Maudits
Post-Metal / Doom / Ambient

Maudits
01. Maudits
02. Resilience
03. Liminal (feat. Dehn Sora)
04. Grain Blanc
05. Solace
06. Verloren Strijd
Chronique
Fruit de l’association de O. (ex-The Last Embrace et guitariste live d’Ovtrenoir et Throane), A. et C. (d’Ovtrenoir et Throane aussi tiens), Maudits prend l’ascendant instrumental d’un univers Post-Metal aventureux et aéré, touchant du doigt l’orchestral par l’intégration d’un violon (tenu par Caroline B.) au centre d’un propos relativement chargé en riffs épais, sans jamais étouffer la curiosité de celle ou celui qui écoute. Ce tout premier album n’est de fait pas une simple récréation pour ses auteurs, il est d’ors et déjà une pièce maîtresse, capable de nous hanter des heures durant après son passage au creux de l’oreille attentive.
Bien que le contexte ou même le genre pratiqué soient différents, l’approche organique et le format de l’objet rappellent les travaux de L’Effondras, en plus d’influences assez claires du coté de My Dying Bride, Russian Circles ou Pelican, voire Dub Trio sur quelques parties de batterie finement grignotées par l’écho. Sans omettre une dimension Black Metal qui jaillit de manière astucieuse à travers la guitare en particulier. En ressort une bande son magistrale sur le thème de la malédiction, manifestement irréversible. Les plus de 13 minutes du morceau éponyme en témoignent d’entrée de jeu, exposant une écriture limpide et un rendu de toute beauté, induisant des variations de mouvements (sur)naturelles pour faire participer violon et glitchs électroniques, au sein d’une atmosphère aussi désespérée que scintillante. On admirera autant la Resilience colonisée de guitare noircie d’un mal fourbe, d’une basse transformiste devenant rondelette lors de mouvements de (fausse) joie, le tout impulsé par des frappes invariablement justes et délicates.
Suite à l’intervention bruiteuse et chuchotée de Dehn Sora sur l’Ambient semi-acoustique et pivot du disque Liminal, le trio s’enfonce progressivement dans le Grain Blanc menaçant, guidé par l’élasticité d’une basse étonnamment enthousiaste malgré les agressions Black survenant à intervalles réguliers, ponctuellement pénétré d’un violon qui n’est décidément pas juste là pour faire de la figuration. Confirmation avec la pluvieuse transition Solace, suivie du goût sublime de la défaite Verloren Strijd (« bataille perdue » en néerlandais), lente marche fébrile et angoissante vers les tréfonds du Doom – à l’image certainement de cette douloureuse année 2020 – qui se termine peut-être un peu trop vite. Ce qui n’entachera nullement une expérience globale plus que réussie, où règne la contemplation d’un paysage désolé, néanmoins merveilleux.
A écouter : 1
Maudit Bandcamp.
Très bel album, je le trouve plutôt lumineux au final malgré cette ambiance de malédiction :)
C'est varié et bien enchainé, ça groove même ! la production est top, on voyage vraiment dans nos mondes intérieurs... la digestion continue avec un grand plaisir !