Lostprophets

Neo Metal / Rock

Royaume-Uni

The Fake Sound of Progress

2001
Tracklist
1 - Shinobi Vs. Dragon Ninja 2 - The Fake Sound Of Progress 3 - Five Is A Four Letter Word 4 - And She Told Me To Leave 5 - Kobrakai 6 - The Handsome Life Of Swing 7 - A Thousand Apologies 8 - Still Laughing 9 - For Sure 10 - Awkward 11 - Ode To Summer

Chronique

par Craipo

Fin du 20ème siècle: la fusion et le néo font des ravages un peu partout autour du globe. Les plus indulgents qualifiaient la fortune qui attend ces wagons entiers de jeunes formations de "diverse" mais, dans les faits, c'est bien le constat d'un glissement progressif vers le grand n'importe quoi qui devait finalement s'imposer.

Le temps qu'elle traverse l'Atlantique, l'Europe prend la vague Néo de plein fouet, globalement à retardement. Au final peu nombreuses seront les formations du vieux continent à réellement relever le défi, beaucoup étant trop occupées à repomper les codes marketing des grands frères. Parmi les rares survivantes il y avait... Lostprophets.
The Fake Sound of Progress est fougueux, adolescent et enregistré avec les moyens du bord. Rapidement retravaillé/remasterisé il vient secouer un peu le paysage musical au pays des Stereophonics et reste encore aujourd'hui, malgré la terrible étiquette Néo Metal qui lui colle à la peau un album qui a marqué toute une génération. Totalement dans son temps, il est aussi un des rares à se détacher de la masse de groupes médiocres issus de la même famille musicale qui envahit les ondes durant cette période. Que l'on ne s'y trompe pas: The Fake Sound of Progress n'est absolument pas un album destiné à faire date dans l'histoire des musiques alternatives, loin de là. C'est uniquement un bon album issu d'une scène qui a pourri sur pied en quelques années pour cause de manque de renouvellement et de sur-médiatisation mal orientée. Au royaume des aveugles les borgnes sont rois. Sauf que, borgne, Lostprophets n'est pas (à l'époque).

Avec le recul, les grandes forces de TFSoP tiennent en quelques détails: les bonnes influences au bon moment - bien intégrées qui plus est, un remarstering bienvenu de compos déjà bien avancées, un dynamisme constant et, ça fait partie du contexte, une concurrence un peu à la rue.
Retour sur l'année de création du groupe: Faith No More sort un ultime album remarquable, Deftones prépare (déjà) son évolution, Korn vient de sortir l'énorme Life is Peachy, RATM  sort tout juste d'Evil Empire, Limp Bizkit écrase les charts, SOAD s'apprête à surprendre. C'est aussi à ce moment qu'Incubus qui débarque au milieu de toute cette effervescence pour mettre tout le monde d'accord en 1997 avec un premier album réparti entre funk RHCP-ien et Fusion.  Si tous n'ont pas influencé Lostprophets, la coïncidence dans le timing reste tout sauf anodine.
Incubus, tout d'abord, saute aux oreilles comme l'influence prépondérente (surtout lorsque l'on connait l'évolution des deux groupes). La musique de Lostprophets est toute en rebondissements, riche, funky, ensoleillée, intègre un DJ. Vient ensuite Faith No More pour ce chant mélodique dont on devine sans mal qui l'a inspiré (dans un registre différent et sans en atteindre l'excellence bien sur). Il y a aussi et surtout cette volonté et cette capacité qu'a The Fake Sound of Progress à voguer de façon très fluide entre les styles d'un plan à l'autre ainsi que cette foule de petits détails qui en font plus qu'un simple album de Néo. Ce qui le sauve en somme.
The Fake Sound of Progress c'est: des tubes énergiques et immédiats (l'aggressif Shinobi vs. Dragon Ninja d'ouverture, A thousand apologies, Awkward), des ballades dans le sillon d'un titre éponyme Incubus-ien (Still laughing par exemple), des touches hip-hop discrètes distillées dans des transitions faites de samples on ne peut plus proches de S.C.I.E.N.C.E., des influs Pop-Punk ensoleillées disséminées un peu partout (For sure), une basse chaude et omniprésente et plus globalement un jeu de cordes bien plus riche que la moyenne basse du genre (Kobraki) ou encore des structures intelligentes bien équilibrées entre originalité et immédiateté FM. Intrinsèquement il n'y a rien à redire. Ce disque qui n'invente rien n'est pas un album de Néo comme un autre ce qui reste en soi un petit exploit.

A coté de ce constat chacun pensera bien sur ce qu'il veut du groupe ou du phénomène dans lequel il s’intègre. A cette époque Lostprophets fait partie avec 36 Crazyfists des rares formations qui offrent une alternative intéressante à un mouvement en pleine dégénéresence en faisant tout simplement le tri et en imprimant à sa musique une direction plutôt que de suivre bêtement la masse. Le durcissement momentané des sonorités sur Start Something, l'album du succès international, n'est dailleurs pas sans rappeler dans une certaine mesure le travail des Alaskians. A l'époque le sextet a le feu et a probablement ouvert l'appétit à une tripotée de jeunes têtes brulées. Ne serait-ce que pour cette raison, et même si la nostalgie vous donne des boutons, il pourrait être bon de ne pas tout à fait oublier The Fake Sound of Progress.

15

 

"6 bored kids = melody-agression-emotion-energy-intelligence"

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.75
Avis 6
Versus 9 July 6, 2013 15:33
Pas mal du tout, pour une fois qu'un album de neo bourrin ne nous vient pas de l'autre côté de l'Atlantique.
16 / 20
KingCharlemagne December 22, 2012 12:18
en 2001, alors que le début du 21ème siècle voit arriver un nombre hallucinant de groupe néo totalement "random" qui se sont bien cassés la gueule au bout de deux albums, 6 jeunes gallois aux influences multiples(duran duran,incubus ou encore anthrax)débarquent sur la scène néo avec un album totalement décomplexé au ambiances variées et terriblement accrocheur; certes instrumentalement parlant l'ensemble reste somme toute assez classique(basse slappée à la korn,riffs simplistes mais accrocheurs,samples assez quelconque)mais le plaisr est là avec des titres qui vont vous faire "jumper" comme jamais(la cultissime "shinobi vs dragon ninja" et "the fake sound of progress" et son break qui fait mouche)et des morceaux plus aérien, plus "incubusien" dans le style("for sure"et ses guitares planantes)

En bref, l'un des meilleurs albums néo-métal à mon sens et l'un des meilleurs lostprophets
16 / 20
Sugarbread July 5, 2011 19:36
Un des meilleurs albums en matière de néo c'est indéniable du très bon, bougrement inspiré, blindé de personnalité !
17 / 20
modjo April 12, 2010 16:09
Un bon album ! Plus sombre que ceux qui lui on succedé , le chant me semble aussi plus tortueu...Cet album représente les racines de leurs musiques, qu'ils ont plus ou moins oublié, mais ils ont élvolué positivement, la preuve en aie leur renommé. J'ai plus tendance à Jumpé sur leur titres un peu plus récents (comme Burn burn/destroy destroy) mais à mon goût, c'est leur meilleur album !
16 / 20
boulet April 9, 2010 18:30
Peut être le meilleur album de néo metal que j'ai jamais écouté. C'est clair qu'ils ont rien inventés (comme la majorité des groupes de néo) mais y'a pas à dire ça groove!
17 / 20