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Biographie

Mgla

Mgla, qui signifie brouillard en polonais (et se prononce « mmgwaah »), est originaire de Cracovie et débute comme un projet parallèle à Kriegsmaschine pour Darkside (Batterie) et M. (Guitare / Chant / Basse). Mais c'est véritablement en 2005 que prend naissance le groupe de Black Metal avec un split aux côtés de Deathspell OmegaStabat MaterMusta SurmaClandestine Blaze et Exordium ainsi que deux eps : Presence et Mdłości. Darkside remplace alors Daren à la batterie pour sortir Further Down The Nest, qui préfigure leur premier album, Groza, qui sort en 2008 chez Northern Heritage Records. Mgla y traite de satanisme théiste et prône l'auto-destruction à travers un Black Metal que l'on peut rapprocher de groupes comme Aosoth ou Deathspell Omega. En 2012, une seconde offrande nommée With Hearts Towards None paraît toujours chez le même label. En trois ans, l'ascension du groupe est fulgurante, et les polonais font de plus en plus parler d'eux jusqu'à la sortie de Exercises In Futility en 2015 qui concrétise la qualité de leurs travaux depuis plusieurs années.

Chronique

16 / 20
20 commentaires (17.45/20).
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Exercises In Futility ( 2015 )

MGLA n'en est pas à son coup d'essai mais était pourtant loin d'avoir livré une œuvre qui ferait date sur le long terme. Non pas que la discographie du groupe soit mauvaise mais les idées disséminées ça et là au sein de trois albums et d'une poignée d'EP méritaient de mûrir et de surgir plus visiblement. Sortant des brumes, Exercices In Futility va se révéler loin d'être un simple album noyé dans la masse des sorties Black Metal de cette année 2015 et se hisser dans la catégorie des futurs classiques. 

Le disque cumule le meilleur des deux mondes : l'inventivité du Post Black Metal et l’atmosphère sombre et maléfique du true Black Metal. En cela, les Polonais sont à rapprocher d'Inquisition, de par leur volonté de toujours aller plus loin sur la route qu'ils ont choisi, de se renouveler sans jamais trahir les instincts bestiaux et démoniaques des arts sombres. Les mélodies lentes et prenantes chères à ce dernier sont mises en avant grâce à une production grasse et claire ainsi qu'à un travail d'arrangement simple. Point de fioriture, le talent est là et parle pour lui-même et les compositions n'ont donc pas besoin de caches misère tels que des claviers sur mixés et autres multiples pistes de guitares, rendant le son plus gros mais surtout bien moins vivant. La dynamique du groupe est ainsi conservée, permettant de produire une œuvre sombre mais humaine, décuplant sa force de persuasion. 

Comme si cela n'était pas suffisant, MGLA se paye le luxe d'injecter une dose de groove à de nombreuses reprises comme l'atteste "Exercices In Futility V". Des envolées magnifiques que ne renierait pas Deafheaven s'il avait voué son âme pour de bon à Satan, le disque en comporte également et ce n'est sûrement pas sa conclusion qui nous fera dire le contraire. En fin de compte, nous sommes ici face à un disque convaincant, parfaitement maîtrisé, Black Metal par sa forme et son fond. Aller toujours de l'avant, ne pas se reposer sur ses acquis, en attendre toujours plus de soi-même et de sa musique, voilà un art de vivre que le groupe a adopté depuis des années et grand bien lui en a pris quand on écoute le résultat.  

Exercices In Futility nous montre que si le renouveau du Black Metal semble aujourd'hui passer par un renouveau de son esthétique (Deafheaven, Botanist, Alcest) il n'est pas nécessaire de rompre complètement avec cette dernière pour rester créatif et pertinent. MGLA a un ADN Black Metal, aucun doute là-dessus, mais il ne cherche pas pour autant à rester figé, il expérimente, puise ça et là de nouvelles idées tout en restant ce qu'il est, muant légèrement, de manière imperceptible jusqu'à parfaire sa machine. Or, le groupe a ici franchi un cap qui nous laisse sous le choc mais inaugure surtout d'autres merveilles s'il choisit de poursuivre comme il l'a fait par le passé : de mieux en mieux.  

A écouter : En une fois, la nuit tombée.