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Biographie

Marduk

En 1990,  Morgan Hakansson et Rickard Kalm mettent fin à Abhor et créent Marduk. Le nom du groupe renvoie à la divinité mésopotamienne Marduk, le dieu tutélaire de Babylone (le protecteur).  La légende veut que Marduk terrassa deux dragons du chaos: Tiamat et Kingu.

Les deux compères s'entourent très vite de Andreas Axelsson au chant et de Joakim Göthberg (dit  Af Gravf) au poste de batteur. Morgan tenant la guitare et Kalm la basse. Cette première formation enregistre, courant juin 1991, une première démo: Fuck me Jesus. Le style est net et précis: du black metal pur jus. Déjà, Marduk a un goût prononcé pour la provocation, la pochette parle d'elle même. Avec cette démo, la bande à Morgan signe chez No Fashion Records.
Le premier album Dark Endless sort en 1992 et un nouveau membre, Magnus « Devo » Andersson, vient compléter le line-up au poste de second guitariste.  Mais très vite, le chanteur Andreas Axelsson quitte le navire. Le batteur prend une double casquette : batteur/chanteur. Cet album permet à Marduk d'intégrer l'écurie Osmose Productions en 1993. Le line-up évolue, car Kalm est remplacé par Bogge Svensson, plus connu sous le pseudonyme B.War. La même année, le groupe sort son deuxième opus: Those of the unlight. Grâce à Osmose Productions, Marduk s'envole en tournée avec Enslaved en 1994, à travers l'Europe. Et de nouveau, le groupe évolue: Fredrick Andersson prend la batterie, Af Gravf s'occupe du chant et Devo Andersson quitte le groupe. En fin d'année, Opus Nocturne, le 3ème album, est publié avec Dan Swanö pour le mixage.

L'année 1995 marque un tournant. D'abord, l'engouement pour le groupe est croissant et la démo Fuck me Jesus est rééditée avec la pochette d’origine. Ensuite, parce que Af Gravf quitte son poste de chanteur. C'est le chanteur de la formation Ophthalamia (Black Metal) qui récupère le micro. Il s'agit de Erik Hagstedt, mondialement connu sous son nom de scène : Legion. L'année suivante, en juin, Heaven Shall burn when we are gathered atterrit dans les bacs. Il est enregistré au studio Abyss, studio de Peter Tägtgren (Pain, Hypocrisy). Le groupe signe son opus le plus aboutit depuis le début de sa carrière ; La presse et les fans l'érigent en chef d'œuvre.

Le groupe tourne beaucoup. Morgan et son crew sortent en 1997 leur premier album live, Live in Germania. Encore une fois, la pochette fait scandale : l'aigle germanique est associé à un symbole nazi. Le groupe jouera avec ceci, bien qu'il démentira à chaque fois les accusations de ce genre.  No Fashion Records exploite le filon Marduk en sortant, courant 1997, un mini cd intitulé Here's no Peace. C'est une collection de vieux enregistrements, dont une reprise de Woman of dark desire de Bathory (qui figure sur Under the sign of the black mark)
En 1998, le groupe enfonce le clou dans la violence. Nightwing, enregistré au studio Abyss, ravage les oreilles des fans et des néophytes. Divisé en deux chapitres, cet opus ouvre ce qu'il est commun d'appeler la trilogie du Sang de la guerre et de la mort.
Le groupe a un line-up qui s'est stabilisé. Sans prévenir, moins d'un an après Nightwing (sorti en Avril) Marduk revient en janvier 1999, avec son opus le plus rapide, le plus brut, Panzer Division marduk. Continuant cette fameuse trilogie, Panzer traite de la guerre et les nombreux samples furieux sont là pour le rappeler. Cet album divise les fans et la presse musicale, les uns criant à l'exploit, les autres gueulant à la bouillie sonore. La collaboration Osmose Productions prend fin avec Panzer division marduk, Morgan décidant de sortir les prochains albums sur son label Blooddawn Productions.
Le deuxième album live, Infernal Eternal, sort l'année 2000 chez Blooddawn Productions. La même année, un EP, Obedience, est servi en guise d'apéritif avant le prochain album.

En 2001, La grande danse macabre est disponible dans les bacs. Cet album clôture le triptyque débuté par Nightwing. L'ambiance noire et malsaine séduit la majorité des fans. Pour le groupe, la grande danse macabre signifie la fin de Fredrik Andersson au poste de batteur. Emil Dragutinovic, un illustre inconnu débauché dans un groupe local de la ville de Morgan, reprend le tabouret derrière les fûts. Sur World Funeral, sorti en 2003, Emil fait ses premiers pas.

