Dhyana me laisse perplexe. Je trouve le troisième album de MaYaN vraiment bon, mais trop complexe et trop détaillé pour être sûr de comprendre pourquoi j'accroche autant. Je ne pense pourtant pas être conditionné par des habitudes de consommation musicale trop simples (j'aime le Prog), mais j'ai encore du mal à me repérer dans ce disque même après une douzaine d'écoutes. Pour être franc, j'avais promis cette chronique plus tôt, et je l'ai repoussée pour mieux cerner l'oeuvre, mais sans succès. Je vous raconte pas à quel point j'ai l'angoisse de la page blanche là.
Alors. Euh...
Bon, déjà, commençons par le commencement. MaYaN reste fidèle à son principe de base : réunir des cadors du Metal Symphonique autour d'un line-up protéiforme (si j'ai bien suivi, ils sont onze - dont six vocalistes - dans la clique) pour produire une musique bien plus extrême que les standards du genre. Dhyana est donc dans la même optique, et en dehors de deux courts interludes (le titre éponyme et Satori), la troupe ne démord pas de leur Blackened Death Sympho, mais alors très Sympho. En effet, pour la première fois, le groupe a enregistré avec un véritable orchestre, donnant plus de vie et d'impact aux orchestrations qui sont déjà omniprésentes dans tous les titres.
On l'évoquait à l'instant, un des points majeurs à aborder est la présence de six vocalistes : deux pour le growl et quatre pour les voix claires, deux femmes et deux hommes. Ce panel de possibilités contribue activement aux forces de l'opus, en permettant des variations dans les intensités et les émotions, en même temps qu'ouvrir des possibilités quasiment infinies en termes de chœurs et de contre-chants. L'ensemble sonne encore plus "grand" grâce la succession des chanteuses et des chanteurs, et la puissance de l'album serait diminuée si MaYaN n'avait qu'un seul frontman.
Mais les titres les plus brutaux du groupes sont aussi sur ce troisième album. Car malgré le côté très orchestral et grandiloquent que l'on vient d'évoquer, Dhyana est aussi une progression vers un Metal plus bourrin qu'auparavant. En dehors des deux interludes, la plupart des titres sont des brûlots survitaminés et impossibles à concevoir dans la discographie de la plupart des groupes dits "Symphoniques", à l'instar de Maya (The Veil Of Delusion) qui est le meilleur exemple.
Ça m'a pris du temps de mettre tout ça au clair, et pourtant j'ai l'impression de ne pas être entré trop dans le détail de Dhyana. Comme je le disais, la galette offre peu de repères, et son format (1h05 environ) n'arrange rien. Certes, on se raccroche à quelques éléments forts, comme les entêtants refrains de Rebirth From Despair ou ceux, épiques, de Set Me Free ; mais l'ensemble laisse un goût de gros pavé indigeste. Et pourtant, l'album se laisse écouter et réécouter, il n'y a pas de temps mort ou de moment chiant dans Dhyana. C'est comme une overdose de votre plat préféré, en fait : c'est bon, mais après quatre kilos déjà avalés, forcément ça devient lourd. Mais bon. Mais lourd.
A écouter : Set Me Free, Rebirth From Despair, The Rythm Of Freedom