Intro brumeuse et cristalline… quelques notes mélancoliques en guise de crépuscule avant le "Debut" d’une nuit agitée, un brin torturée. Premier cri et déjà Thomas déchirant le noir : premier K.O. Chaos qui s’installe immédiatement, le vocaliste perdu dans l’obscurité avance pourtant résolument, de tous ses poumons. Flanc écorché, gorge éraillée par les branches, ce n’est que l’entame d’une longue fuite en avant…
Les cavalcades se succèdent, pleinement maîtrisées mais sans réels repères si ce n’est celui de la rage perpétuellement proclamée, de l’émotion vive en constante manifestation. Soudainement, une montée éclairée se dresse ; gravie dans la tension, elle débouche sur une débauche d’énergie dans un dévalement dantesque.
Et puis, à la moitié de son errance, Meleeh perçoit un mince filet de lumière dans l’obscurité ambiante et le matérialise en mélodies ravageuses ("Godspeed" + "Murder Begets Murder").
A bout de force, à bout de souffle, il reprend par moment ses esprits, le temps d’une somnolence à la faveur d’un clair de lune, délicatement reflété sur un lac plat murmurant quelques notes apaisantes ("Solitude", "Anil"…)
Dans son agitation comme dans ses pauses lénifiantes, Meleeh fait preuve d’inventivité pour s’en sortir. Ses graves sont inspirés ("The God of Bitterness") et son cœur rythmique est impressionnant de complexité, bien que ses subtilités soient malheureusement en partie masquées par un emballage sonore un poil brouillon.
Muni d’une arme bicéphale ne faisant qu’un de la technique et de l’émotion, le bonhomme suédois fait route en mélodies, presse puissamment le pas au gré même des mélodies. Jusqu’à ce qu’il aperçoive le bout de son périple…
A écouter : "Godspeed" ; "Murder Begets Murder"