Magneto

Noise Rock / Post-Punk

France

Science of Attraction

2014
Tracklist
1) Greed
2) Game
3) Feel It
4) Stuff
5) Soon
6) Targets
7) Jesus

Chronique

par Tang

Découvert en 2012 par le biais d’un EP (Fragment) fort bien achalandé, Magneto, trio noise rock multi-localisé entre Périgueux, Bordeaux et Rennes, a aussi pondu Science of Attraction en 2014, à propos duquel on a honteusement omis de coucher quelques mots. Honteux car cet objet, malgré ses 22 minutes tout mouillé, ne manque pas de petits délices bruitistes ni d’un certain feeling, précisant une identité forte quelque peu délestée d’influences évidentes, toutefois loin d’être dégueulasses (Shellac, Fugazi, Shipping News, My Disco parmi d’autres).

Magneto a donc étoffé sa personnalité, et parvient à tenir en haleine durant l’entièreté des sept titres présentés là, augmentés d’une production sensiblement clarifiée, illustrant une volonté d’alliage naturel entre bruit rock et post-punk. Cette impression que tout va de soi on l’avait déjà à l’écoute de Fragment, seulement ici on sent les nombreux kilomètres avalés, une expérience acquise notamment en Irlande avec les non moins talentueux copains de Hands Up Who Wants To Die. Enregistré en direct, Science of Attraction l’est évidemment, comment pourrait-il en être autrement ? Cette chaleur incandescente qui nous enveloppe nonchalamment sur Greed, cette manière désabusée de nous administrer de la calotte simple et sans le moindre effet de manche abscons sur Game, évoquant l’accouplement éventuel d’un The Jesus Lizard avec un Fugazi, ou cette vibrante tribalité qui se dégage de l’incantatoire Soon, sont autant d’éminents arguments à entreprendre. Batterie, basse, guitare et chant s’expriment d’une seule voix, grincent ou hypnotisent en chœur, parfois même susceptibles de nous faire gigoter frénétiquement (Targets, Jesus).

Magneto semble avoir entamé la digestion de ses inspirations avec Science of Attraction, armé d’intentions de mariage pour tous entre le noise rock et le post-punk, définissant un peu plus une approche singulière des deux facettes d’une même pièce soigneusement rouillée. Le professeur Xavier n’a qu’à bien se tenir. Néanmoins, la qualité intrinsèque des morceaux qui tapissent ce mini album nous fait regretter sa courte durée, et nous fait naturellement espérer l’arrivée prochaine d’un objet dépassant les 25 minutes. Ça serait bien.

15

Disponible à un prix forcément attractif via Bandcamp.

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