Dans la catégorie, "on a failli passer à côté et le mal aurait été grand", Lion Of The North a toute les chances d’être le lauréat de l'année 2007.
Si le Lion est en vie, c’est que toi, en face, tu ne vas pas tarder à succomber.
L’avertissement est lancé, dès l’introduction ("Ghost Stories), avant que le fauve passe à l’acte dans une sauvagerie emo-violence criée qui ne dépaysera pas les fans de Loma Prieta. Lion Of The North a envie, Lion Of The North a faim, de combats, de slogans criés à la face d’un monde trop sclérosé ("Let’s hear it for the sights that we’ll never see"). En 4 titres seulement, les natifs de l’Indiana tapent donc dans toutes les bonnes cibles, entremêlant avec goûts les cordes de ses guitares quand le besoin s’en fait sentir ("Point me To Providence"), trouvant le cri qui fissure, entre élancements emos et aboiements carnassiers. A bas l’armure, abats les murs.
C’est donc dans une atmosphère rouge et délétère que le quintet lance ses appels à l’incivilité, organisant une insurrection sonore de haute voltige, entre arpèges école us, crachats punk à la Comadre et plans catchy-émotionnels ("I am Orion") qui font vaciller les anciennes idoles. Tout semble alors voltiger, comme sous le coup d’une colère subite qui ne pourrait désemplir qu’après avoir dégeulé toute sa rancœur accumulée.
Double voix, accords impétueux, structures torturées, épilogue en chœur, Lion Of The North réussit avec The Compass Calls un sacré coup de force qui (im)pose un nouvel étendard flamboyant au milieu du paysage screamo américain à mi-chemin entre The Kidcrash et Comadre. "I am The Lion, You’re dead".
A écouter : en rugissant