Presque 30 ans de carrière et toujours la même hargne. Trois ans après un très convaincant Unholy Black Splendor, Mercyless revient plus déterminé que jamais avec un album qui fera date dans sa discographie, c’est une certitude. Son titre est aussi explicite que son contenu : Pathetic Divinity. Deux mots qui résonneront longtemps lorsque l’on évoquera le nom de ces vétérans du Death Metal made in France.
Pathetic Divinity, c’est du Death carré, direct et Old School. Pendant 30 minutes c’est un abattage de riffs rapides et de blasts surpuissants mêlés à une atmosphère pesante qui écrase littéralement un auditeur abasourdi par une telle déferlante de violence. Toujours axé autour de leur sujet de prédilection, la religion et plus particulièrement le Catholicisme, Mercyless fait la différence par l’intensité générée par sa musique. Celle-ci est d’un niveau rarement égalé ces dernières années, chaque titre dégage une puissance hors-norme qu’il convient de souligner. Que ce soit le titre éponyme, Exhort The Heretic ou Left To Rot l’effet est similaire : on est scotché sur place. Si les accélérations sont assassines, les passages mi-tempo vous glacent le sang par leurs ambiances lourdes et malsaines, Pathetic Divinity ne connait ni repos, ni compassion, il frappe, il cogne, il fait mal. Difficile de mettre en avant un morceau plus que l’autre tant le rendu est homogène, on pourrait tout de même citer Eucharistic Adoration ainsi que How Deep Is Your Hate comme étant particulièrement marquants. Mercyless y fait étale de son savoir-faire, les guitares sont à la fois violentes et mélodiques, les leads et soli qui parcourent ces titres sont absolument merveilleux. Les parties vocales ne sont pas en restes, Max Otero les attaque la rage au ventre, son chant est comme possédé, rempli d’une colère qui ne demandait qu’à sortir. Il nous confiait récemment que Pathetic Divinity avait été enregistré dans des conditions assez sombres pour le groupe, force est de constater que les Lorrains se sont très probablement servis de ces difficiles épreuves pour donner une stature incroyable à leur nouvelle œuvre. Si les guitares et le chant font un boulot remarquable, il serait presque criminel de ne pas évoquer les performances de Laurent Michalak (batterie) et Matthieu Merklen (basse), l’un vous pulvérise par un jeu qui oscille entre frappes sèches et rapides tout en toucher et coups de doubles pédales lourds, l’autre nous prouve qu’un bassiste n’est pas qu’un complément pour le son, mais bien un élément indispensable au rendu final, son jeu aux doigts est d’une précision folle.
On a beau avoir 30 ans de carrière au compteur, savoir quel résultat on souhaite, il n’en demeure pas moins que pour l’obtenir, il faut savoir s’entourer de techniciens compétents. C’est exactement ce qu’a fait Mercyless pour Pathetic Divinity en ayant confié le mixage à leur ami de longue date, Phil Reinhalter (guitariste de Putrid Offal) du Psykron Studio et le mastering à Fred Motte du Conkrete Studio (Loudblast, Otargos, Gorod, Fleshdoll). Les deux hommes ont bonifié une œuvre qui ne serait sans doute pas la même sans leurs touches personnelles et leurs compétences en matière de Metal Extrême. Plus que l’album d’un groupe expérimenté, Pathetic Divinity c’est aussi un travail d’équipe auquel il convient à présent au label Kaotoxin Records de rendre grâce.
Vous l’avez compris, ce nouvel opus de Mercyless est de très haute volée. Les Français ont transposé en 2016 le meilleur du Death Metal des 90s pour aboutir à une réalisation complète, violente, hargneuse et d’une intensité qui n’a pas son pareil dans un passé récent. Pathetic Divinity est l’une des plus grosses claques Metal Extrême de l’année.