Metz
Noise Punk

Strange Peace
01. Mess Of Wires
02. Drained Lake
03. Cellophane
04. Caterpillar
05. Lost In The Blank City
06. Mr. Plague
07. Sink
08. Common Trash
09. Escalator Teeth
10. Dig A Hole
11. Raw Materials
Chronique
Cela devait faire un bon moment que Metz et Steve Albini se regardaient du coin de l’œil, prêts à se sauter à la gorge. Tôt ou tard, le maître des clés devait avoir son mot à dire sur le parcours du trio de Toronto. Le fait est que Strange Peace permet à Metz de pousser tous les interrupteurs de un à deux crans au dessus du niveau précédent.
Une fois les murs écartés et les meubles balancés par la fenêtre, Metz peut enfin lacher les gaz et cracher un noise rock encore plus dense et accidenté, encore plus fiévreux et bariolé. Paradoxalement, tout parait davantage carnassier et harmonieux. En cause ces quelques virées rampantes au tempo ralenti ("Sink", "Caterpillar") qui rendent le tout plus digeste sans pour autant faire de concessions. Car pour le tronc commun, ça bastonne à tous les étages jusque dans les cages d'escaliers. Les guitares chauffées à blanc viennent te poncer la nuque et la section rythmique, canalisée comme jamais, te laboure allègrement les viscères. A chaque round ça frôle le KO vasculaire.
Lorsque Metz parvient à tout rassembler au sein d'un même morceau, cela donne les 6 minutes de "Raw Materials", une conclusion flamboyante qui affole l’encéphalogramme et achève le moindre doute qui subsisterait quant au propos des ontariens. Strange Peace est le disque le plus abouti et le plus consistant de Metz. Composé dans un contexte particulier et chaotique pour Alex Edkins (chant, guitare), il inscrit leur nom de manière indélébile dans la liste des valeurs étalons du noise rock. Mais pas que, car sur scène Metz c'est encore autre chose. Le volume poussé au maximum - et c'est peu de le dire - les canadiens électrisent littéralement l'espace et inocule une énergie hardcore à la moindre parcelle musculaire. Une volée de limaille de fer dans la gueule.