L'année suivante est une nouvelle année charnières pour Marduk. Le groupe succombe au support DVD et sort Funeral marches and Warsongs. Ensuite, Legion est remercié par Morgan. Entente cordiale entre les deux hommes car Legion veut faire autre chose et Morgan cherche une personne au caractère très différent. Daniel Rosten, aka Mortuus, grand gaillard froid, devient le braillard de Marduk. Sa voix redonne un côté plus sombre à la musique de Marduk. B.War aussi quitte le navire, et, Devo Andresson reprend la place. Enfin, Plague Angel atterrit dans les bacs. Mortuus ne pose que sa voix, car l'album était déjà composé lorsqu'il a rejoint le line-up.
Pendant deux ans Marduk parcours les scènes pour roder Mortuus, en profite pour sortir un album live et deux autres DVD. En 2006, Emil Dragutinovic laisse les fûts au profit de Lars Broddesson (Excessum, Absurdeity) Et c'est en 2007 que paraît le nouvel album. Rom 5:12. Mortuus cette fois a pris entièrement part à la composition.
La critique salue le côté plus sombre et malsain de l'album, confirmant, de fait, l'arrivée de Mortuus au micro.

Deux années plus tard, Marduk est toujours là et en septembre 2009, Wormwood déboule dans les disquaires avec un Marduk toujours aussi provocateur, suivi par Serpent Sermon en 2012, dans l’intervalle est paru un EP, Iron Dawn en 2011. En janvier 2015 sort Frontschwein, un album violent à souhait. 

Chronique

13 / 20
5 commentaires (16.4/20).
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Frontschwein ( 2015 )

Marduk ne nous a pas abreuvés de ses charges sanglantes depuis 2012, qui voyait la naissance d’un Serpent Sermon bien reçu et fidèle aux dernières productions de la formation. Toujours avide de violence et ne reniant pas leur esthétique guerrière, les Suédois livrent ici un opus agréable mais quelque peu en deçà de son grand frère.

Disons-le  tout de suite, pas d’inquiétudes outre mesure pour les fans du groupe : Marduk fait ce qu’il a toujours su faire, se mettre au service de la brutalité au même titre que leurs comparses de 1349Frontschwein est un réservoir de riffs et de lourdeur tout aussi belliqueux que l’univers dans lequel il évolue.  Les lignes de guitares s’enchaînent, appuyées avec force par moult blasts et double-pédales à un rythme frénétique, le tout programmé en mode broyeur (Afrika, Rope Of Regret). Le jeu se panache malgré tout d’un bon nombre de mid-tempos, pouvant s’étirer sur des morceaux entiers, notamment 503 avec sa touche presque Triptykonienne ou Wartheland. On aboutit ainsi à des titres plutôt bien menés mais sans originalité apparente et Marduk semble osciller entre ces deux schémas, matraquage d’un côté et pièces plus aérées de l’autre. Ce qui n’est pas un mal en soi, mais mène l’auditeur à voir les ficelles un peu trop facilement et à saisir au bout de quelques minutes quelle est l’essence profonde de ces onze compositions. Le mix, quant à lui, ne joue pas en leur faveur, se débarrassant d’une ambiance infernale (plus de résonances et de chaos) qui régnait à merveille sur l’album précédent, c’est un Marduk plus épuré et moins maléfique qui s’offre à nous. Symbole de leur retour du monde souterrain pour reprendre pied sur la terre ferme et meurtrie de la Seconde Guerre Mondiale ? Peut-être.

Moins grandiloquent, Frontschwein n’est pas à jeter pour autant et offre quelques beaux moments de génie (si l’on s’épargne The Blond Beast et sa batterie rendue presque sautillante, et son charleston ouvert façon House, brr). Le chant de Mortuus ne fait pas bondir car assez peu changeant ; les guitares les plus agressives en revanche tirent les compos vers le haut et sont les meneurs de pas mal de percées furieuses. La belle doublette Rope Of Regrets / Between The Wolf-Packs par exemple fait figure d’efficacité, la six-cordes y est tranchante et les coups pleuvent sur les fûts, le champ de bataille n’est pas loin. Le final Thousand-Fold Death quant à lui joue la carte du riff en cavale et alambiqué, toute proportion gardée. Resteront en retrait des titres plus lents comme Nebelwerfer, étalé sur plus de six minutes mais qui ne crée pas d’atmosphère véritablement prenante.

Plutôt anecdotique par rapport à certaines autres sorties du groupe (Serpent Sermon cité plus haut ou Panzer Division Marduk), cette nouvelle fournée des nordiques mène à un bilan mitigé, du fait de quelques titres manquant de personnalité parmi d’autres bien construits et bien pensés. Rien de fondamentalement nouveau chez les Suédois que l’on retrouve sur un terrain qu’ils maîtrisent bien, mais sans grande surprise.   

A écouter : Rope Of Regrets, Between The Wolf-Packs