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Biographie

Mental Architects

Tony - Guitare
Niki - Basse / Claviers
Max - Batterie / Machines

Mental Architects
est un trio math rock instrumental originaire de Sofia en Bulgarie, formé en 2001. Leur premier disque voit le jour en 2010, sous forme d'EP, produit par Chris Common (These Arms Are Snakes). L'objet se nomme Patience, Communication, Understanding, Go! et s'inscrit dans une sorte de fusion mêlant math rock, noise, metal et post rock. Les inspirations sont diverses et comprennent And So I Watch You From Afar, Russian Circles, Adebisi Shank ou encore Battles... Difficiles à classer, les bulgares tournent suffisamment pour se faire remarquer par l'ex-Isis Aaron Harris en 2011 qui leur propose de produire leur premier LP, Celebrations, dont la sortie est prévue pour mars 2012.

15.5 / 20
2 commentaires (15.25/20).
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Celebrations ( 2012 )

Les architectes mentaux bulgares nous avaient laissé un très bon goût en oreille avec leur premier EP,  très ambitieux et bien foutu, produit en 2010 par Chris Common, batteur de These Arms Are Snakes. Leur mixture étrange mariant post-rock, math-rock, noise et metal développait déjà un grand potentiel pour la suite. Cette suite, la voici sous forme d’album complet. Elle se nomme Celebrations, comme pour indiquer l’esprit festif, détendu et spontané du trio qui se dégageait déjà des compositions de la première livraison. Des gars qui ne se prennent pas la tête, qui créent leur musique dans une configuration totalement instrumentale, sans s’encombrer de textes superflus et incongrus. Du rock pur finalement, armé de feeling et de bonnes idées.

Et bien Celebrations ne surprendra pas de ce point de vue. Il est dans la parfaite continuité de Patience, Communication, Understanding, Go!, malgré le changement de production, assurée cette fois par un autre batteur pas dégueulasse, Aaron Harris de feu Isis. Dès l'ouverture Spell Shelter, on reçoit les influences multiples du trio en pleine face, à commencer par And So I Watch You From Afar dans les mélodies post-rock, les chœurs et les notes de guitare lumineuses (Here Is Where, Where Better?, A.C.E.). Citons également Battles, Adebisi Shank ou Red Sparowes pour la forme mais on ne va pas énumérer toutes les inspirations déjà évoquées dans la précédente chronique, on se contentera de remarquer que la digestion de l’ensemble se fait encore plus fluide qu’auparavant. L’apport de Joseph Andreoli (Giraffes ? Giraffes !) à la six-cordes sur When Sound Turns Into A Person He Becomes One Of Us et de Bryant Clifford Meyer (Isis, Red Sparowes) au clavier y est peut-être pour quelque chose.

En tout cas le jeu de batterie s’est affiné en proposant de subtils roulements, variations et cassures judicieusement placées, tout en conservant un groove bien nerveux (A.C.E., Caves Of Keys, Meth-Rock). Guitare et Basse suivent le mouvement avec aisance, distillant des ambiances parfois enjouées (Here Is Where, Where Better?, A.C.E.), parfois progressives et mélancoliques (Caves Of Keys, Once Again We Meet At Least), ou encore tendues avec une certaine urgence punk (Launch Of The Avalanche, Meth-Rock et sa ligne de basse flamboyante). On ne percevra pas de nette différence dans le rendu sonore, ce qui n’est pas plus mal tant le son du EP était déjà puissant, incisif et très bien équilibré. C’est avant tout le jeu des musiciens qui a évolué dans le bon sens, chose qui a largement été mise en valeur ici, preuve en est que l'on ne s'ennuie jamais.

Avec cette première tentative de longue durée, les Mental Architects montrent qu’ils en ont sous le capot et confirment leur talent désormais incontestable. Cependant, il manque encore une touche de folie pour que Celebrations soit qualifié de pépite ou carrément de chef d’œuvre. On attendra donc le prochain avec impatience. Pour le moment on aimerait beaucoup profiter de l’énergie dégagée par les bulgares sur scène, du côté de chez nous par exemple, ça serait bien.

Célébrez auditivement l'arrivée de l'été sur le bandcamp du groupe.

A écouter : Spell Shelter, Launch The Avalanche, A.C.E., Cave Of Keys, Meth-Rock.

Patience, Communication, Understanding, Go! ( 2010 )

Le math rock est devenu très à la mode dans nos sous-sols. Aujourd’hui nombreux sont les groupes, duos, trios, à produire cette musique rock déconstruite et, comme au sein de tout courant musical, une poignée seulement arrive à sortir du lot. Mental Architects est de ceux-là, de ceux qui ne se contentent pas uniquement de casser leur rythmique et leurs mélodies, qui n’imposent aucune contrainte à leur façon de composer.

Patience, Communication, Understanding, Go!  est la première livraison du trio bulgare. Un EP qui propose de revoir un peu les formes de ce fameux math rock. S’inspirant de Battles dans la démarche, Mental Architects semble se trouver également des points communs avec And So I Watch You From Afar pour la fibre post rock, certaines mélodies (Count To Eleven, Go!) et le goût des artworks minimalistes ; Russian Circles pour les breaks métallisés ; Adebisi Shank pour quelques rythmes entraînants ; Don Caballero dans quelques travaux de déconstruction, ainsi qu’une touche de These Arms Are Snakes pour les guitares incisives, certains effets noisy et le rendu global percutant. Ce qui n’est pas une surprise quand on sait que l'objet est produit par Chris Common, batteur de TAAS.
Des architectes mentaux très inspirés qui ne tiennent pas en place, font tout pour brouiller les pistes et maintenir l’auditeur dans une confusion agréable. Les bonhommes évoluent constamment entre les ambiances et vont même jusqu’à fusionner le post rock et le dub sur Ash On Your Tongue, morceau qui finira en spasmes noise metal enthousiasmants. We Shall Make Each Other, plus homogène, laissera davantage de place au post rock transcendé par une section rythmique dévastatrice qui amènera finalement à de la violence déstructurée puissamment exécutée. Avec Go!, la galette se termine sur des mélodies ensoleillées à la ASIWYFA qui se mueront bien vite en gros riffs rock/metal méchamment efficaces, en veillant toujours au cassage de rythme - et de nuque - subtil… Que du plaisir.

Comme un amuse-bouche bien garni en attendant la sortie d’un premier vrai disque prévue pour mars 2012 prochain, ce format court a tout d'un long et promet tout plein de choses intéressantes pour la suite. On en veut plus et en quantité acceptable. Verdict bientôt donc.

A écouter : les 4 titres en boucle.