Chaos hurlant, détonation massive, Love Sex Machine fait plus de dégât par son souffle que par son implosion. Combo aussi virulent que nos voisins outre-Atlantique de Black Sheep Wall, Love Sex Machine a décidé de faire plier par la puissance et la lourdeur. Metal assourdissant en plus d'être ultra-négatif, ce premier opus des Lillois renvoie une série de combos à la maison dans la catégorie "jte bourre la gueule et t'en redemandes !". Fils bâtard d'un Black Sheep Wall ou Admiral Angry version Nordiste, bourré à grand coups de références porno ("Anal on Deceased Virgin", "Vagina Curse") qui n'ont de drôles que le nom, Love Sex Machine a le jusqu'en boutisme d'un The Body (l'aspect nihiliste / fin du monde) et la classe d'un Electric Wizard (les riffs hypnotiques de "Vagine Curse").
Rien de bien méchant à première vue, juste un name-dropping à en faire rêver plus d'un. A l'instar de I Am God Songs de Black Sheep Wall, Love Sex Machine est une sorte de mur bien épais qui ne tremble pas d'un poil face à une série d'amplis poussés à fond. Pas de répit, pas un sursaut d'air frais, juste une demi-heure d'une noirceur que ne renierait pas Overmars dans sa période Born Again.
Impossible à digérer, massif, avec autant d'effet qu'une dizaine de kilos de plombs dans le ventre, ce disque compense en prod ce qui lui manque en poésie. Car à ce stade, on ne peut même plus parler de délicatesse, sentiments ou même intensité. Ici, il est tout bonnement question d'un son persistant ou se mêlent hurlement, riffs et batterie. Le truc qui ne s'analyse pas mais qui se subit sans broncher.
Vous y croyez ? Empli de bons sentiments sur "Vagina Curse" ou "Killed with a Monster Cock", Love Sex Machine ne donne d'amour que des baffes bien senties à coups de parpaings. Comme quoi les Nordistes n'ont pas que l'inceste et l'alcool à leur tableau de famille.
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