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Biographie
Bristol. Années 80. Grant Marshall(aka Daddy G) créé avec Nellee Hooper le collectif Wild Bunch. Principalement axé sur la musique rap, ce collectif va vite s'enrichir de divers horizons musicaux. Et ce, grâce à l'apport de différents membres tels que Robert Del Naja(aka 3D) à l'époque artiste de rue, Adrian Thaws(aka Tricky) ou bien encore Andrew Vowles(aka Mushroom). Habitué des sound-systems, le collectif commence à installer sa renommée. En 1987, Nellee Hooper délaisse la Wild Bunch(pour se consacrer à la production d'albums notamment Debut de Björk); ainsi naît Massive Attack.
Le groupe est composé de 3 piliers : 3D, Daddy G et Mushroom. Les deux premiers étant respectivement auteurs et compositeurs, le troisième occupant la fonction de DJ. Mais chacun est touche à tout. En découle, une osmose créative. Très vite, ils s'entourent de membres de la Wild Bunch : Tricky, Neneh Cherry, Shara Nelson,...et de chanteurs divers et variés tels qu'Horace Andy (immense chanteur de reggae jamaïcain) ou Nicolette, Tracey Thorn(chanteuse du groupe Everything but the Girl).
Le 6 août 1991 sort Blue Lines, premier album du collectif Massive Attack. L'album fut précédé de la sortie du single Unfinished Sympathy mais sous le nom de Massive. En pleine période de Guerre du Golfe, le nom Massive Attack n'était pas le bienvenu. Blue Lines n'est ni plus ni moins qu'une révolution musicale, cet album représente en quelque sorte la naissance d'un nouveau genre musical : le trip-hop. Ce qui fera de Massive Attack des pionniers. L'album est un savant mélange de reggae, de dub, de funk ou bien encore de soul.
Fort du succès de leur premier opus, le groupe sort en 1994 leur seconde oeuvre : Protection. L'épreuve du second album est toujours difficile, Massive Attack a choisi de renforcer ses bases tout en s'ouvrant sur de nouvelles voies. Ainsi, on notera la présence du compositeur Craig Armstrong sur cet album mais aussi la collaboration de Portishead sur le titre Karmacoma. Néanmoins, on retrouve les artistes déjà présents sur Blue Lines (et pour la dernière fois la présence de Tricky qui officiera en solo par la suite et sera appelé « le prince du trip-hop »).
Par la suite, Massive Attack va collaborer avec différents artistes(en signant des remixes pour Madonna, Les Négresses Vertes, Peter Gabriel,...) et en 1995, sort No Protection(avec Mad Professor), la version remixée de Protection. Cet album est plutôt dispensable et anecdotique et les fans se languissent d'un troisième album. Il faut alors se contenter d'apparitions sur des musiques de films.
Le 27 avril 1998, l'attente prend fin et Massive Attack accouche difficilement de Mezzanine. L'album est conçu dans la douleur, les trois protagonistes ne s'entendant pas en studio. Néanmoins, ils livrent là leur meilleur album. Une oeuvre sombre, pessimiste, une musicalité surprenante. Bien loin de la soul et de la paisible ambiance des deux premiers albums. On y retrouve des samples des Cure, du Velvet Underground, d'Isaac Hayes et la sublime chanteuse Liz Fraser (du groupe Cocteau Twins) pose sa voix sur plusieurs titres. La critique est unanime. Le groupe part pour une tournée mondiale mais en 1999, Mushroom quitte le groupe suite à des divergences musicales(notamment la tournure qu'a pris Massive avec Mezzanine). Il est suivi, quelques mois plus tard par Daddy G(qui est plus occupé par sa paternité à venir que par le groupe).
