé de bout en bout, démontre qu'il faudra désormais compter avec Mihai Edrisch. On connaissait Gantz et Belle Epoque, mais Mihai Edrish apparait d'emblée comme un groupe à part, fébrile et traçant son chemin en parallèle avec des mots en langue maternelle imprégnés de sang et de sueur.

Télécharger : Et Pourtant

A écouter : Et Pourtant
Mihai Edrisch

Style : Screamo
Tags :
Origine : France
Site Officiel : alchimia.inc.free.fr
Myspace :
Amateurs : 58 amateurs Facebook :