Alors que cette année 2021 regorge d'excellentes sorties Death Metal, je ne pouvais pas vous laisser passer à côté de Logistic Slaughter et de leur nouvel album, Lower forms of life. Groupe US pratiquant un Brutal Death Technique lorgnant vers le Grind, Logistic Slaughter a sorti son second album via le label russe Ungodly Ruins Productions (dont le service client laisse quelque peu à désirer) en avril de cette année.
La première écoute d'un extrait de l'album, Beggar, a immédiatement attiré mon attention. Imaginez-vous une abomination Gigeresque à mi-chemin entre l'Homme et la machine, un Terminator ivre de violence qui aurait été Cronenbergisé. Le parfait équilibre entre la sauvagerie du Brutal Death et la froide intelligence du Death technique. Chaque titre de l'album est une entité qui vit en symbiose pour former un organisme dont l'unique but est de broyer, d'annihiler. Les riffs, primaires et organiques, s'enchaînent avec une précision chirurgicale et combinent des dissonances malsaines avec des accélérations frénétiques venues tout droit de Napalm Death.
Logistic Slaughter n'est pas la première formation à jouer sur ce terrain, mais la maestria avec laquelle les multiples influences sont mélangées dans leur musique est rare. Aucun compromis ne semble avoir été fait, Lower forms of life passe trente minutes à vous prendre à contre-pied. C'est aussi une très grande force de l'album : il est imprévisible. Tant dans la construction des morceaux qui semblent ne suivre aucun pattern que dans le style ou la vitesse des riffs : impossible de savoir où la prochaine mesure nous emmène.
Outre le niveau technique des instrumentistes, en particulier de Kendric Di Stefano à la batterie dont le jeu varié et véloce rappelle celui de Jamie Saint Merat (Ulcerate), Jeremy Scott au micro offre une performance très rafraîchissante pour le genre. Alternant régulièrement entre growls profonds et grunt écorché, le bonhomme assaisonne avec quelques pig squeals très bien placés. On peut regretter le fait que le chant soit presque omniprésent sur toute la durée de l'album, laissant trop peu l'occasion aux cordes de s'exprimer seules. Heureusement, la variété et la qualité des vocalises de Scott aident à passer outre ce petit désagrément.
S'il n'était pas si brutal, on pourrait presque parler d'élégance pour Lower forms of life. Portée par une production abrasive et naturelle, la musique de Logistic Slaughter est empreinte d'une personnalité très marquée et réussit à mêler efficacité et authenticité. Et rien que pour cette petite prouesse si notable dans ce style, il est impensable de se priver de l'écoute de cet excellent album.
A écouter : Rust and flesh, Wounded animal