Avec Holes, Melpo Mene dévoile un premier effort des plus prometteurs quant à la suite, sans faiblesse évidente, mettant en lumière une formation aux multiples facettes.
A l’image de son chanteur-caméléon, Erik Mattiason, dont le timbre de voix et l’interprétation rappelleront à certains tantôt le frontman de Death Cab For Cutie, Ben Gibbard, sur "I Should Get Away", tantôt Elliott Smith ("Dream About Me"), ou bien encore Antoine Wielemans (Girls In Hawaii) sur "Lady", voire Karl Larsson ("Wait Up"). Du beau monde qui reflète en partie la musicalité, assez variée donc, du groupe ayant une base très folk, teintée de pop, de rock, voire même de synth-pop à la façon de l’autre projet de Ben Gibbard justement. Des arrangements denses, diversifiés dont la pierre angulaire est sans aucun doute cette contrebasse conférant rondeur et profondeur aux morceaux, et sur laquelle viennent se greffer violon, violoncelle, flûte, piano, orgue, témoins de cette diversité.
Mais là où le groupe parvient véritablement à exceller, c’est lorsqu’il se met en tête, et met en musique, ses partitions folk en y insufflant avec virtuosité une tonalité très jazzy, et pleine d’une quiétude ronronnante. Dépaysement garanti pour les amateurs de congas, marimba, lap-steel, chœurs féminins d’Anna Ternheim, scat-vocals de Andreas Dahlback ou, plus modestement…des chants d'oiseaux.
En définitive, Melpo Mene, c’est un peu deux figures musicales très reconnaissables : l’une plus ‘commune’ de part les influences/ressemblances palpables, l’autre davantage dissimulée, enfouie, mais bien plus nature(lle) et exquise au final, il n’y a qu’à écouter "To Be Someone", "Dream About Me" ou "Tropical Island" pour s’en rendre compte. En attendant que ces lions sortent de leurs cages...
A écouter : "To Be Someone", "Dream About Me", "Tropical Island", "I Should Get Away"