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Biographie

Mammatus

En référence au plus gros nuage recensé par les scientifiques à ce jour sur notre planète, Mammatus se forme à Corralitos, Californie au début de l’année 2005. S’articulant autour de Nicholas (guitare/chant), Chris (basse), Mike (guitare), et Aaron (batterie), le groupe ne perd pas de temps et donne déjà son premier concert au mois de mars de la même année. Ils s’enferment quelques semaines plus tard dans leur garage, armés seulement de leur propre ordinateur, afin d’enregistrer les quatre titres qui constitueront leur premier album. Le résultat enthousiasme le label de San Francisco Holy Mountain (fondé par les ex-Sleep et actuels OM Al Cisneros et Chris Hakius) qui s’empresse alors de signer le quatuor californien. C’est finalement au mois de mars 2006 que sort ce Mammatus, dont l'artwork fût confié pour l'occasion à Arik Roper (pochettes de Blessed Black Wings d'High On Fire, Amerijuanican de BongzillaJerusalem/Dopesmoker de Sleep, ou affiches pour EyeHategod entre autres).

16.5 / 20
2 commentaires (17/20).
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The Coast Explodes ( 2007 )

Formation en 2005, un premier album en 2006, et revoilà déjà Mammatus. Le groupe ne chôme pas et nous revient donc avec une nouvelle offrande au psychédélisme à peine un an après leur premier méfait. Celui ci ayant laissé de fort bons souvenirs, c'est sans crainte que l'on s'empresse de lancer la lecture de ce The Coast Explodes au graphisme apaisé et  porteur d'attentes. C'est qu'au rythme que semblent tenir les américains on prendrait vite un train de retard...

Des les premières mesures de Dragon of the deep part three (les part one et two cloturaient le précédent album) les cinq Mammatus démontrent qu'il n'ont rien perdu de leur énergie. La machine se met lentement en branle avant de repartir de plus belle. Montée progressive mais irrésistible vers les hauts sommets du psychédélisme. On la sent venir de loin et pourtant passé la deuxième minute il sera dur de décrocher. Mammatus ou le rock du mouvement perpétuel. Les malheureux qui auraient oublié de descendre du train à temps risquent bien d'en prendre pour quarante nouvelles minutes de grand huit enfumé et halluciné. Dur de descendre en marche et, à vrai dire, qui s'en plaindra réellement?
Alors que la machine continue encore et toujours de monter et que l'on à l'impression d'assister à la mise en place d’un gros jam enfumé et habité, on ne peut s'empêcher ne remarquer que les sonorités se font moins électriques sur cet album que sur le précédent. Plus de force tranquille, moins de triturage de cordes et de larsen. Mammatus déroule littéralement un Stoner humble avec une évidence implacable mais est loin d'être guéri de ses penchants à forte teneur psychédélique (qui a dit narcotique?). Aussi est on moyennement étonné (bien que surpris) lorsque le groupe a une violente remontée d'acides passé la mi-parcours du premier titre. Les cordes s'emballent dans une courte cacophonie, puis tout s'écroule. La rythmique s'appesantit considérablement. Les cordes aussi. Le groupe lutte. Fini le train-train ronronnant du début. Chassez le naturel qu'il revient au galop. Inutile de lutter. Grosse réminiscence 70's droit devant. Et ça ne manque pas: Nicholas sort de la léthargie générale pour scander son chant lascif qui, au bout de quelques syllabes, nous emporte déjà loin... loin....

Ca sent les grands espaces, le sentiment de liberté, la douce folie. On ne sait pas pourquoi mais les pingouins pourraient être roses et manger des hot-dogs sans que cela ne nous dérange parce qu’en fin de compte on s'en fiche. Nous avons quitté le monde du tangible, ce genre de considérations est dépassé. Tout va bien. En tout cas, on est bien là où on est. Pierce the darkness son début très Brant Bjork période Jalamanta (ou la "coolitude" incarnée) n'arrange rien à l'affaire. Mais quand celle ci se met à son tour à partir dans une ambiance Sapce Rock que ne renierait pas Pink Floyd sur le début de son Shine on you crazy diamond, on commence tout juste à se poser la question de savoir jusqu'où Mammatus va nous emmener. Et puis finalement comme le savoir ne changera rien à l'affaire et que le voyage est agréable, on se passera aisément de réponse. Le chant se chargera cependant de nous ramener sur terre, émergeant une fois encore d'un dramatique et génial ralentissement de la musique de nos rockeurs fans de loopings et de trips sinueux. La chute est lourde.
Sonnés, nous reprenons lentement nos esprits. Changement radical de décor : ambiance percussions tribales et flûte... On se demande encore bien où on a pu atterrir. Loin de chez nous sûrement, une fois de plus. D'autant plus que la voix la plus haut perchée de Nicholas et les grattes sèches nous feraient presque imaginer danses et chants exotiques sous le crépuscule chaleureux tel que nous le présente la pochette. Même Thalassa fait pas mieux. 33 ans de métier pourtant! Le spectacle est sympa et on s'y attarderait bien encore s'il n'y avait ces phoques. Ouais, des phoques et leur cri charmeur (?!??) qui amènent avec eux de bien frais embruns. Incompréhension amusée.
The coast explodes… Fin du rêve et réveil pâteux au son d'une basse ronflante. Mammatus nous sert du Stoner Doom hypnotique parsemé d'échos embrumés d'un trip lointain et l'utilise à contre emploi pour mieux nous ramener à bon port. Ben ouais gare à la descente. On était partis tellement loin que mieux vaut procéder par étapes. Tant mieux, bien que légèrement décadente sur les bords, celle ci aussi est cool (décidément). Alors que le voyage se termine, on pensera évidemment YOB, OM, Sleep… ne serait-ce qu’un moment.

