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Biographie

Madball

Le nom de Madball est indissociable de celui de Freddy Cricien. Frère cadet de Roger Miret, chanteur d'Agnostic Front, il tombe dès sa plus tendre enfance dans la marmite Hardcore et fait ses débuts sur les planches lorsque son frère l'invite à chanter sur la scène du CBGB's de New York alors qu'il n'a que sept ans. Son avenir est déjà tout tracé.

Freddy Cricien effectue son premier concert au sein de Madball en 1988. A cette époque, le groupe composé de Vinnie Stigma (Guitare), Roger Miret (Basse), et Will Sheppler (Batterie), dépoussière des chansons d'Agnostic Front que ce dernier ne joue que très peu sur scène (Discriminate Me, United Blood, Last Warning). Un an plus tard, Madball sort sa première production, Ball Of Destruction, un ep composé de vieilleries d'Agnostic Front et de compositions personnelles que l'on retrouvera plus tard sur l'album Set It Off. Trois années durant, le groupe écume les alentours de New-York avant de pondre, en 1992, un deuxième ep, intitulé Droppin' Many Suckers, pour lequel Madball est rejoint par Matt Henderson (Guitare).

Un an plus tard, Roger Miret quitte la troupe, remplacé par Hoya Roc, figure de la scène Hardcore locale (ex-Dmize) et vieil ami de Freddy. Madball acquiert très rapidement une réputation de monstre de scène qui lui vaut d'être signé par le label Roadrunner Records (Sepultura, Machine Head, Biohazard) sur lequel sortiront trois albums Set It Off (1994), Demonstrating My Style (1996) et Look My Way (1998). S'ensuit alors une série de concerts sur tous les continents en compagnie de groupes tels que Black Sabbath ou Slayer. Le point culminant est atteint au Dynamo Festival d'Eindhoven où Madball joue devant 120 000 personnes. En 2000, Madball signe sur le label Epitaph (Nofx, Pennywise, Rancid) mais splitte un an plus tard, peu après la sortie de l'album Hold It Down.

Après une interruption de deux années, Madball se reforme autour de Freddy et de Hoya, rejoints par Mitts (ex-SkarheadRag Men) à la guitare, et Rigg Ross (ex-SkarheadRag Men, Hatebreed) à la batterie. Pour concrétiser cette reformation, le groupe enregistre en 2004 un quatre titres intitulé N.Y.H.C. EP, avant de revenir avec un véritable album en 2005 Legacy, puis d’enchaîner avec Infiltrate The System (2007) sous le même line-up. Rigg Ross quitte cependant le quatuor l'année suivante et est remplacé par Jay Weinberg pour l'enregistrement de Empire qui sort en 2010 chez Nuclear Blast Records et Good Fight Music. Jay est remercié peu de temps après, Mike Justain le remplace, puis quatre années s'écoulent entre festivals, concerts et tournées avec notamment Sick Of It All, Vision Of Disorder, Comeback Kid, Terror, Code Orange Kids, Your Demise ou Walls Of Jericho. Preuve de leur vivacité, Madball revient en 2014 avec l'album Hardcore Lives.

14 / 20
6 commentaires (14.58/20).
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Infiltrate The System ( 2007 )

Madball est au hardcore ce que Miro est à l’art moderne, un incontournable, respecté et maintes fois copié. Mais comme le dit la célèbre maxime, jamais égalé (ou alors extrêmement rarement). Fort d’un line up désormais stable et solide, Madball livre son sixième véritable album, Infiltrate The System distribué en Europe par I Scream Records et produit par Zeuss (comme pour Legacy).

Le nom du disque amène tout d’abord une petite réflexion. Infiltrate The System (infiltrer le système) donc. Si l’on y réfléchit un peu, pour infiltrer quelque chose, il faut à la base ne pas s’y trouver. Cela signifie donc que le groupe se considère comme hors du système, voire même le revendique. Il peut par conséquent paraître paradoxal de revendiquer son indépendance du système et son appartenance au music business. Madball rejoint ici la position de Rage Against The Machine qui justifiait sa signature chez une major (alors qu’elle représentait tout ce contre quoi RATM s’est toujours rebellé) en disant que cela lui permettait de pénétrer le système pour mieux le pourrir de l’intérieur. La comparaison avec RATM s’arrête là car Madball n’est en aucun cas un groupe politique, même si la pochette de l'album est une photo des émeutes de Manatoba au Canada. Si Madball est entré dans le système, c’est plutôt pour y apporter des valeurs neuves, pour y colporter son message hardcore. Un message d’unité, de respect, d’honneur, etc. Un message parfois naïf, peu évolutif  mais toujours sincère.
Un message que le groupe partage avec quelques fiers représentants de la scène hardcore. Parmi ceux-ci le parallèle avec Sick Of It All apparaît incontournable : même statut culte, même prestation scénique enflammé, même discours… Un autre point qui semble rapprocher les deux groupes est le fait que ces deux combos continuent à enchaîner les disques plutôt bons mais à qui il manque toujours ce petit plus qui les rendrait indispensables.
Car oui, ce nouveau disque de Madball est un bon disque de hardcore. On y retrouve la hargne chère au groupe ("No Escape") mais aussi et surtout ce groove inimitable ("We The People", "Takeover", …). Les breaks sont toujours d’une efficacité diabolique comme sur "Renegades".
On remarque d’ailleurs assez vite un  petit coup de mou au milieu du disque. En effet, les premiers titres sont ceux qui marquent le plus l’auditeur par leur efficacité. Le milieu du disque s’avère plus laborieux avant une fin plus intéressante ("You're Gone", le très bon "Stand Up N.Y." à la gloire de la Grosse Pomme).
On notera également le traditionnel morceau de moins de 20 secondes: "P.Y.I.T.F. Part. 3" (apparamment une private joke entre Sheer Terror et Madball) qui signifie Punch You In The Face et qui n'est d'ailleurs aucunement la suite d'une quelconque partie 1 ou 2.