Seul respacé, 3D va alors se pencher sur la production via la maison de disques Melankolic Records que Massive avait créé en 1996. Sont alors produits les albums de Day One, Alpha, Horace Andy, Craig Armstrong,...En 1999, Del Naja collabore avec Liam Howlett de Prodigy et signe la BO d'un film porno, The Uranus Experiments. Comme à l'accoutumée, on retrouve Massive Attack sur d'autres BO et les trois premiers albums victimes de leur succès, sont utilisés partout(émissions TV, pubs,...). Après plusieurs années de travail, de doutes, de remises en cause, 3D arrive néanmoins à ses fins et sort l'album le plus personnel de Massive Attack. 100th Window sort le 11 février 2003. Là encore, le contexte est difficile. 3D, connu pour son engagement politique et humanitaire est un fervent opposant à la guerre en Irak (on le voit dans de nombreuses manifestations aux côtés de Damon Albarn, chanteur de Blur). Il est alors victime d'un complot et est accusé de pédophilie et de sombres histoires de drogue refont surface. Il sera alors lavé de tout soupçon concernant la détention d'images pédophiles. 100th Window va diviser les fans de la première heure et notamment ceux qui attendait cet album comme une suite directe de Mezzanine. L'album s'avère être une oeuvre glaciale, au genre très electronica. Bien loin du côté dark de son prédecesseur. On y retrouve la voix de Sinead O'Connor sur quelques titres et la présence du fidèle Horace Andy. L'album reste une semi-déception.
Daddy G revient dans le groupe, qui repart sur les routes pour entamer une tournée mondiale qui s'étalera sur deux ans. Une tournée où le groupe affichera ses positions à travers un écran géant dénonçant les méfaits de la guerre en Irak. En 2004, Massive Attack signe la BO de Danny the Dog. Un album efficace et sincère. Puis en 2005, 3D signe lui la partition de Bullet Boy, un film britannique.
L'année 2006 s'annonce comme le grand retour du groupe avec, dès le 7 mars, la parution d'un best-of(et d'inédits) et cet été de la sortie de leur cinquième album, Weather Underground. Avant une nouvelle tournée....
Six ans après un Heligoland à demi-teinte, Massive Attack nous gratifie enfin d'un retour discographique et pour cela, le duo de Bristol a choisi un format un peu particulier. Sous le doux nom de Ritual Spirit se cache en réalité un EP de quatre titres. On le sait pourtant. En 25 ans de carrière, les pionniers du Trip-Hop n'ont jamais été très généreux en albums. Mais comme Portishead l'est encore moins, nous n'avons pas d'autre choix que de nous en contenter, pour le moment.
Robert Del Naja, aka 3D, nous a toujours habitué à faire défiler les chanteurs derrière le micro de ses morceaux tout en prenant soin de mettre de faire revenir ses préférés sur d'autres enregistrements. Cet EP ne déroge pas à la règle. Ainsi, trois nouveaux noms jusqu'ici inconnus des listes de production du groupe et un étrangement familier participent chacun à un titre. Ritual Spirit s'ouvre donc sur Dead Editors dont le flow de Roots Manuva s'intègre parfaitement à une instrumentation plutôt rapide (adjectif à relativiser pour du Massive Attack). Ce nom ne vous dira peut-être rien, pourtant le bougre n'en est pas à son coup d'essai dans le Trip-Hop pour avoir notamment contribué au projet concept de Damon Albarn, Gorillaz. Si le fait de voir ce nom associé au duo Anglais n'est pas surprenant, un de ceux qui vont suivre l'est déjà davantage. Plus particulièrement sur Voodoo In My Blood où Del Naja a fait appel à Young Fathers, un jeune groupe de Hip-Hop en vogue, pour un résultat très inattendu et bien loin du son que le trio s'est constitué sur ses deux uniques albums. Le titre éponyme, Ritual Spirit, est l'occasion de voir apparaître Azekel au chant. Ce jeune producteur Londonien n'est pour l'heure pas très connu en dehors de sa ville natale mais il est à n'en pas douter que cette association avec Massive Attack, qui sonne aussi épurée qu'un morceau perdu durant les sessions de 100th Window, lui permettra d'accentuer sa notoriété.
Mais le plus grand intérêt de cet EP, il faut l'avouer, réside dans son dernier titre Take It There qui en plus de nous gratifier d'un pur son langoureux et sombre dont Massive Attack a le secret, annonce le retour tant attendu de Tricky aux côtés du groupe. Bien qu'il n'apparaisse que sur un seul titre, il n'avait plus collaboré avec après la parution de Protection, il y a 22 ans de cela. Un retour qui ravira donc les plus anciens fans et qui enchantera également les oreilles de tous au moment d'entendre son timbre de voix si particulier. Un monument du genre. Malheureusement, ceci vient mettre un terme, pour l'instant du moins, à la très étroite collaboration du groupe avec le chanteur Horace Andy qui, pour la première fois depuis sa création, n'est pas crédité sur un disque de Massive Attack.
