A l'heure où certains styles semblent donner quelques signes d'essouflements, le (very) old school revient en force. Ainsi on ne compte plus les retours de formations que l'on croyait à jamais rangées dans les archives du hardcore telles que Kid Dynamite, Lifetime, Bold ou Gorilla Biscuits. C'est également le cas pour les new yorkais de Maximum Penalty qui, en attendant la sortie de leur prochain album prévu pour cette année, rééditent leur première démo et leur ep East Side Story.
Soyons francs, bien qu'ayant traîné leurs baskets aux côtés d'Agnostic Front ou de Murphy's Law, Maximum Penalty n'a jamais été considéré comme un groupe primordial de la scène new yorkaise. Peut-être à tort car, lorsqu'il montre le bout de son nez en 1989, le groupe pratique un hardcore sortant quelque peu des sentiers battus, annonciateur de la scène new school qui trouvera un premier aboutissement dans des formations telles que Life of Agony ou Vision of Disorder.
En effet, à l'instar des Crumbsuckers, Leeway ou Cro-Mags, Maximum Penalty souhaite rompre avec le systématisme East Coast qui ne conçoit le hardcore qu'à travers des rythmiques ultra rapides et un chant hurlé. Ainsi la musique des new yorkais se veut assez fluide, énergique sans être agressive, jamais trop rapide bien que l'album recèle quelques brûlots assez efficaces ("Times Flies Fast", "Brutality", "Living in Darkness"). Maximum Penalty préfère mettre son inspiration au service d'un hardcore plus ambitieux, assez varié au niveau des tempos un peu à la manière de Bad Brains ou des Cro-Mags, influence majeure de la troupe de Jim Williams, n'abusant pas trop des mélodies, mais allant parfois jusqu'à lorgner vers le post hardcore des Quicksand et autres Handsome ("Hate", "Nowhere to Turn To", "All Your Boyz").
Mais l'atout majeur de Maximum Penalty reste sans conteste possible le chant de Jim Williams. A l'heure où bon nombre de groupes hardcore semblent faire preuve d'un peu trop de facilité en optant pour le style screamo, certes efficace mais un peu limité, on ne peut s'empêcher d'admirer ce timbre de voix clair, chaleureux, proche de chanteurs tels que John Joseph (Cro-Mags) mais surtout de HR (Bad Brains), dont l'analogie est particulièrement tangible sur les vocalises de "American Dream", "I'll Save You" et "Distressed".
Bref, louable initiative de la part d'ISR de nous faire (re)-découvrir ce groupe méconnu dont le seul tort aura peut-être été d'être ce qu'il est dans une scène qui, à l'époque, n'acceptait que difficilement les changements. La sortie de ce skeud nous offre l'occasion de redonner à Maximum Penalty la place qu'il mérite.
A écouter : American Dream, I'll Save You, Distressed