Metal Urbain

Punk

France

Biographie

« Clode Panik se penche, et un mec saute pour essayer de l’attraper par les cheveux. Vu qu’il n’en a pas, ça ne marche pas et le mec se ramasse. Zip Zinc de son côté prend un pied de micro et il saute dans le public avec… Les mecs du premier rang (…) se retournent et commencent à latter dans tous les sens, Rikky Darling avec sa guitare retournée est prêt à allumer le premier qui approche de la scène, voilà le premier concert, baston générale… » (Extrait de l’interview d’Eric Débris par Arno Rudeboy dans Nyark nyark !, Zones/FZM, 2007, p. 14.). Et c’est ainsi que Métal Urbain fera son entrée au panthéon du punk, un soir de décembre 1976, après seulement trois petits morceaux péniblement joués face à un public composé de quelques futurs punks amis du groupe et surtout de hippies complètement ahuris par ces jeunes aux cheveux courts et pantalons droits, violents et provocateurs.

Composé d’un chanteur, de deux guitares, d’un synthé et d’une boîte à rythmes, Métal Urbain se démarque directement à l’époque, devenant les précurseurs du mouvement punk à l’instar des Sex Pistols et des Clash. Leur musique comporte ce côté électro dû aux synthés et à la boîte à rythmes (que l’on retrouvera chez Bérurier Noir) accompagnés de guitares très saturées. Ils développent une attitude et des textes radicaux, provocateurs et anarchistes à souhait. Curieusement, ce n’est pas en France que le groupe est vraiment reconnu mais en Angleterre, notamment grâce au label Rough Trade. Leurs concerts sont partagés entre les deux pays, de même que les quelques 45 tours qu’ils sortiront, contenant leurs titres phares « Panik », « Hystérie connective », « Crève salope » ou encore « Lady Coca-Cola ».

En décembre 1978, le chanteur Clode Panik quitte le groupe, dégoûté par les maisons de disques et la presse soi-disant rock. Un projet d’album était par ailleurs d’actualité à l’époque mais l’affaire ne s’est jamais concrétisée.

Plusieurs compilations suivront, jusqu’à ce que le groupe fasse son retour en 2003, autour d’Eric Débris (synthés, passé au chant) et d’Hermann Schwartz (guitare). En 2006 sortira leur seul véritable album, poétiquement intitulé J’irai chier dans ton vomi, produit par le légendaire Jello Biafra des Dead Kennedys, se réclamant depuis toujours grand fan de Métal Urbain, ce qui montre l’impact qu’ont également eu ces derniers outre-Atlantique.