Le EP de la maturité.
Là où Atlas était une toile punk rock mélo ternie avec des traits d'inspiration colorée faisant ça et là lever la tête ("Deception", "Our Battle"), Pigeonholed tient en haleine de bout en bout.
L'approximation n'est plus de mise (prod' en place, enchaînements au cordeau) et le quatuor se fait même fort de quelques effets personnels bien sentis.
Yamil Velez, qui semblait jusque là en lutte avec son organe pour au final sortir un chant ronronnant et peu original, appose ici un grain davantage caractéristique et des lignes plus inspirées avec une assurance nouvellement acquise.
Rapido-mélodico-technico(-emo?)
Plus techniques, rapides, cohérents et mieux structurés, les titres dépassent désormais sans complexes les 2 min 30 règlementaires du genre. En confiance, les Floridiens collent une piste acoustique et une paire de breaks inattendus au milieu de cette orgie de saloperies mélodico-techniques qui restent en tête toute la journée ("Reverberations", "Hawks").
Alors entre ces maigres accalmies et le chant pas franchement agressif du frontman (Monsieur se régale de contre temps languides), d'aucuns s'empresseront d'y trouver une pointe d'emo. Ma foi, pourquoi pas...
Ce qui est sûr, c'est qu'il aurait fait un successeur solide au Far From Nowhere de Slick Shoes, le côté pop punk moins marqué. Pigeonholed n'est certes pas parfait ou révolutionnaire, et Lipona devra confirmer en infantant d'un héritier au moins aussi moiré, mais la démarche (artistique et éthique) du jeune combo n'en reste pas moins honorable.
Le EP est en libre téléchargement ICI jusqu'à la mi-septembre '09.
A écouter : "Reverberations" ; "Hawks"