Mclusky

Indie Rock Noisy

The difference between me and you is that I'm not on fire

2004
Produit par : Too Pure records

Chronique

par Ban de Boute

Un trio enregistré par Steve Albini… Cela ne vous rappelle rien? Si ! Sauf que là nous nous situons pour l’occasion à Cardiff et que nous sommes en 2004. Et que le(s) responsable(s) de ce vent de fraîcheur s’appelle(nt) Mclusky, un personnage presque à lui tout seul donc. Avec un nouvel album au titre plein de recul : "The difference between me and you is that I’m not on fire". Et rempli de perles…

Les trios semblent toujours fourmiller d’idées. Ou alors peut-être est-ce qu’ils se concentrent sur l’essentiel? Toujours est-il que ce nouvel opus des écossais de Mclusky est bien plus que la confirmation d’un talent d’écriture déjà entrevu sur leurs deux premiers enregistrements ; Mclusky ou la mise en orbite d’un groupe littéralement affranchi de ses influences passées, ce style « Pixies » que l’on pouvait encore entendre sur "Mclusky Do Dallas". Tout en gardant la même fraîcheur. Chaque chanson est unique. Tellement que le singulier est trop réducteur pour conjuguer le style « Mclusky » et qu’il faut utiliser le pluriel pour être précis et pouvoir donc évoquer les styles "Mclusky". Chaque chanson apporte sa propre histoire. Mais les responsables restent les mêmes.
Les mélodies distillent des ambiances chaque fois différentes: humeur guillerette sur "Without msg I am nothing" avec la guitare portée par une basse vrombissante et la batterie décalée de Jack Egglestone ; easy-listening sur "She will only bring you happiness" ; destructuration sur tapis roulant de batterie, orchestrée par la basse et la guitare dans "Kkkitchens, what were you thinking?" ; chanson au coin du feu pour "Your children are waiting for you to die" ; et surtout la pièce majeure de l’album, "Slay!", avec cette petite partie musicale et chantante récurrente mais qui s’éteint à chaque fois tout doucement avant un réveil chaotique au maximum…
Tous les riffs composant cet album respirent par eux-mêmes. John Chapple sature sa basse quand la guitare se fait plus calme ("That man will not hang") et renforce ainsi l’assise de la rythmique. Le chant assuré par le guitariste Andrews Falkous se renouvelle à chaque changement de piste en passant par tous les états d’âme ("Falco vs. the young canoeist") et supporté par des chœurs au millimètre. Ici un synonyme de liberté. Les quelques arrangements gonflent la portée de la chanson (trompettes sur "Forget about him I’m mint") et portent donc leur nom pour le mieux. Les capacités des instruments semblent utilisées au maximum, ce qui améne le groupe à titiller avec brio les contrées de la noise ("1956 and all that" tout en retenue violente, "You should be ashamed, Seamus" à la profondeur blessante, "Support systems", magnifique d’intensité).

Alors quid de Mclusky? Tout simplement un des groupes les plus novateurs en Europe, avec une musique personnelle et à l’originalité paraissant inépuisable. Un rock, certes pour connaisseurs, mais qui mérite une bien plus grande écoute. Un album splendide à écouter en boucle. Le renouveau du rock noise, aussi. La perte de 2005, enfin…

17

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17
Avis 1
Senti February 3, 2005 19:20
Cet album est une véritable perle Punk Noise : originalité, efficacité et inspiration ... bref, à découvrir d'urgence pour les retardataires !
17 / 20