Avant que cela ne devienne un mode, Lock Up en était déjà un, un quoi ? un supergroupe pardi ! Depuis la fin des années 90, ces pontes du Death/Grind se réunissent parfois pour balancer un album en forme de parpaing, et ce n'est pas Demonization qui nous fera mentir.
Tu parles d'un line-up l'ami, regarde plutôt : Shane Embury (Napalm Death, Brujeria, Venomous Concept), Kevin Sharp (Brutal Truth), Nick Barker (ex-Dimmu Borgir et Cradle of Filth) et Anton Reisenegger (Brujeria, Pentagram (Chili)). Alors forcément avec des gaillards pareils, on a le doit à un album dans la plus pur tradition Death/Grind, Demonization c'est 14 titres, 40 minutes quasi à bloc où ça blaste, ça hurle, ça growl, ça cogne mais avec une expérience qui fait que tout est joué au millimètre. Mais Lock Up c'est plus qu'une addition de grands musiciens, malgré les années qui passent le groupe à une patte reconnaissable ainsi qu'une vraie identité. Leur son et leur manière de jouer est reconnaissable entre mille, même s'il faut l'avouer, le tout transpire un peu le Napalm Death moderne auquel on aurait donné quelques amphétamines par moments. Hormis le très mi-tempo titre éponyme, pour le reste c'est un abattage de riffs surpuissants qui prend à la gorge, Demon Raging, Blood and Emptiness ou Instruments of Armageddon pour ne citer qu'eux vous attaquent de front sans jamais baisser le pied. Des guitares sous stéroïdes, une basse lourde et une batterie qui à elle seule tient une rythmique des plus soutenue composent cette oeuvre dont le mot d'ordre est : direct. On apprécie également le petit côté Punk d'un morceau comme Soul From The Pure qui amène un peu de diversité. Alors oui, rien de nouveau sous le soleil de Lock Up, si ce n'est le chant de Kevin Sharp, mais force est de constater que la recette est bonne et que peu de formations sont capables d'en faire autant, voire la moitié, pourquoi ? Simplement parce que ces mecs ont une dextérité et une vision du Metal Extreme qui n'est pas celle du commun des mortels puisque c'est un peu eux qui sont les pionniers du mouvement. L'air de rien, ça explique beaucoup de choses.
Demonization c'est du solide, de l'expérimenté, du Death/Grind à papa. En 2017 Lock Up a toujours la classe, et parti comme c'est parti, ça pourrait durer encore longtemps.