Louis Jucker
Folk / Indie

Kråkeslottet
Chronique
N’étant pas forcement le plus grand auditeur de Folk actuellement, c’est presque avec une méconnaissance des dernières sorties que j’aborde Krakeslottet, étant resté sur la sincérité de Eight Orphan Songs. M’étant essayé il y a peu au dernier opus de Quentin Sauvé, c’est l’aspect plus expérimental qui fut fil conducteur tout au long de la découverte de cet album de Louis Jucker. En tant que ligne directrice, ce pan de la musique du musicien offre une suite de possibilités et sensations assez perturbantes.
Sous l’aspect Folk amorcé dès « Seagazer », c’est un ensemble de touches subtiles qui s’entrechoquent jusqu’à « Merry Dancers ». Bien au-delà de la simplicité de la guitare, le musicien ajoute du piano, un harmonium, une cithare, … à ses compos, écorchant la structure doucereuse offert aux débuts et dévoilant des titres amoureusement prenants.
Au delà de mélodies pures et dures, Krakeslottet effleure les cordes d’une guitare de manière quasi incertaine (« Storage Tricks » ou « Tale Of Teacher’s son »). Terriblement délicat, mais aussi fragile, ce disque permet à Louis Jucker de compenser un peu de la colère de The Hollow Fourth (« Left Is Dead ») et retrouver Some of the Missing Ones. Tout semble au bord de la rupture, et le choix des instruments amplifie le timbre de voix de Louis Jucker (« Seagazer »). Il est assez fou de constater l’écart artistique avec Quentin Sauvé pour exemple, et l’effet totalement différent des deux disque. Krakeslottet donne envie de retenter l’aventure malgré un travail de composition assez complexe.
Pourquoi se priver de Krakeslottet ? Au-delà de l’aspect un peu expérimental, il y a un nuage de sensations toutes différentes, rappelant parfois la créativité d’un Radiohead mais se présentant dans le plus simple appareil, à la manière d’un Miles Oliver. A ne pas réserver qu’aux amateurs de Folk justement !