Madball reste Madball. Le groupe sera toujours respecté pour ce qu’il a apporté à la musique hardcore. Et ces albums demeurent de bons disques à l’image de ce Infiltrate The System. Mais Madball peine à ressortir une vraie baffe comme il a pu nous en coller il y a quelques années. La faute à la maturité ? Possible… Outre ses prestations scéniques, il serait quand même dommage que le groupe finisse par être respecté uniquement pour son passé discographique. 

A écouter : We the People, Takeover, Stand Up N.Y.
14.5 / 20
9 commentaires (14.67/20).
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Legacy ( 2005 )

Pour diverses raisons, notamment un manque d’inspiration indéniable (Hold it down, le dernier album du groupe avant son split n’était que l’ombre de Madball), une certaine lassitude (Freddy Cricien, le chanteur, a monté Madball alors qu’il était âgé de seulement 12 ans !!!) ainsi que des problèmes personnels (drogues, …), Madball a décidé de se séparer. Un peu plus de deux années plus tard, le groupe se reforme et propose en 2004 un premier EP sobrement intitulé NYHC pour signifier son retour, avant de définitivement enfoncer le clou avec ce Legacy, sorti cher Roadrunner.

Que les fans de la première heure se rassurent : durant ces années d’inactivités (période durant laquelle Freddy Cricien et Hoya ont monté leur projet parallèle, Hazen street ) Madball n’a pas viré néo-metal ou metal-core. Madball se fout éperdument des modes et nous propose un condensé de ce qu’il sait faire de mieux : du pure hardcore new-yorkais. Et là où certains leur reprochent de reproduire immanquablement les mêmes clichés, que ce soit sur le plan des textes ou de la musique, Madball se défend en affirmant soutenir et représenter fièrement un mouvement dans lequel il a grandi et qui lui a tant apporté.

L’album débute avec le très bon "Adapt and overcome" qui a le mérite de planter le décor : 1 minute 50 de rapidité, de riffs à la fois simples et punchy, de chœurs façon équipe de football, et puis il y a la voix de Freddy Cricien, reconnaissable entre mille… Les titres s’enchaînent à vitesse grand V et même si l’album est assez homogène, quelques morceaux sortent indéniablement du lot : "Heavenhell" le premier single, "Legacy" et son break de feu, typique de Madball sur lequel Cricien scande « Madball ! This is our legacy !!! », "The crown" et son excellent refrain, "For my enemies" qui figurait déjà sur le précédent EP ou encore "100%" sur lequel le groupe fait un clin d’œil à ses racines sud-américaines. On a même droit à une chanson de quelques secondes seulement, comme le "Hardcore still lives" de Demonstrating my style : le morceau est cette fois intitulé "Hardcore pride" (noter l’originalité…) et est chanté par le bassiste Hoya et par le guitariste Mitts.

Même si Madball n’a plus la fougue de ses débuts, Legacy nous montre cependant un groupe loin d’être en manque d’énergie et qui sait encore se faire rageur. Le principal bémol de cet album concerne la production de Zeuss, producteur pourtant réputé (Hatebreed, …) mais qui ne s’est pas suffisamment adapté au groupe. En effet, la production, sans être foncièrement mauvaise, apparaît bien trop rigide et sèche, presque linéraire. De ce fait, elle dessert l’énergie développée habituellement par le groupe et aseptise le groove inhérent aux compositions de Madball ; ce groove, issu du metal, qui est une des marques de fabrique du groupe et qui lui a permis de se distinguer de la masse de groupe hardcore se revendiquant de la Grosse Pomme. En cela, Legacy est un ton en dessous des classiques Set it off et Demonstrating my style. Il ne fait néanmoins aucun doute que les morceaux de ce nouvel album prendront une dimension supérieure en concert ; car c’est là, la principale raison d’être de Madball : la scène. Et tous ceux qui ont vu Freddy Cricien et son groupe au moins une fois live savent de quoi je parle…

A écouter: For my enemies

A écouter : Legacy, Heavenhell, For my enemies, The crown