Certains s’en réjouissent, d’autres regrettent la “belle époque�?, mais il faut avouer que le catalogue Fat Wreck se diversifie et s’enrichie. Suivant plus ou moins les modes tout de même, le gros Michel continue d’arpenter les clubs de SF, LA et d’ailleurs, pour trouver la perle rare. Cette nouvelle signature amène le label sur des nouveaux territoires encore assez peu explorés, mais qui ont toujours attiré Fat Mike, le côté « Horror Punk » d’un Misfits ou des Damned mixé avec du A.F.I., avec écoute, dès la prime jeunesse, de Billy Idol, option «artiste engagé» contre le très pas gentil Georges Bush Junior, comme caution éthique, même si, rappelons-le encore une fois, on doit beaucoup à Fat Mike, notamment ses compilations Rock Against Bush, et www.punkvoter.org, des forums de discussions, etc., mais il a désormais abandonné l’idée de pouvoir influencer sur la politique, et préfère se jeter corps et âme dans un nouveau magazine People sur l’actualité de stars du punk... ça sent le «méchoui» comme on dit, en même temps le gouverneur de Californie s’appelle bien Arnold Schwarzenegger. Bref.
Le quatuor joue avec les genres de manière subtile, tantôt tout proche du Street Punk ("The Broadcast") avec refrain chanté en chœurs et samples politiques du sus-nommé «Dubyaman», tantôt punk-rock à la Bad Religion ("V.O.C."), simple efficace et en une minute, la messe est dites. Mais L.E.D. sait aussi se faire «lover» au piano en fin d’album, de type « écrase-nous une larme ». En revanche, des compos plus mid tempo ("Lottery") cadre l’album et nous permettent d’apprécier les autres voix/voies du groupe. Love Equals Death mixe le son classique du punk avec sa version moderne, dans un univers sombre emprunté au film «Les Oiseaux» d’Alfred Hitchcock (et même Duran Duran n’est pas si loin). L’album, produit par les «nouveaux» boss de la scène, Bill Stevenson et Jason Livermore, au Blasting Room Studio (Rise Against, NOFX, Good Ridance) fait ressortir cette ambiance sombre, prolongée par l’Art-Work qui rappelle un peu l’album de Eels, Beautiful Freak, dans sa conception graphique, mais en version Dark.
Trente minutes pile poil, pour un album agréable, sympa et correct qui est parfois un peu attendu et «entendu», car il contient quelques brûlots déjà enregistrés ailleurs par le même groupe. La chanson qui clôt l’opus, un peu plus douce que les autres est-elle nécessaire ? Le single "Bombs Over Brooklyn" n’existe-t-il pas déjà, avec évidemment sa référence au 9/11… mais n’est-ce pas ça aussi le principe d’un single ? Le «déjà vu», «déjà entendu»…
A écouter : Bombs Over Brooklyn