Albums du moment
Pochette Précipice
Pochette Cathedrals
Pochette It Beckons Us All....... Pochette The Black

logo Mano Negra

Biographie

Mano Negra

La Mano Negra s’est formée en plein cœur du mouvement alternatif français des années ’80, autour de huit musiciens venant de différents groupes comme Los Carayos, les Hot Pants ou encore Les Casse-Pieds (dont les frères Manu et Antoine Chao et leur cousin Santi). Le nom du groupe provient d’une BD qu’a lu Manu (l’image a surtout retenu son attention) mais est aussi le nom d’une organisation anarchiste andalouse. La sauce (pas andalouse) prend rapidement entre guitares, percus et cuivres ; et le premier album Patchanka sort en 1988 chez Boucherie Productions.

Le second opus marque déjà un tournant pour le groupe puisqu’il signe sur la major Virgin, entraînant les vives critiques d'un mouvement alternatif se sentant comme trahi. Puta’s Fever se révèle plus reggae et latino, là où Patchanka était encore très rock’a’billy. La Mano – puisque c'est ainsi qu'on la nomme désormais - a maintenant un succès international, dû à la variété musicale dont elle fait preuve ; au chant alternant français, anglais et espagnol ; ainsi qu'aux tournées parcourant l’Europe, l’Amérique du Sud et le Japon (un live – In the Hell of Patchinko – sera enregistré dans ce pays en 1992). Tout s’enchaîne à un rythme effréné : les tournées se succèdent (jusqu’à 300 dates dans l’année!) et King of Bongo est rapidement bouclé, trop vite selon les membres eux-mêmes.

Les tensions commencent alors à apparaître au sein du groupe, causées notamment par un succès grandissant de façon fulgurante. Pourtant, la formation s’engage en 1992 dans un projet complètement fou nommé « Cargo » L’idée étant de parcourir l’Amérique du Sud a bord d’un cargo retapé, avec la collaboratuion de la compagnie Royal de Luxe. Ce voyage fut laborieux et très éprouvant, autant physiquement que psychologiquement, et ce malgré l'aventure humaine au demeurant fantastique. Joseph (basse) et Tonio (trompette) prennent alors leurs distances, suivi par Daniel (guitare) en plein milieu de l’enregistrement de Casa Babylon.

La fatigue, le succès, les tournées à rallonge et le leadership incontesté et incontestable de Manu (à la base de la majorité des compos et des textes) annoncent le début de la fin. Pourtant, le groupe se lance à corps perdu dans une dernière aventure, qui scellera sa séparation, en parcourant la Colombie à bord d’un train dans des conditions dantesques…

Le split fut difficile d’un point de vue relationnel, même si les tensions semblent aujourd’hui appaisées. L’après Mano Negra fut vécu de façons diverses : Joseph a tenu la basse pour Tarmac et la guitare pour les Wampas ; Santi est devenu directeur général pour Mercury (filiale d’Universal), a participé au jury de l’émission Popstars et a suivi plusieurs vainqueurs de la Starac’ (Jenifer, Nolwenn, …) ; Kropol (trombone) a rejoint les Têtes Raides ; et Manu Chao a obtenu le succès que l’on sait, avec ses trois albums et ses prestations scéniques en compagnie de Radio Bemba Sound System.
Depuis l’arrêt des activités du groupe, deux Best of ont vu le jour, ainsi qu’un double DVD réalisé par trois des membres.
La carrière de la Mano Negra fut au final courte, mais très dense. De nombreux morceaux ne sont pas près d’être oubliés, comme « King Kong Five », « Sidi’H Bibi », ou l’incontournable « Mala Vida », et leur influence a atteint bon nombre de groupes : Ska-P ou Gogol Bordello, pour ne citer qu’eux.

 

Un grand merci à Baptiste, auteur de cette biographie.