Accompagné avant sa sortie de Fantom, une application pour smartphone qui remixe l'EP en fonction de l'heure d'utilisation et du rythme cardiaque de son possesseur, permettant ainsi d'écouter quelques extraits en avant-première, Ritual Spirit est à l'image du groupe : travaillé tant dans le fond que dans la forme. La seule légère pointe de frustration est que cette forme choisie n'ai pas été celle d'un long format. Une frustration qu'il ne faille cependant pas confondre avec de la déception. Non, car réjouissons-nous du retour de Massive Attack et continuons de guetter l'annonce d'un nouvel album qui semble maintenant plus proche jamais.
A écouter : Take It There
On la connait l’histoire, c’est comme le nouveau Gorillaz, on va limite nous faire pleurer avec, nous ressasser tout un folklore en têtes de gondoles à la fnac, 18 packagings différents avec chacuns un clip alternatif y afférant à aller acheter 99 cts sur itunes avec le code de réduc présent à la page portant le numéro du résultat d’une énigme qui nous rendra intelligent. Heligoland c’est l’ogre marketé du début d’année 2010, la pénitence scénarisée de la perfection trip-hop qui n’a rien raté, a fondé et fédéré le grand public comme la confidentialité exigeante, 7 années après son dernier vrai album. Je vous la refais, parce qu’au fond, je parle bien de ce disque, et qu’il serait bancal de se priver des informations ressassées qui n’ont a priori rien de faux. Heligoland, nous dit-on, mais j’espère ne rien vous apprendre si vous vous êtes un peu penchés dessus, est revenu de loin.
Heligoland nous est donné comme le disque prodigue, disque de l’apaisement retrouvé, troubles de divergences loin derrière, scellant le come-back post-paternité d’un Daddy G charismatique, suite d’un 100th Window sans complexe vis-à -vis de son illustre et incontournable ainé Mezzanine et constituant une bilogie terriblement insurmontable et antinomique. Heligoland est même sorti facilement parait-il, sans douleur, contrairement à ses deux prédécesseurs susnommés, ouvrages de douleur enfantés en affrontements cérébraux des fortes tête de Massive Attack, et ce, malgré une table rase faite du matériel déjà composé il y a quelques mois, déjà trop usé live et visionné par centaines de milliers d’unités sur la Matrice, devenu trop encombrant et digéré pour ne pas tomber dans la redite une fois celui-ci immortalisé sur disque – mais que font les stratèges ? Mais ce nouvel album est même tellement bien né qu’il n’est que la résultante de quantité de compositions dont un choix a été difficile (il fallait bien des difficultés) pour le ramener à une durée convenable et ingérable. Et vendable (nota : vous pouvez vous procurer spécifiquement sur itunes une version alternative avec quelques titres en plus si le cœur vous en dit de dépenser vos ressources en créations encodées).
Préambule terminé (si vous n’en avez pas assez vous pouvez toujours vous coltiner le spam intensif de la page officielle facebook du groupe) dont on n’a finalement que faire, Heligoland se révèle au demeurant très plaisant, plein de jolies perles, d’invités tous plus touchants les uns que les autres, douceurs sans accros. Massive Attack a toujours ce talent de composition, cette minutie du son juste, du moins imposé en tant que tel, et étale toujours sa délicatesse de velours trip-hop en retenue d’intensité et majestés mélodiques dénudées sans concéder à l’évidence, parfois florissantes de détails, souvent empruntes d’un minimalisme revêtant un côté lorgnant vers une folk frigide née des belles voix présentes ici. De 100th Window et son effroi glacé en saveurs électroniques il ne reste rien. Heligoland use de timbres acoustiques pour nourrir à nouveau sa musique qui retrouve malgré une production sans fantaisies mais très electronisée un côté plus humain. L’impression est renforcée avec le plateau de vocalistes issus d’une élite artistique anglophone microcosmique réunie au gré des rencontres vécues par Massive Attack au cours de sa récente période à sillonner les salles sans âme et festivals fortunés. Heligoland a cela de bon qu’il fait la part belles à la beauté de la voix, proposant quasiment autant de timbres différents que de titres, cherchant systématiquement à provoquer le frisson en vocalises intimistes touche-au-cœur, suaves et mielleuses. Le fidèle Horace Andy apparait avec sa voix légère sur deux titres illustrant à eux seul ce qu’est le principal défaut