Orgue majestueux mais discret, chant étiré, bruit de ressac et derniers larsens... On repartirait bien pour un tour tiens...

A écouter : Pour s'�vader
16.5 / 20
5 commentaires (16.6/20).
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Mammatus ( 2006 )

  Quel choix de nom judicieux pour le jeune groupe californien. Aussi soudain qu’un orage en pleine mer, Mammatus vient encombrer le paysage musical un an seulement après sa formation, sans crier gare, avec ce premier album se présentant comme un imposant conglomérat des vapeurs émanées par le vaste océan 70’s. Une entité aussi bien nourrie par les salves électrifiées de Led Zeppelin que par la force mélodique progressive de Pink Floyd, fascinée en outre par le culte Sabbathien du riff ainsi que sa dimension doom mystique réincarnée en Sleep dans les 90’s. Une influence matériellement palpable puisqu’à l’instar de l’album culte de ces derniers, le monolithique Jerusalem, Mammatus ne forme en réalité qu’un seul et même morceau découpé en quatre pistes.

  Cet éponyme est dominé de fait par le logiciel progressif, efficiente logique par laquelle Mammatus se plaît à happer peu à peu l’auditeur au cœur de la tempête sans que celui-ci ne puisse faire machine arrière, tel le navire affrontant les éléments déchaînés qu’illustre la pochette signée Arik Roper. Ainsi, The Righteous Path Through The Forest Of Old constitue une entame psyché rythmée et fougueuse des plus rock’n’roll, accentuée de temps à autres par de fausses montées  vivement entraînantes et semblables à une grosse vague qui se dessine mais que l’on parvient malgré tout à surmonter sans encombres. Toutefois, cette sympathique introduction ne laisse pas forcément entrevoir tout le tumulte qu’est capable de provoquer le groupe.
  La brume investit les premières secondes de The Outer Rim, deuxième mouvement sur lequel s’opère une alternance de riffs à forte teneur en Led Zep’ et de guitares feedbackées, kaléidoscopiques, ou brillamment mâchonnées par l’incontournable wah-wah. Le chant fait par ailleurs son apparition, bien qu’il se fasse rare mais très pertinent sur l’album, et participe lui aussi à cette immersion de par son caractère aigu à la Robert Plant, jusqu’à ce que jaillisse finalement cet énorme riff digne du maître Sabbath.

  Une première secousse en guise d’avertissement. Le signe que quelque chose de bien plus redoutable se trame un peu plus loin. Cette chose c’est Dragon Of The Deep, monstrueux diptyque livré par un Mammatus qui fait preuve d’une maîtrise stupéfiante des ambiances malgré sa candide expérience. La première partie se fait hypnotique, calme, presque trop pour rassurer. Emmenées par une basse apaisante, les guitares n’en sont pas moins belles, irrésistiblement attirées par la distorsion douce-amère qui les attend quelques minutes plus tard, et surtout ce final simplement épique, ultra-mélodique, où elles s’abattent tel un crachin au parfum d’acides.
  Mais il est trop tard pour fuir. La bête est là ; surgissant des profondeurs sur Dragon Of The Deep Part 2 au rythme de ce riff stoner/doom surpuissant et itératif typé Sleep, lent et menaçant comme le plus noir des nuages qui s’apprête à déverser un ultime déluge de guitares psychées.

  En dépit d’une production quelque peu étouffée pour cause d’autoprod’, et d’une durée relativement courte et un brin frustrante, Mammatus frappe un grand coup sur la scène stoner/doom avec l’incorporation fructueuse d’éléments progressifs et de jams volubiles. Les Californiens sont promis à un avenir radieux, et on se prend déjà à rêver d’une future production assurée par le parrain du doom qu’est Billy Anderson (Sleep, OM, Cathedral, Melvins, Neurosis, Primordial, Teeth Of Lion Rules The Divine, EyeHateGod, etc…). Assurément l’une des découvertes de 2006.

Ecouter : des titres sur la page MySpace du groupe.

A écouter : Les 4 titres qui n'en forment qu'un.