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Biographie

Michael Romeo

Michael Romeo est un guitariste virtuose, figure emblématique du néo-classicisme au même titre qu’Yngwie Malmsteen. En 1994, il sort sous son nom The Dark Chapter avec le claviériste Michael Pinnella. Ce disque est depuis considéré par le principal intéressé comme les fondations de leur futur groupe Symphony X plus que comme un album solo. Le premier album de Symphony X sort la même année, et Michael Romeo continue à ce jour de s’investir dans ce projet. En 2018, il propose cependant un nouvel album sorti sous son seul nom, War Of The Worlds, Pt. 1.

En marge de Symphony X, Michael Romeo a été invité à participer à plusieurs albums illustres, notamment Universal Migrator Pt. 2 et 01011001 d’Ayreon et à The Parallel Otherworld de Eidolon, et a été brièvement impliqué dans Redemption.

Chronique

14.5 / 20
2 commentaires (16/20).
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War Of The Worlds, Pt. 1 ( 2018 )

Michael Romeo sort un album solo. Tiens donc. Le personnage étant (attention, inspirez) fondateur, guitariste, compositeur principal, arrangeur, parolier majoritaire, ingénieur du son, producteur, et même propriétaire du Dungeon, le studio de Symphony X, la question se pose réellement : à quoi sert cette démarche, quand on a déjà un groupe que l’on peut diriger vers les directions que l’on désire ?

 

Cela pourrait être par envie (voire besoin) d’explorer de nouveaux horizons musicaux (un exemple récent est l’album de Me And That Man, projet solo de Nergal qui délaissait momentanément le Black/Death de Behemoth pour s’aventurer en terres Blues, Folk et Country). Mais pas ici. Michael Romeo applique soigneusement la recette qu’il pratique déjà depuis pas loin de vingt-cinq ans avec Symphony X : du Power Metal rapide et virtuose, au son très moderne et aux riffs qui groovent, le tout avec une surcouche d’orchestrations travaillées et bien pensées. Si le fond reste identique, alors peut-être que l’effort solo est justifié par une évolution de la forme ? S’agit-il par exemple d’un album instrumental, axé sur le travail du guitariste ? Eh non, seules l’Introduction et War Machine sont dépourvues des interventions du vocaliste. Et même mieux : les musiciens impliqués respectent eux aussi la norme-Symphony X, particulièrement au chant, justement. On imagine très bien Russel Allen s’approprier les parties chantées ici par Rick Castellano, les deux frontmen ayant des façons similaires de rendre leurs voix ultra puissantes à l’aide d’une légère semi-saturation sans jamais basculer dans le growl. Sérieusement, écoutez Oblivion et osez affirmer l'inverse. Même les chœurs et les ponctuations (vous savez, les « yeah ! » ou les « oooh ! ») sonnent comme du Russel Allen, comme du Symphony X, donc. La voix semble juste un poil plus aiguë, peut-être un peu plus jeune.

En dehors du constat de ce quasi auto-plagiat, musicalement, War Of The Worlds, Pt. 1 tient bien la route, comme toujours avec ce protagoniste. Beaucoup de refrains sont imparables, conçus comme des hymnes (Black, Djinn, Fear The Unknown…). La basse, tenue par John DeServio (Black Label Society), est souvent en retrait mais fait bien son boulot de support aux guitares ultra-massives caractéristiques de Michael Romeo. Les pistes sont globalement un chouillat plus courtes que celles produites par Symphony X, mais deux longs titres à tiroirs et aux constructions vraiment proggy (Djinn et Believe) mettent vraiment en évidence toute la maestria de l’auteur, sans que les autres morceaux ne soient dénués d’éléments Prog (on pense à la cassure au piano dans Differences, entre autres). D’ailleurs, Believe profite de son format-pavé pour reprendre le thème initialement développé dans Introduction (une mélodie qui fait étrangement penser à The Force Theme de Star Wars, mais après tout Michael Romeo ne cache pas être très influencé par John Williams), et qui sera aussi à nouveau rappelé dans Constellations. Ces auto-références sont un bon moyen de se souvenir qu’on a affaire à un concept-album, et les paroles se suivent agréablement avec une cohérence parfaite (mais vous serez spoilé d’avance si vous connaissez l’œuvre de H. G. Wells).

 

Alors oui, il y a bien une chose qui change vraiment de façon effective, un élément que le guitariste n’a peut-être pas osé proposer à son groupe habituel : de l’Electro bien bourrine, avec des sons corrosifs proches du Dubstep. Mais attention, avant d’annuler votre commande chez votre disquaire habituel, sachez que l’on parle ici d’une seule piste (Fucking Robots), et qu’elle est plutôt courte. Il ne s’agit pas d’une vraie influence, mais plutôt d’une tentative, d’une exploration. Si War Of The Worlds, Pt. 1 avait été un album de Symphony X, ce titre serait probablement resté à l’état de démo, de b-side, ou aurait été remanié pour coller au son du groupe ; mais pas ici. C’est peut-être le seul passage qui peut justifier le fait de sortir ce disque sous le seul nom de Michael Romeo, c’est l’instant « j’fais-c’que-j’veux-c’est-mon-album ».

 

Au final, pas de vraie réponse, en tout cas pas à notre portée. Le besoin de travailler avec d’autres personnes ? Un emploi du temps chargé chez les autres membres de son groupe habituel ? L’envie d’avoir encore plus de contrôle sur la musique produite ? La volonté d’intégrer à tout prix ces brefs instants de Dubstep sans impacter l’image de Symphony X ? La récente éclipse lunaire ? On ne le saura peut-être jamais, mais en tout cas War Of The Worlds, Pt. 1 a effectivement un étrange parfum d’auto-tribute, tout en étant un bon disque au demeurant. A écouter pour les fans de Symphony X qui y trouveront très vite des repères.

A écouter : Black, Believe, Djinn (et Fucking Robots pour le fun)
Michael Romeo

Style : Metal Prog et Symphonique
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Origine : USA
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