Magic Circle, c’est un peu le truc que l’on espère tous les ans : le groupe sorti de nulle part et qui atomise tout le monde, sans la ramener, sans faire de pub, sans même un site officiel, sans rien. Alors quand on sait qu’il s’agit de keupons qui ont décidé de se lancer dans le doom, on se dit que la légende est en marche…
Ce disque éponyme n’est rien d’autre qu’une bonne grosse mandale sur le coin de la tronche. Magic Circle n’est pourtant pas le groupe le plus original de l’année puisqu’il propose du doom fortement inspiré par les racines NWOBHM du genre à la Pagan Altar ou Witchfinder General, à l’image de ce qu’on a récemment pu retrouver chez des formations telles qu’Age of Taurus (dont on reparle très vite), Hour of 13, Argus ou encore The Gates of Slumber. Mais si le groupe n’invente rien, ce qu’il fait, il le fait bien, avec un sacré sens de la mélodie, et une intensité rare.
Ce disque est bluffant d’efficacité. Toutes les compos reposent sur le même schéma : les passages typiquement sabbathiens à grands renforts de riffs écrasants ('Conquering Nocturnity') sont ponctués d’accélérations véloces portées par de magnifiques soli ('White Light', 'Scream Evil', 'The Greatest Escape / White Shores'), comme si Iron Maiden s’était mis au doom. On pourrait regretter un éventuel manque de variété ; mais l’album est tellement mélodieux (ce final sur 'The Magic Circle / Cloven in Two' !) et épique qu’il reste captivant du début à la fin.
Et comment ne pas évoquer ce chant ? Ce chant… CE CHANT ! Sorte de mix entre Ozzy et Terry Jones, le sieur Brendan Radigan livre une prestation absolument éblouissante d’intensité. Sans jamais tomber dans le larmoyant, sa voix transpirante d’émotion imprime une dimension à la fois complètement épique et terriblement émouvante à chacune des compos. Un ‘follow the fire’ d’anthologie sur 'White Light', un ‘How have I lost my soul?’ déchirant sur 'Scream Evil', un ‘it’s the end of my life’ plein de rage sur 'The White Circle / Cloven in Two'… Sa prestation mérite d’être louée sur chaque compo tant il fait preuve d’une classe rare, sorte de Robert Lowe en plus sobre. Mention spéciale à 'Rapture', sans conteste LE titre de doom de l’année, qui résume à lui seul le bonheur intense que procure l'écoute de cet album (mais qui n'est pas une reprise du tube d'IIO, dommage...).
Finalement, ce disque est la quintessence de ce doit être un album de heavy metal : prenant, épique et toujours honnête, il donne simplement envie de clamer son amour pour le genre. Et de sauter partout le sourire aux lèvres, aussi. La plus belle surprise de l’année, assurément. Longue vie à Magic Circle.
A écouter : \mm/