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Biographie

Membrane

Émergeant des sous-sols en 2000, le trio de Vesoul déploie un noise-hardcore farci de grumeaux metallisant et post-hardcore râpeux. Membrane va fouler les planches sans relâche, jusqu'à partager la scène avec Unsane, The Dillinger Escape Plan, Mono, Ufomammut, Kylesa, Mouth of the Architect, Cortez, Birds In Row, etc, et quelques festivals tels que les Eurockéennes 2004 et le Yell Fest 2011. Un parcours qui forgera une excellente réputation scénique, aujourd'hui enrichi de quatre albums et d'un split avec Sofy Major, tous sortis chez Basement Apes Industries. Utility Of Useless Things, le premier album, sera d'ailleurs produit par l'infatigable Serge Moratel, et les deux suivants par le co-fondateur de Kill The Thrill, Nicolas Dick.

2013 et 2014 sont des périodes de transition pour Membrane, le line-up change et un nouvel album se prépare, Reflect Your Pain, après 4 ans de silence discographique, et prévu pour mai 2015, toujours chez Basement Apes, et Atypeek pour la version digitale.

Chronique

Reflect Your Pain ( 2015 )

Voilà deux bonnes paires d’années qu’on n’avait pas croisé Membrane sur les chemins sinueux du noise-(post)hardcore. Le trio de Vesoul revient avec quelques kilos de tripes sous les bras et un équipage remanié : nouveau frappeur depuis 2013 et nouveau bassiste depuis 2014, mais la tête pensante qui manie la six-cordes et le chant est restée bien en place depuis les balbutiements de l’an 2000.

On ne pensait pas vraiment voir renaître cette gloire de la scène française de ce début de siècle, aux côtés de Sleeppers, Time To Burn ou encore Kill The Thrill. Reflect Your Pain est là, il est réel, on peut même le toucher pour s’en assurer. Titre et visuel sombre en milieu naturel symétrique annoncent ce qu’on s’apprête à introduire dans nos conduits auditifs, de la crasse et du soufre, on ne change pas une formule qui nous avait déjà bien massacré la gueule sur Disaster, dernier album avant hiatus. On retrouve cet aspect lancinant et granuleux dès le riff d’entrée sur A Dead Weight, on capte de nouveau ces sensations qui nous faisaient lever les bras à chaque frappe de caisse claire sur le tournoyant Leaving A Trail, les guitares suffocantes, agonisantes sur les huit minutes épiques de Breath, clôturées par une voix claire pétrie de désespoir, ou encore l’ultime et mystique Lonesome, non moins désespéré, où la batterie en lévitation cyclique s’accouple à la guitare haineuse, entrecoupé de ce qu’on pourrait définir comme une marche au ralenti, sans doute à contrecœur, vers l’inéluctable.

Nulle déception à l’horizon, on a ici le Membrane tel qu’on l’a laissé il y a quatre ans, sûr de ses convictions, destructeur de cervicales, claustrophobe à souhait, le genre de formation à viscères exposées encore trop rare par chez nous, qu’il est nécessaire de préserver et d’encourager. Reflect Your Pain est le résultat d’environ quinze ans de sincérité, d’émotions expurgées, d’atmosphères froides et pesantes, et de prestations scéniques démentes. Encore un retour gagnant, ça devient une habitude.

Album disponible via le bandcamp du label Basement Apes.

A écouter : A Dead Weight, Leaving A Trail, Breath, Lonesome