2015, première sortie, et carton plein pour Mesarthim. Heureuses victimes d'un succès inattendu, les deux Australiens derrière le projet proposaient leur vision des mondes qui nous entourent et se voient depuis encensés à chaque nouvelle échappée vers les cieux.
N'étant pas les premiers Blackeux à quitter la terre ferme, les Australiens suivent plutôt le sillage d'un Midnight Odyssey et du Mass Effect-Metal de Progenie Terrestre Pura que l'Etoile Noire Darkspace. Contrairement aux Suisses, Mesarthim fait état d'un infiniment grand plutôt rassurant, épique par ses claviers et effets électroniques omniprésents dominant des séquences alternativement mid-tempo et courses à la double-pédale. Un peu à la traîne dans le mix, les guitares endossent principalement le rôle de support, bien que quelques percées honorables leur soient allouées sur Declaration ou Interstellar.
Comme dans un Sunbather, les cris viennent parachever un édifice éclatant, aveuglant de lumières cosmiques. Nulle angoisse, nul ressentiment, la voix comme les instruments traduit une immensité dépassant le commun des mortels.
Isolate(d) est un titre évocateur s'il en est. Mesarthim dans ses soli (Abyss) et ses synthétiseurs (rappelant ceux de Lustre) laisse planer une mélancolie envahissante, belle. Le duo parvient à cristalliser bon nombre d'émotions propres à un voyage sans retour. Un piano solitaire esquisse la peur et la nostalgie dès le décollage Osteopenia et ne cessera de refaire surface de temps à autres. Les six-cordes et sons 80's eux feront oublier le mal de Terre par leur évocation de la grandeur, d'un infini fascinant et effrayant, coloré, onirique, rétro-futuriste.
Mesarthim sème ainsi la confusion en nous promenant de ses vas-et-viens d'ascenseur émotionnel. Declaration exhorte à l'aventure avec quelques notes de lead qui réchaufferaient le cœur de tout explorateur spatial. Abyss et sa triste rengaine ou la froideur de Floating nuancent, introduisent le doute, alors que Isolate se montre presque triomphant par son ambiance monumentale tout en ayant le goût des adieux.
Quand nombre d'artistes Black Metal entendent faire résonner les voix de la nature, Mesarthim confère une âme aux galaxies, aux astres lointains. Toujours en transit dans l'astral, le duo continue son chemin au hasard des nébuleuses et des vortex qui les propulsent mine de rien parmi les acteurs majeurs du Black Ambient actuel.
L'album est en écoute (et à prix très modique) sur bandcamp.
A écouter : Osteopenia, Isolate