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Biographie
Lorna Shore est un groupe de Deathcore originaire du New Jersey, créé par Tom Barber au chant, Scott Cooper à la batterie, Jeff Moskovciak et Aaron Brown à la guitare et Gary Herrera à la basse. ChroniqueImmortal ( 2020 )Lorna Shore fait partie de la myriade de groupes de la énième vague de deathcore, déjà difficile de se faire un nom en ces circonstances, mais alors quand deux des quatre membres du groupes, qui plus est les deux seuls membres fondateurs restants décident de quitter l'aventure, l’un par manque d’envie, l’autre parce qu’il part chez Chelsea Grin, groupe dont ils ont toujours plus ou moins été dans l’ombre, les auspices sont d’autant plus défavorables. C’est dans ces circonstances que sort Immortal. Pour faire un point et mettre en contexte, dès lors des annonces de départ en 2017, au moment même de la sortie de Flesh Coffin, Lorna Shore a été considéré par la communauté comme étant sur ses dernières heures. Pourtant Adam De Micco et Austin Archey ont décidé qu’ils étaient encore de la partie. Et pour couronner le tout, on apprend à peine un mois avant la sortie de l’album que le groupe a dû congédier CJ McCreery, son nouveau vocaliste, à cause de son comportement extra musical. La tournée de promotion à été tout bonnement annulée et Immortal a simplement failli ne jamais voir le jour. Paye ton karma ! Musicalement, on a le droit à une grosse évolution. Principalement de la présence nouvelle et prépondérante de synthé et de samples. De la première seconde à la toute fin, des imposantes nappes auditives viennent couvrir le reste des instruments à tel point que la guitare qui vient se fondre derrière devient parfois à peine audible. Ne s’arrêtant qu’en de trop rares moments, ce synthé parait parfois étouffant, ceci dit à d’autres moments, l’apport de cet instrument apporte un réel plus, notamment en ajoutant une partie dramatique voire épique, mais on en reparlera. Après vérification du line-up, il ne reste pourtant que deux guitaristes en un batteur, et n’étant pas expert ès-Lorna Shore, impossible donc de savoir qui est à créditer pour cela. Pour ce qui est du style on touche un peu à tout ; principalement deathcore, mais aussi slam (non rien à voir avec Grand Corps Malade) black et même prog,heavy ou power metal en certains moments. Mais majoritairement on s’inscrit un peu à la manière de Carnifex dans un deathcore aux allures lugubres teinté très majoritairement de black, par les mélodies et les harmonies. Enfin pour ce qui est du registre, il y a encore également du nouveau au programme. Une dimension épique qui n’était pas présente auparavant vient connoter de nombreux passages et développements musicaux. Bon on n’est pas sur du Emperor pour autant attention, mais ça n’y est pas totalement étranger pour autant. En poussant un peu plus loin l’analyse, c’est assez dans la continuité de ce qu’ils avaient développé récemment. Si l’on imagine un synthé épique au dessus de leurs morceaux précédents, le résultat ne serait pas si différent, Lorna Shore a donc juste poussé un peu plus loin ses limites sonores avec cet ajout. Le guitariste n’est certes pas manchot, mais la batterie est elle monumentale. C’est d’ailleurs l’atout majeur d’Immortal. Percutante, rapide, constante, mais sachant ne pas trop en mettre quand ce n’est pas nécessaire, on a le droit à un véritable florilège de la part d’Austin Archey. Les morceaux les plus réussis, le sont notamment grâce à lui. This is Hell et King ov Deception valent vraiment le coup d’oreille, Warpath of Disease et Obsession également mais pas vraiment à niveau égal. Pour le reste des chansons, elles sont sympas à passables, ceci dit les quatre mentionnées précédemment les rattrapent largement. Pour ce qui est de la basse, on ne peux pas vraiment dire qu’elle soit mise en avant, en même temps peut être qu’un bassiste à plein temps ne serait pas un luxe. Immortal est l’album d’un groupe en pleine reconstruction, symbole de la résilience de musiciens désireux d’apporter leur pierre à l’édifice de leur genre musical et de prouver aux yeux de tous qu’ils sont toujours de la partie. Au final c’était l’occasion pour eux de se poser les questions sur comment mettre au mieux en valeur ce qu’ils veulent faire. De très bons morceaux, d’autres moins mais pour un album de transition et, vu le contexte dans lequel il a été créé, le global est satisfaisant. On verra s’ils ont à nouveau le courage nécessaire pour continuer l’aventure. A écouter : This is Hell, King ov Deception |