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Biographie

Mantra

Formation rennaise née en 2009, Mantra évolue aux croisements d'influences diverses, et propose une musique riche, aux rythmiques tranchantes, aux riffs puissants et aux ambiances envoûtantes. Avec comme modèles des groupes tels que Gojira, Mastodon, Meshuggah ou encore Tool, les quatre rennais vous invitent à pénétrer dans leur univers atypique, subtil mélange d'émotions puissantes, que vous n'êtes pas prêts d'oublier.
Le groupe composé de Gabriel Junod (Batterie), Simon Saint-Georges (Guitares / Chant), Pierre Junod (Chant) et Matthieu Monnier (Basse) sort une première démo en 2009 (Let The Light Be) puis Tribal Warning en 2010 et un premier EP en 2012, réunissant quelques titres de ces premières démos. Le groupe signe enfin sur le label Finisterian Dead End (Bagheera, The Veil) pour sortir son premier album intitulé Into The Light. Après un changement de bassiste et l'arrivée de Thomas Courtin, Mantra compose un second opus, Laniakea, articulé autour de la préhistoire. Celui-ci sort fin 2016.

Laniakea ( 2016 )

Après un premier album plein de qualités, de défauts également, mais qui laissait entrevoir d'énormes possibilités sur le registre death / prog / atmosphérique, Mantra nous revient, quatre ans plus tard, avec le petit frère d''Into The Light. Si le premier opus ne lésinait pas sur l'alternance sonorités puissantes / lumineuses envolées, développant ainsi une palette d'émotions assez riche, Laniakea quant à lui, dévoile une nouvelle facette musicale qu'on pouvait deviner jusque là, mais qui a bénéficié ici d'un soin tout particulier : les ambiances. Un peu plus facile d'accès qu'Into The Light, car moins expérimental et un peu plus terre à terre, le combo semble avoir trouvé un équilibre dans les sonorités qu'il développe, on reste toujours aussi envouté par cette capacité à rebondir de purs moments metal à d'incroyables bouffées d'air pur, mais l'on y trouve également son compte de breaks et de riffs viscéraux. Sensations garanties.

Le travail de composition est remarquable à plus d'un titre, mais ce qui saute le plus aux yeux est clairement le soin apporté à la  fois au chant, aux arrangements et à la production, les plus gros défauts d'Into The Light. Si côté chant la marge d'amélioration reste importante, surtout à cause du growl et compagnie, le chant clair quant à lui est désormais franchement très réussi, en témoignent Laniakea, Abred ou Inner Cycle, très bien maîtrisées.
La technique déployée est sans conteste l'un des atouts de la formation, tout y est : le groove, les guitares tantôt aériennes tantôt rugueuses, la section rythmique qui semble prendre un malin plaisir à nous bousculer au bon moment, et les lignes de chants qui, même si elles ne sont pas toujours réussies, sont très variées et ne manquent pas de punch. Inner Cycle (avec Bertrand Noel de Grorr), Dead Sun, Marcasite ou encore Visions in the Cave, très démonstratives, sont de bons émissaires de cette nouvelle mouture. 

Coup de chapeau aux ambiances, c'est tout simplement somptueux. Méditation, onirisme et introspection se partagent l'éventail atmosphérique de l'album, sans jamais trop en faire, en restant invariablement percutant. Tout simplement.

Au final, un deuxième album très réussi, qui met en valeur les progrès du groupe, et qui définit de façon très convaincante son identité musicale. Le curseur penche très fortement du côté atmosphérique, mais ça n'est absolument pas une mauvaise idée, tant le pari est réussi. Et même si au final Mantra perd un peu en originalité, la maîtrise globale et la réalisation sont tellement poussés qu'on oublie facilement les quelques défauts du disque.

A écouter : Inner Cycle, Marcasite, Visions in the Cave, Dead Sun
15 / 20
3 commentaires (13.67/20).
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Into the light ( 2013 )

A bout de nerfs, ne comptant plus les nombreuses fois où je me suis perdu au gré de cet album tentaculaire, obscur et organique, je remet pourtant encore une fois cet objet extraordinaire dans ma platine fatiguée, juste une dernière fois, juste parce qu'après autant d'écoutes, fatigué que je suis, certains passages me hantent inlassablement, me triturent le cerveau comme rarement. Incompréhension, stupeur, émerveillement, inattendu, ce premier LP des rennais suscite autant de sentiments contradictoires chez moi, et m'installe confortablement au bord du grand précipice que cet album semble m'inviter à contempler.

Assister, seul et impuissant, à un déluge d'émotions poignantes, un jeu de lumière incessant, où l'obscurité de certains titres se mélange à de lumineuses échappées tantôt progressives, tantôt psychédéliques. Un programme éprouvant. Au cœur d'un univers assez difficile à décrire, en plongée infinie, avec pour seul guide la lumière, et seul compagnon la musique. Et quelle musique. Chape musicale étouffante, promettant d'incroyables sensations, un tunnel infini agrémenté ici et là de quelques îlots lumineux permettant de respirer un temps, pour mieux replonger au cœur de ce maelström de noirceur, palpable, visqueux, presque animal, où les sens sont malmenés. Un véritable labyrinthe à la complexité enivrante. 
Si d'entrée de jeu, Mantra donne un aperçu de cette palette d'émotions avec Toward the Light, ce n'est qu'à la toute fin que l'album décolle vraiment, dévoile l'ensemble de ses facettes : le puissant Call My Name, un Reborn tout en subtilité, avec ses petites touches prog', puis le tryptique One / The voice of Creation / Third Mind, incroyable à l'oreille, débordant de créativité.

Avec des influences évidentes (Gojira pour les rythmiques tranchantes, Tool et Opeth pour le petit côté prog' / bizarre, Mastodon pour le mur de son) et d'autres un peu moins (Strapping Young Lad, un petit côté mélodique à la Steven Wilson, Meshuggah, ...), Mantra met le cap sur une synthèse musicale qui n'en est pas vraiment une, tellement le groupe réussit à installer une ambiance et des éléments qui leur sont propres. Seuls bémols au compteur, le manque de punch dans la voix par moments, un accent franchouillard bizarre à certains endroits et une prod qui aurait mérité un poil plus de pêche. Pas franchement gênant, mais on s'en rend compte assez vite.

Avec seulement au compteur quelques démos et un EP, Mantra sort enfin le grand jeu, et passe de l'anonymat le plus obscur à une certaine stature d'outsider dans la catégorie "metal frenchy" (à défaut de trouver une meilleure étiquette). Mantra développe son jeu atypique, nous abreuve de sonorités puissantes entremêlées de lumineuses envolées prog' bienfaisantes, et nous démontre rapidement et sans contestation possible que la formation a tout ce qu'il faut pour s'installer durablement dans nos cœurs et se faire une petite place sur la scène métal française. Un album éprouvant mais fantastique, voilà ce qui vous attend.

A écouter : Encore et encore...
Mantra

Style : Metal Progressif
Tags : - -
Origine : France
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