Memories Of A Dead Man
Postcore

Beyond The Legend
Chronique
Les dérivés de Cult Of Luna ont fait leur apparition depuis quelques années déjà, avec plus ou moins de réussite. En tête de liste, Kehlvin, Callisto, Transmission 0 et bien d’autres encore. C’est parmi ceux-là que Memories Of A Dead Man ose le pari d’un premier album, Beyond The Legend, dans cette mouvance Postcore qui s’essaie encore à briller de mille feux.
Première évidence : MOADM évite le piège des compos interminables s’empêtrant dans un riff massif et abrutissant durant 10 minutes. Ici, les morceauxs durent en moyenne 4’30, alternent passages abrasifs et aériens, utilisent sans complexe le double chant et se rapprochent clairement d’un Cult Of Luna, période Salvation. Pas ou peu de grosses surprises pour les adeptes de cette scène : ambiances lourdes, section rythmique syncopée, guitares oscillant entre mur de son et ciel nuageux et chant principal rugueux. Le tout servant finalement des compositions de qualité (Hope Is Where You Are ; Elusive Temptation). Tout se joue généralement sur un «détail» : un riff, un son de batterie ou même une phrase lancée sans prétention, et en définitive une production qui n’a pas à rougir face aux mastodontes du genre. Quelques passages sortent plus encore du lot : la fin apocalyptique d’Elusive Temptation, le démarrage enragé et orageux de The Legend, le break central de Strapped In, brise fraiche annonçant la tempête ou encore la montée en puissance de Draw My Faith… C’est sur de tels instants que MOADM arrive à séduire, sans grande subtilité certes, mais avec force.
Certains éléments pourront néanmoins rebuter l’auditeur comme le chant du batteur clair et lumineux. Celui-ci confère une dimension plus rock à l’ensemble, quelquefois sans encombres (U Turn), d’autres fois de façon plus énervante (The Legend). Autre regret, et non des moindres ; le sentiment d’écouter Cult Of Luna la plupart du temps. L’ensemble sonne comme sur un disque des suédois, sans grosse surprise à première vue.
Sous son aspect peaufiné, Beyond The Legend souffre de quelques faiblesses. La filiation avec Cult Of Luna pourra en laisser certains indifférents. Mais outre ceci, Memories Of A Dead Man livre ici un album travaillé et complet. La qualité des compos et la production léchée en fond un disque en tête de liste dans ce courant musical pour la scène française de cette année.
Cet album est cool, mais pas plus, il se laisse écoute mais assez vite lassant même si l'on y retourne avec un certain plaisir. Il est d'ailleurs un peu long, 2-3 titres en moins n'aurait pas de mal je pense.
Si non, la production est bonne, voir très bonne et le chant clair très bien intégré aux compostions (entendez par là, qu'il n'irrite pas).