du disque, son inégalité, Splitting the Atom (déjà paru un peu plus tôt en 2009 sur l’ep du même nom) et son instrumentation sans verve, effets simplistes, grosse rythmique sans saveur en tête, ne fait pas d’ombre à un Girl I Love You bouleversant dans sa tension construite en rondeurs modiques et obsessions rythmiques, l’une des apogées d’intensité du disque à l’entrée des cuivres, où le chanteur pleure sa tristesse en adéquation avec le thème invoqué par le titre. Martina Topley-Bird tient elle aussi une belle place avec deux illustrations de ce que Massive Attack sait faire de mieux en simplicités obsédantes (Psyche) et en chevauchées fantastiques (Babel), deux offrandes qui se placent là aussi parmi les meilleurs des 10 titres d’Heligoland. Et si l’on compte de tout aussi bons Rush Minute avec là aussi une descente en tension constante so british où Daddy G ne se montre pas en reste de vocalises et Flat of The Blade mettant en scène un Guy Garvey plaintif du plus bel effet sur une instrumentation industrielle assommante (probablement le meilleur titre de l’album), on reste sur notre fin avec un Paradise Circus et ses quelques phrases enregistrées à la va vite par une attachante Hope Sandoval et martelées en boucle pour un final limpide et sexy mais sans relief, ou encore avec la prestation de Damon Albarne qui n’en finit plus de s’enfoncer dans la plate médiocrité sur Saturday Come Slow, avant le titre clôturant ce prophétique Heligoland, Atlas Air, décevant jusqu’à la moelle de convenances.
Heligoland eu mérité plus de cohérence, une intégrité digne de chaque offrande studio de Massive Attack. Au lieu de cela, il laisse l’impression d’un concaténât de titres plaisants sans adhésion particulière à une ligne de conduite aisément identifiable, alternant sans exubérance perles perdues et matériel de remplissage du plus bel effet mais dont on perçoit certaines facilités désagréables avec le temps. Massive Attack a regagné sa chaleur perdue, mais cela n’est gage de rien, Heligoland laisse même l’impression de ne pas être un véritable album, et tout en restant d’une qualité rare pour le genre, ne peut pas prétendre à la succession d’une glorieuse lignée.
A écouter : tout de même oui.
La sortie d’un best of laisse généralement de marbre lorsqu'il s’agit d’un groupe en activité ou n’ayant pas déjà une bonne dizaine d'albums au compteur ; c’est le cas pour celui-ci car Massive Attack n’a sorti que quatre albums sur sa quinzaine d’années d’existence. Oui uniquement quatre! Cela surprend tant Massive Attack a marqué la musique depuis sa création avec des sorties aux tonalités bien distinctes. Ce collectif atypique a en effet imposé un son, une ambiance, une nouvelle façon d’aborder la fusion, en un mot : culte.
Alors que dire ? Oui les 14 titres (seulement, mais de 78 minutes au total tout de même) sont tous excellents. Même le titre inédit (Live With Me) avec Terry Callier (Massive Attack n'a pas de chanteur fixe mais fait appel à beaucoup de beau monde) au chant sonnant très blues montre qu’il va falloir très vite ajouter un nouveau disque à ce best of. Les 13 titres restant, les fans les connaissent déjà par cœur, pour les autres beaucoup ne connaîtront que les "tubes" (ouch que cela sonne mal pour une telle musique) que sont Teardrop et Angel, tous les deux extraits du phénoménal Mezzanine, l’un des meilleurs albums des années 90, rien que ça. On peut donc y découvrir des titres d’une qualité incroyable présent sur d’autres albums ; comme le premier single du groupe (Unfinished Sympathy) très électro / dub / soul et bien moins sombre que les titres venu de Mezzanine. Car outre le fait de cristalliser quatre albums, ce best of permet également de s’apercevoir de la variété de tons, d’influences que brasse Massive Attack. Et à chaque fois on y sort de petites perles. Même les quelques compos venu de 100th Windows, un peu en dessous du reste de la discographie, passe ici fort bien.
Evidemment la qualité de ce best of est au rendez-vous car l'on parle de Massive Attack, mais avec seulement quatre albums au compteur précipitez vous sur ceux-ci afin d’avoir les ambiances développées sur chaque disque et d’avoir une cohérence entre les titres. Si vous ne connaissez pas du tout alors jetez une oreille sur ce Collected. La version limitée propose elle des inédits, face B, lives, ainsi qu'un DVD, tous aussi intéressants.
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